Seul un quart des PME wallonnes et moins d’une PME bruxelloise sur cinq (18 %) sont pleinement informées de la nouvelle obligation d’offrir, à partir du 1er janvier 2026, un budget mobilité à chaque travailleur disposant (ou ayant droit) d’une voiture de société. Environ la moitié des PME n’est pas suffisamment informée sur le sujet.
Un tiers des PME wallonnes et bruxelloises possédant des voitures de société souhaite prochainement mettre en place un budget mobilité. La moitié d’entre elles n’a pas de projet en ce sens, principalement par manque de connaissance des possibilités, d’intérêt perçu chez les collaborateurs ou par crainte d’une charge administrative complexe.
La majorité des voitures de société sont des voitures de fonction, nécessaires pour les visites chez les clients, ce qui peut également compliquer la reprise. Ce sont les conclusions d’une récente enquête menée par SD Worx auprès de 503 PME, en juin 2025.
Une minorité informée de la nouvelle obligation
À partir du 1er janvier 2026, les employeurs devront proposer un budget mobilité à chaque travailleur disposant (ou ayant droit) d’une voiture de société. Seule une minorité, soit un quart des PME wallonnes (26%), en est pleinement informée. Les différences régionales sont limitées : 21% des PME en Flandre et 18% à Bruxelles sont au courant de la nouvelle règle.
Près de la moitié des PME wallonnes (49%) sont insuffisamment informées ; à Bruxelles, ce chiffre est de de 40%. Parmi elle, 21% en Wallonie l’ignorent totalement. Près de 30% se disent informées, sans savoir exactement ce que cela implique. Pour un quart des PME wallonnes, cette obligation n’est pas pertinente car elles ne disposent pas de voitures de société. À Bruxelles, seules 10 % ne sont pas informées.
Laura Bertrand, spécialiste PME chez SD Worx, explique : « Bien sûr, il n’y a pas encore de législation concrète, mais l’intention du gouvernement d’augmenter le budget mobilité a déjà été discutée dans les médias l’année dernière. Il est surprenant qu’à six mois de l’entrée en vigueur, cette nouvelle obligation soit encore peu connue. Bruxelles est en tête de l’implémentation. Seule une PME bruxelloise sur dix n’est pas du tout informée. En Wallonie, ce chiffre est presque deux fois plus élevé (21%). »
Un tiers des PME wallonnes et bruxelloises souhaite s’y mettre
À Bruxelles et en Wallonie, un tiers des PME possédant des voitures de société (35% et 36%) souhaite désormais mettre en place un budget mobilité. En Flandre, cela concerne un quart des PME.
« Le budget mobilité est un atout pour attirer les collaborateurs : nous constatons que même les plus petites PME y songent désormais, pour attirer des candidats qui connaissent ce système dans de plus grandes organisations, notamment à Bruxelles. Utiliser ce budget pour payer le loyer ou le prêt hypothécaire est financièrement très intéressant », continue Laura Bertrand, de chez SD Worx.
Freins à l’adoption du budget mobilité
Près de la moitié des PME wallonnes disposant des voitures de société (51%) ne souhaitent pas s’y engager. À Bruxelles, ce chiffre est légèrement inférieur : 46%.
SD Worx a également sondé les raisons de cette réticence. Pour la Wallonie, par ordre d’importance :
- Manque de connaissances des possibilités (54%),
- Supposition d’un manque d’intérêt chez les collaborateurs (42%)
- Crainte d’une charge administrative complexe (34%)
- Crainte d’un manque d’intérêt financier (19%)
- Conviction que d’autres solutions de mobilité durable sont mieux adaptées (7%)
À Bruxelles, ce n’est pas le manque de connaissances mais la crainte d’une charge administrative complexe qui prédomine (57% l’évoquent). D’autres raisons sont également invoquées par une PME bruxelloise sur dix (9%), comme l’utilisation professionnelle de la voiture pour les visites chez les clients, rendant le remplacement par un budget inadapté.
La majorité des voitures de société sont des voitures de fonction, nécessaires pour les visites clients
Sept voitures de société sur dix dans les PME bruxelloises sont des voitures de fonction ; la majorité est utilisée à plus de 50% (voire plus de 75%) pour les visites clients. En Wallonie, cela concerne la moitié des voitures de société (52%). En Flandre et à Bruxelles, moins d’un quart des véhicules (moins de 25%) sont utilisés à moins de 25% à des fins professionnelles.
« Dans la pratique, il peut être effectivement difficile pour les profils commerciaux d’organiser les visites des clients d’une autre manière qu’en voiture (à vélo ou en transports en commun) puisqu’ils apportent, par exemple, des échantillons de produits aux clients. Certaines zones industrielles sont également difficiles d’accès en transports en commun. Chaque situation est différente. Toutes ces voitures de fonction ne seront donc pas immédiatement remplacées », conclut Laura Bertrand, de chez SD Worx.
La majorité des PME estiment que tous les collaborateurs disposant d’une voiture de société devraient être éligibles à ce budget mobilité. En Wallonie, cela concerne 77%, à Bruxelles 66%.
Une PME wallonne sur cinq souhaite exclure les collaborateurs ayant une fonction mobile (commerciaux, techniciens, etc.) du budget mobilité car ils ont besoin de la voiture de fonction pour leur travail. À Bruxelles, on souhaite également exclure les gestionnaires du budget mobilité ; ce n’est pas le cas en Wallonie.
Source: SD Worx