Notre mode de vie – et de travail – est beaucoup trop sédentaire. C’est de notoriété publique. Attentia a mené une enquête ‘Santé’ auprès de plus de 6.000 employés belges. Conclusion: plus de 6 utilisateurs d’écran belges sur 10 se plaignent de problèmes corporels. La position assise doit clairement être remise en question. A remarquer que les collaborateurs âgés de moins de 30 ans se plaignent davantage de problèmes de vision (82%) que leurs collègues âgés de plus de 50 ans (70%).
Depuis janvier 2016, les entreprises n’ont plus l’obligation d’organiser un examen médical pour les utilisateurs d’écran. Elles doivent par contre coordonner, tous les cinq ans, une analyse de risque du travail sur écran. L’exercice peut se faire, à peu de frais et de manière efficace, par le biais d’une auto-évaluation en-ligne.
Attentia relève une évolution positive dans le nombre d’entreprises qui organisent ce genre d’“Auto-Evaluation du Travail sur Ecran”. « Il devient très urgent d’accentuer la prévention au sujet du travail en position assise », souligne Jolien Maes, spécialiste en prévention Ergonomie chez Attentia. « Le fait de rester constamment assis est néfaste pour la santé. Le constat avait déjà été posé, par le passé, pour la cigarette mais les entreprises doivent aujourd’hui s’investir également dans la prévention de la position assise et en faire l’un de leurs points d’attention. »
Attentia a procédé à l’analyse de plus de 6.000 auto-évaluations et en a tiré les conclusions suivantes: 66% de tous les utilisateurs belges d’écran ont connu des problèmes physiques l’année dernière ; 74% de tous les collaborateurs participants ont souffert d’un problème visuel, au moins une fois par semaine, à l’issue de leur journée de travail. Chez les plus jeunes (moins de 30 ans), ce pourcentage est plus élevé (82%) que chez les plus âgés (70%). C’est là un signal fort pour les entreprises les invitant à ne pas focaliser uniquement leur attention sur les “employés plus âgés” et à prendre conscience du fait que les nouveaux collaborateurs, plus jeunes, constituent eux aussi un groupe-cible important.
Les plaintes les plus fréquentes
Bien qu’elles ne soient pas toutes directement liées au travail sur écran, les plaintes les plus fréquentes sont une diminution de la concentration (55%), un sentiment de stress (38%), des maux de tête et des vertiges (32%), des douleurs oculaires (31%) et une vision réduite (25%). On relève une différence sensible, pour certains problèmes, entre hommes et femmes: à l’occasion de leur auto-évaluation, 42% des femmes indiquent souffrir régulièrement de maux de tête à l’issue de leur journée de travail contre 23% d’hommes. Il en va de même pour les douleurs oculaires: 37% du côté des femmes, contre 26% pour les hommes.
Il semble que les hommes, mieux que les femmes, aient assimilé le fait que demeurer longtemps en position assise n’est pas une bonne chose. En effet, alors que 80% des hommes se lèvent au minimum une fois toutes les heures ou changent de position, seulement 65% des femmes font de même. Autre élément digne d’être mentionné: plus le collaborateur prend de l’âge, plus il a tendance à le faire régulièrement.
L’importance de l’environnement de travail
Bien que les problèmes physiques soient souvent la résultante d’une combinaison de facteurs, un environnement de travail mal agencé joue très certainement un rôle. Parmi tous les collaborateurs qui ont participé à un exercice d’auto-évaluation et indiqué qu’ils souffrent de douleurs dans le bas du dos, 48% adoptent une position qui n’est pas totalement conforme aux normes. Le pourcentage passe à 32% pour l’ensemble des collaborateurs souffrant de douleurs dans le bas du dos.
Mais qu’en est-il des collaborateurs qui ne disposent pas de leur propre bureau? L’enquête d’Attentia révèle que 66% des collaborateurs interrogés n’ont pas de place assise désignée et que 33% ne disposent pas d’une chaise de bureau qui leur soit propre. 11% des personnes sondées disent par ailleurs ne pas être en mesure d’ajuster elles-mêmes la hauteur de leur chaise de bureau et 26% ne pas pouvoir modifier la position des accoudoirs. Parfois parce que les collaborateurs ne savent pas comment s’y prendre, parfois parce que c’est impossible.
Ergo-coaching
« Ce genre de choses démontre que les entreprises doivent apporter un support suffisant à leurs collaborateurs mais aussi que les collaborateurs ont eux-mêmes intérêt à accorder de l’attention à l’ergonomie. Bien positionner votre siège de bureau ne vous prend pas plus de temps que de démarrer votre ordinateur. Si vous devez rester assis toute la journée au même endroit, prenez alors le temps pour ces petits réglages », souligne Jolien Maes. « Les entreprises prennent de plus en plus conscience qu’un regain d’intérêt pour l’ergonomie est réellement crucial, tant d’un point de vue préventif que réactif. Pour obtenir l’adhésion active des collaborateurs, nous devons nous livrer à de l’ergo-coaching. A savoir, leur expliquer clairement pourquoi c’est si important et leur donner les outils et les connaissances nécessaires pour qu’ils puissent s’y atteler eux-mêmes. »