2024 a tristement battu un record en termes de pertes d’emploi. Plus de 40.000 jobs ont été perdus. Les chiffres du SPF Emploi, Travail et Concertation sociale indiquent qu’entre janvier et décembre 2024, 103 unités techniques d’exploitation ont annoncé une intention de procéder à un licenciement collectif, soit 12.354 travailleurs concernés. Selon les chiffres de Randstad Risesmart, leader du reclassement professionnel, la durée moyenne d’un parcours d’accompagnement – qu’il soit individuel ou collectif – était de 135 jours en 2024. 

Point positif : ces accompagnements se sont écourtés, essentiellement pour les travailleurs plus âgés. La durée de l’accompagnement des plus de 55 ans était en effet inférieure à la moyenne des 5 dernières années.

Depuis 2014, le leader belge de l’outplacement a accompagné quelque 40.600 personnes, dont 4.206 en 2024. Cet accompagnement a duré 2 semaines de moins en 2024 (135 jours) qu’il y a 10 ans (149 jours) et 4 jours de plus qu’en 2023 (131 jours).

Bien entendu, des différences sont perceptibles en fonction de l’âge, du poste et du niveau de fonction. Plus on est jeune, plus on retrouve rapidement un emploi. C’est en effet parmi les moins de 30 ans (76 jours) et les 30-34 ans (99 jours) que le délai a été le plus court, et parmi les 50-55 ans et les plus de 55 ans qu’il a été le plus long, avec une moyenne de 147 jours. Ce dernier chiffre est néanmoins sensiblement inférieur à la moyenne des 5 dernières années (157 jours).

« Il fut un temps où l’on était mis à la retraite anticipée à l’âge de 48 ans lors d’une restructuration, mais cette époque est heureusement loin derrière nous. Nous devrions porter davantage de messages d’espoir au lieu de nous focaliser sur les aspects négatifs. C’est donc une bonne chose que les dernières grandes restructurations aient mis le doigt sur les opportunités qui existent », affirme Valérie Dubois, Senior Business Manager chez Randstad Risesmart. « Investir dans les formations sous l’angle de l’employabilité durable est une approche payante et nous en faisons également l’expérience dans nos accompagnements : les personnes qui ont occupé le même poste pendant 20 à 30 ans et n’ont jamais bénéficié d’une formation ou d’un recyclage, traversent en moyenne une période plus longue avant de retrouver un travail. »

Contrairement aux années précédentes, l’année dernière a fait apparaître une nette différence entre ouvriers et employés. Si les ouvriers avaient retrouvé du travail après 91 jours en moyenne, ce délai variait de 137 à 232 jours pour les employés selon leur niveau de fonction.

« Plus le poste de l’employé est élevé, plus cela prend du temps de trouver un nouvel emploi. Ici, c’est l’impact du processus de recrutement qui joue. Celui-ci est généralement plus long pour les fonctions de management et de direction », explique Valérie Dubois.

Randstad enregistre traditionnellement les délais les plus courts dans l’activité de production et le secteur technique, avec une durée moyenne de 103 jours au cours des 5 dernières années, contre une moyenne de 171 jours durant cette même période dans le secteur des ressources humaines.

Sur l’ensemble des personnes que Randstad Risesmart a accompagnées en 2024, 81% avaient retrouvé un emploi à la fin de l’accompagnement. Ce pourcentage atteint 74% pour les licenciements collectifs. Cela s’explique entre autres par la période d’accompagnement plus courte. Aujourd’hui, les personnes de plus de 45 ans ont droit à 60 heures d’accompagnement (6 mois). Les moins de 45 ans ne bénéficient que de 30 heures (3 mois). C’est souvent trop court pour traiter un licenciement, procéder à une auto-analyse et postuler. D’autant qu’aujourd’hui, la loi n’autorise à entamer un accompagnement qu’une fois toutes les étapes de la loi Renault franchies.

« Les entreprises pourraient d’ores et déjà prendre des initiatives pertinentes pour éviter aux travailleurs impactés de traverser une longue période d’incertitude et d’absence de perspectives de carrière. Elles pourraient déjà tirer parti de cette période pour aider les collaborateurs concernés à faire face à la nouvelle du licenciement et les préparer à vivre une nouvelle étape dans leur carrière, permettant ainsi aux intéressés de retrouver plus vite un nouveau job après leur licenciement », conclut Valérie Dubois.

Source: Randstad