Selon 50% des entreprises et organisations, le travail à domicile augmente le risque de fraude. 68% d’entre elles ont dès lors pris des mesures supplémentaires. Des informations qui ressortent de l’enquête annuelle sur la fraude conduite en Belgique et aux Pays-Bas par l’assureur-crédit Allianz Trade.
Dans la foulée d’enquêtes consacrées à la fraude réalisées dans d’autres pays, l’assureur-crédit avait mené l’année dernière sa première enquête sur la fraude en Belgique et aux Pays-Bas. En 2023, cette enquête a de nouveau été conduite par le bureau d’études indépendant Metrixlab. Cette enquête fait le point sur la résilience et la vulnérabilité des organisations belges et néerlandaises en matière de fraude interne et externe.
Le top 4 en matière de fraude interne
Les médias accordent beaucoup d’attention à la cybercriminalité, mais bon nombre de fraudes sont précisément commises par des employés en interne. Les 4 fraudes internes les plus fréquentes sont 1) le détournement de fonds ou de biens, 2) la fraude à la déclaration, 3) la falsification de documents et 4) la violation de la propriété intellectuelle. À ce propos, la fraude à la déclaration est notablement plus fréquente aux Pays-Bas qu’en Belgique (56% contre 38%).
Fausses factures
S’agissant de la fraude externe, les fausses factures sont de loin le problème le plus courant. Le vol ou la destruction de données occupent la deuxième place. Viennent ensuite le vol via systèmes informatiques, la fraude à l’achat et la fraude à l’identité. Dans la fraude à l’achat, un escroc se fait passer pour un client (existant) et fait livrer une commande à un autre endroit que l’adresse du client réel. Dans la fraude à l’identité, les criminels se font passer pour quelqu’un d’autre, comme un collègue voire le CEO (on parle alors de ‘fraude au CEO’). L’enquête révèle que le ‘vol via des systèmes informatiques’ est nettement plus répandu en Belgique qu’aux Pays-Bas (33% contre 21%).
Les fraudeurs internes : souvent des hommes récemment recrutés
La fraude interne est nettement plus souvent commise par des hommes que par des femmes (en Belgique : 64% contre 20%). Il s’agit souvent d’hommes qui travaillent dans l’organisation depuis moins de cinq ans. Dans quels services fraude-t-on le plus? Les départements financiers viennent en tête avec 36%. Ils sont suivis par les départements des ventes et achats (commerciaux), puis par les départements opérationnels. La fraude au sein des départements des ventes et achats est nettement plus fréquente dans les organisations belges que dans les organisations néerlandaises (34% contre 14%).
D’autres résultats notables ?
- Faux sentiment de sécurité. 84% des entreprises pensent être bien protégées contre la fraude. Or, non moins de 79% des entreprises ont été confrontées à la fraude au cours des 2 dernières années et la majorité d’entre elles ont subi des pertes effectives. Ceci indique que les entreprises pensent être bien protégées, alors qu’en pratique elles ne le sont pas.
- 15% des dommages liés à la fraude dépassent les 200.000 euros. Près de la moitié des dommages liés à une fraude se situent entre 1 et 50 000 euros. Dans plus de 20% des cas de fraude, le montant du préjudice est compris entre 50.000 et 100?000 euros.
- Souvent, la fraude n’est pas déclarée à la police. 57% des cas de fraude ne sont pas rapportés à la police.
- Plus d’investissements dans la prévention de la fraude au cours des trois prochaines années. Près de 30% des organisations déclarent qu’elles vont augmenter leurs investissements visant à réduire le risque de fraude.
Malentendus en matière d’assurances
L’enquête révèle la présence de nombreux malentendus quant à la manière de s’assurer contre la fraude. 49% des organisations pensent avoir couvert la totalité des dommages liés à la fraude par une assurance. Cette idée repose sur une supposition erronée. Certaines organisations partent ainsi du principe que l’assurance responsabilité civile offre une couverture suffisante contre la fraude ou que l’assurance-crédit va intervenir. Ceci est inexact. De nombreux malentendus entourent également la couverture offerte par une assurance contre la fraude et une assurance ‘cyber’.
Source: Allianz