L’absentéisme dans le secteur public, un problème de plus en plus inquiétant? Les statistiques publiées par Medex, qui est notamment en charge du contrôle de l’absentéisme des fonctionnaires fédéraux, atténuent la perception relayée par les média qui tendent à présenter un tableau alarmiste. Bien que les chiffres soient en augmentation, les tendances au sein du secteur public ne sont pas forcément très éloignées dans ce que nous observons dans le secteur privé. Et le stress occupe le premier rang parmi les causes du phénomène.
Le rapport précise : « En 2014, sur 100 jours ouvrables, un fonctionnaire fédéral n’a, en moyenne, pas presté 5,71 jours de travail pour cause de maladie. Par rapport à 2013, cela représente une augmentation de 2,5 %. Comparé à la situation d’il y a 5 ans, on observe une augmentation de l’absentéisme fédéral légère mais non constante. Dans d’autres secteurs également, nous constatons une tendance à la hausse. »
Maggie De Block, ministre des affaires sociales, et Steven Vandeput, ministre de la fonction publique ont lancé fin août une concertation autour des mesures à prendre contre l’absentéisme chez les fonctionnaires fédéraux.
Au cours des 5 dernières années, l’absentéisme a évolué de manière assez versatile. De manière globale, il a connu une augmentation légère (2 %) mais non constante ; l’absentéisme n’a donc pas augmenté de façon explosive, comme certains médias l’ont prétendu.
La durée moyenne des absences a également connu des évolutions divergentes au cours des 5 dernières années, avec pour résultat final une durée d’absence qui est restée constante sur cette période.
Les chiffres de Medex contredisent donc les chiffres sur l’absentéisme des fonctionnaires fédéraux lancés en juin par certains médias, sur la base de données brutes qui circulaient sur internet :
• En moyenne, un fonctionnaire fédéral a été absent pour cause de maladie 13,8 jours en 2014 (et non 18 jours comme cela a été prétendu par certains), soit une augmentation de 3 % ; si nous faisons abstraction des fonctionnaires qui n’ont jamais été absents (en 2014, ils représentaient 33,7 %, soit 1,4 % de plus qu’en 2014), nous observons une moyenne de 20 jours par fonctionnaire malade.
• En 2014, la durée d’absence moyenne par absence augmente de 6 % (passant de 6,5 jours en 2013 à 6,9 jours en 2014);
• La fréquence moyenne a toutefois baissé de 5 % (passant de 2,1 fois en 2013 à 2 fois en 2014).
• Bien que les fonctionnaires soient deux fois plus souvent absents que les agents du secteur privé (deux fois en moyenne, contre une fois dans le privé), leurs absences sont en moyenne bien plus courtes (moyenne de 6,9 jours, contre, selon la source, 10,8 et 20,5 jours).
En 2014 également, la tendance des études précédentes a de nouveau été confirmée :
• L’absentéisme augmente avec l’âge (en 2014, également après 60 ans) ; la fréquence des notifications d’absence diminue dès lors avec l’âge;
• Les fonctionnaires statutaires n’abusent pas de leur nomination pour être plus absents que leurs collègues contractuels (respectivement 5,6 % et 6,2 %).
Le stress continue à augmenter
Les trois groupes de diagnostic faisant l’objet du plus grand nombre de certificats étaient, en 2014 tout comme en 2013, ceux qui connaissaient des problèmes locomoteurs (18,8 %), des problèmes respiratoires (18,4 %) et des maladies liées au stress (16,8 %).
Les maladies liées au stress représentent, avec 28,4 des jours de travail non prestés, à nouveau la principale cause d’absentéisme dans les services fédéraux (26,65 % en 2013). La deuxième place est à nouveau occupée par les problèmes locomoteurs (23,8 %). Depuis 2010, ces deux causes médicales d’absentéisme représentent donc la moitié de l’absentéisme pour maladie.
Source : SPF Santé Publique