L’arrivée de la génération Z sur le marché du travail va donner lieu à une première historique: la collaboration ‘forcée’ de quatre générations dans les murs de nos entreprises. Baby Boomers, Génération X, Millenials (Y) et les nouveaux venus de la Génération Z vont devoir apprendre à cohabiter. L’étude intitulée « The 4G Workplace » menée au début de cet été 2015, a testé l’hypothèse d’un bouleversement fondamental de notre manière de travailler sous l’impulsion de ces nouveaux arrivants? Faut-il s’inquiéter?
Cette étude, sponsorisée par Ricoh Europe et menée en juillet 2015, a sondé 3 352 participants dans 8 secteurs verticaux, dont l’enseignement, le juridique, les services/l’énergie, la santé, la fonction publique, la vente de détail, la fabrication et la finance. Les participants proviennent du Royaume-Uni, d’Irlande, de France, d’Allemagne, d’Espagne, d’Italie, des Pays-Bas, de Belgique, des pays nordiques (Suède, Finlande, Norvège et Danemark), de Suisse, de Russie, du Moyen-Orient, de Turquie et d’Afrique du Sud.
Intitulée «The 4G Workplace», elle révèle que les entreprises peinent à satisfaire toutes les générations. Ainsi, plus de la moitié des personnes interrogées (52 %) ont indiqué que leur société ne parvenait pas à répondre aux besoins d’un effectif multi-générationnel.
Mais peut-on pour autant prétendre que l’arrivée d’une quatrième génération est la cause de ce ‘déficit’?
La réponse à cette question semble négative. Que souhaite au juste la génération Z (soit ceux qui ont aujourd’hui 19 ans ou moins) et à quoi aspire-t-elle ? Méritent-ils vraiment qu’on les qualifie de jeunes constamment rivés sur leurs écrans tactiles, ayant trop d’exigences et en recherche de reconnaissance immédiate ? Négatif.
Comme le précise l’analyse de l’étude: « La génération Z est unique en son genre. Ceux qui en font partie ont fortement été marqués par l’individualisme de leurs parents issus de la génération X. Ils ont entendu les récits de leurs grands-parents du « baby-boom » et ils ont également été témoins des erreurs et des réussites de la génération Y. Si on ajoute à cela leur soif pour tout ce qui a trait au numérique, ils disposent de solides bases pour réussir et transmettre leurs connaissances dans un monde commercial exigeant et en constante évolution. »
Et de souligner encore: « Le point positif est que la majorité des travailleurs interrogés (88%, toutes générations confondues) estime qu’un effectif composé de tranches d’âge différentes représente un atout pour l’entreprise. Toutefois, l’étude a fait ressortir une problématique centrale à laquelle tout dirigeant devra faire face et surmonter. Plus d’un tiers des employés plus anciens (35%) s’attendent à une recrudescence des tensions sur le lieu de travail avec l’arrivée de la génération Z. Alors que la prochaine vague de changement technologique est sur le point d’envahir et de bouleverser davantage les environnements de travail, la nécessité d’instaurer des espaces professionnels qui permettent et encouragent une collaboration intergénérationnelle productive et harmonieuse devient cruciale. »
A la lecture de ces résultats, Eric Gryson, CEO RICOH Belgium/Luxembourg, retient que « tant les PME que les grands groupes pourront bénéficier de l’expérience digitale et de l’ouverture à l’international de cette génération2 Z. L’expérience et le savoir-faire commercial que la génération Z va insuffler à long terme, associés à leur éducation baignant dans l’ultra-connectivité et le travail en équipe, les érigeront en catalyseurs au sein des plus grands groupes. Dans le même temps, la demande constante en innovation formulée par la génération Z quant aux méthodes de travail – où un flux permanent de technologies, de processus et de produits nouveaux sont bel et bien la norme – constituera un facteur-clé pour les acteurs des marchés verticaux visant la mondialisation. »
Des attentes spécifiques ?
L’étude a montré que 65% des participants s’accordent sur le fait qu’il existe des différences majeures dans les méthodes de travail de chaque génération d’employés. Les contrastes les plus marqués s’observent dans leurs attitudes, leurs attentes et leur mode de travail respectifs. Quand bien même elle est privilégiée au sein de chaque groupe, la communication directe au travail subit un réel déclin générationnel. La position privilégiée de cette dernière chute de 77% parmi les « baby-boomers », à 58% parmi la génération Z. Dans le même temps, 73% des sondés de la génération Z pensent que leur futur employeur sera attentif à leurs besoins, contre seulement 48% des trois autres générations.
En résumé – en quoi cette génération est-elle ‘différente’ ?
Attentes vis-à-vis de l’espace de travail : 73 % des répondants de la génération Z estiment que leur futur employeur pourvoira à leurs besoins, contre seulement 48 % pour les trois autres générations.
Style de travail : la communication en face-à-face, même si elle reste la méthode préférée dans chaque groupe, est en déclin générationnel.
Impact de la génération Z : la génération Z est celle qui nourrit de plus grands espoirs quant à son impact positif sur l’espace de travail, 65 % des interrogés estimant qu’ils amèneront de nouvelles méthodes de travail, et 61 % une ouverture aux idées neuves et une autre façon de penser.