Nous sommes nombreux à penser que la circulation est devenue plus fluide lorsque le rail s’immobilise. Faux apparemment ! Dès à présent, l’organisation Touring Mobilis relève que les files structurelles ne cessent d’augmenter. Ce ne sont pas seulement les incidents ni les circonstances météo qui sont en cause. Malgré les multiples initiatives en matière de mobilité, le trafic s’intensifie inexorablement.

Selon Touring Mobilis, « des files atteignant une longueur cumulée de 100 km ou plus ont été observées sur l’ensemble du réseau autoroutier belge durant plus de 1200 heures en 2015, A sept reprises et durant près de six heures au total, la longueur cumulée des embouteillages a dépassé les 400 km l’année dernière. »

« La palme revient au samedi 24 janvier, lors duquel la plus importante accumulation de ralentissements a été constatée sur les autoroutes du pays: 716 km, dus à la neige et au verglas. Les 4 plus longues files de l’année sont d’ailleurs dues aux conditions météorologiques. Les autres pics de trafic ont lieu généralement le matin aux heures de pointe, à la suite d’accidents, de mauvais temps ou de grève des trains. Ce qui est plus inquiétant, c’est l’augmentation du nombre d’embouteillages structurels qui se produisent sans incident. »

Toujours pas d’alternative ‘crédible’ ?

Les six derniers mois, nous avons passé 607 heures (25,5 jours complets) dans des files. Pour de nombreux automobilistes, les embouteillages sont devenus une réalité quotidienne. Les alternatives telles que les transports publics n’ont pas suivi la croissance de la population et la demande pour une meilleure mobilité.

Autre nouveauté relevée (qui nous semble promettre l’enfer dès ce mois de janvier, en tout cas aux alentours de Bruxelles et en Wallonie: l’apparition de trois jours de grève sur le rail parmi le « Top 15 » des plus longues files de l’année. « Alors que nous constations auparavant une heure de pointe matinale beaucoup plus calme lors des grèves sur le rail, ce n’est aujourd’hui plus le cas. Peut-être que les gens en ont marre de prendre à chaque fois un jour de congé, et qu’ils décident désormais de faire le trajet vers le travail en voiture ».

Parmi les mesures rapides susceptibles de résoudre le problème, Touring Mobilis reprend « l’investissement dans les transports en commun soutenue par une logique de multimodalité, la promotion du télétravail et des budgets mobilité au sein de nos entreprises et l’élimination des goulots d’étranglement » identifiés pourtant depuis des lustres…

Nous nous pencherons sur un premier bilan au terme de ces deux premiers jours de l’année de conflit social au sein de la SNCB. Compte tenu de l’impact des tracas de mobilité sur la productivité mais aussi voire surtout sur le bien-être des travailleurs, il faut s’interroger quant à l’absence de réaction concrète.

Source : Touring Mobilis – Belga

Note : l’organisation se base sur des mesures issues de 750 000 véhicules qui transmettent leur position sur les routes toutes les minutes. Les calculs considèrent qu’il y a une file dès que la vitesse est de moins de 50 km/h sur une autoroute.