À peine 23% des personnes en situation de handicap en Belgique ont un emploi, regrette le Conseil supérieur national des personnes handicapées (CSNPH). Dans une note de position publiée le 10 mars dernier et relayée par la RTBF, « celui-ci estime indispensable que les gouvernements et les entreprises redoublent d’efforts pour augmenter le taux d’emploi des personnes en situation de handicap sur le marché du travail. »
Malgré la mise en place de nouvelles mesures tant au niveau belge qu’européen visant à favoriser l’emploi des personnes en situation de handicap, le CSNPH constate que de nombreux obstacles empêchant ces dernières de « participer de manière égale au marché du travail. »
L’organisme pointe notamment l’insuffisance des dispositifs concernant les « aménagements raisonnables » et des « actions positives » prévus par la loi anti-discrimination. « Un mécanisme réel de contrôles et de sanctions fait défaut », déplore le CSNPH. « En raison de quoi il est difficile d’imposer le droit à des aménagements raisonnables », forçant souvent la personne concernée à aller en justice pour faire valoir ses droits.
Le CSNPH pointe la responsabilité des employeurs : « Les employeurs doivent prévoir des aménagements raisonnables et peuvent également avoir recours à des actions positives. Les actions positives sont des mesures spécifiques destinées à prévenir ou à compenser des désavantages liés aux critères protégés de la loi anti- discrimination, comme le genre, l’âge ou l’origine ethnique. Par exemple : des campagnes de recrutement pour des groupes cibles spécifiques, la promotion d’offres d’emploi ou la réservation de stages pour des groupes sous-représentés, la promotion de formations au sein de l’entreprise pour des groupes spécifiques en vue d’augmenter leurs opportunités de carrière, etc. »
Le Conseil considère qu’il relève du rôle des autorités de garantir ce droit et de mettre plus de ressources à disposition des employeurs pour qu’ils puissent le faire. Le CSNPH plaide également pour que les personnes handicapées puissent disposer d’une formation et d’un accompagnement adaptés à tout stade de l’emploi.
Enfin, le Conseil insiste sur la partition à jouer du côté des syndicats. « Le CSNPH attend une plus grande préoccupation des syndicats quant aux attentes des personnes en situation de handicap, à l’interne de leurs processus décisionnels mais aussi dans leurs négociations au sein du CNT et lors de l’élaboration des CCT. Le CSNPH souligne à cet effet que dans leur Observation générale no 8, les Nations unies font référence à l’obligation d’inclure par défaut des mécanismes d’aménagements raisonnables dans toutes les CCT. En d’abord en prévoir la possibilité. En comparaison, on peut citer la CCT 104 qui stipule que chaque entreprise occupant plus de 20 travailleurs doit rédiger un plan pour l’emploi afin d’augmenter ou de maintenir le nombre de travailleurs de 45 ans et plus. De manière générale, le CSNPH estime que l’avis des personnes en situation de handicap et du CSNPH doit être davantage pris en compte par les partenaires sociaux. »
Source : CSNPH – RTBF
Avis publié par le CSNPH : https://ph.belgium.be/resource/static/files/Notes%20de%20position/2023-02-note-de-position-emploi.pdf