Le ghosting des candidats de plus de 50 ans est un phénomène bien réel.

Les personnes de plus de 50 ans qui postulent à un nouvel emploi ont moins de chances d’obtenir un entretien que les demandeurs d’emploi plus jeunes. Alors que 41% des plus de 50 ans déclarent ne pas être conviés à un entretien d’embauche, ce taux n’atteint que 32% chez les demandeurs d’emploi de moins de 30 ans. En outre, beaucoup moins de cinquantenaires et soixantenaires (17%) que les jeunes (24%) reçoivent un feed-back après avoir postulé.

Il convient aussi de souligner que les demandeurs d’emploi, quel que soit leur âge, rencontrent beaucoup plus de difficultés à être invités à un premier entretien que les personnes qui ont déjà un travail ailleurs. L’écart entre les deux groupes s’est néanmoins légèrement réduit ces dernières années.

Chaque année, Acerta Consult et Stepstone sondent la population belge sur ses attentes en matière d’emploi et les défis rencontrés sur le marché de l’emploi. La principale conclusion de cette année ? À l’heure actuelle, les plus de 50 ans et les demandeurs d’emploi en particulier ont beaucoup de mal à trouver des opportunités pour trouver un (nouvel) emploi.

Pas d’invitation à un entretien

Concrètement : quatre demandeurs d’emploi sur dix (41%) dans la cinquantaine ou la soixantaine déclarent ne pas être conviés à un entretien après avoir soumis leur candidature. À leurs yeux, il s’agit du principal obstacle à la recherche d’un nouvel emploi, plus encore que l’absence du diplôme adéquat ou de l’expérience nécessaire. Les travailleurs âgés reçoivent nettement moins d’invitations à passer un entretien d’embauche que les jeunes. Parmi les demandeurs d’emploi de moins de 30 ans, « seuls » 32% déclarent ne jamais recevoir d’invitation à un entretien d’embauche.

La différence entre les personnes qui ne travaillent pas encore et celles qui ont déjà un emploi ressort aussi clairement durant le processus de recrutement. Alors que les demandeurs d’emploi ne sont pas conviés à un premier entretien dans 37% des cas, la proportion est beaucoup plus faible (22%) parmi les personnes qui recherchent activement un autre emploi. Cependant, cet écart s’est légèrement réduit ces dernières années. En 2023, il était encore de 33 points de pourcentage, contre 15 en 2025.

À noter également : les demandeurs d’emploi plus âgés reçoivent nettement moins souvent un feed-back que les jeunes après une candidature. Alors que six personnes de plus de 50 ans sur dix (62%) déclarent avoir été « ghostées » après une candidature, ce n’est le cas que de 46% des moins de 30 ans.

Maria Ferritto, experte en recrutement chez Acerta Consult, explique : « Compte tenu de la limitation du chômage dans le temps, nous voyons émerger une nouvelle dynamique. Les personnes sont particulièrement motivées pour retrouver (rapidement) un nouvel emploi après une période de chômage. Mais c’est précisément là que l’on identifie un point sensible, car les entreprises ne sont pas toujours prêtes à engager des chômeurs (de longue durée), comme le montre notre étude. Les demandeurs d’emploi le déclarent aussi : la recherche d’emploi est toujours perçue comme difficile. Il faut replacer les choses dans leur contexte : l’incertitude économique refroidit le marché de l’emploi et certains secteurs ne se sont pas encore relevés des coûts élevés de l’énergie et de la crise des matières premières. Ce sont surtout les chiffres relatifs aux personnes plus âgées qui doivent susciter des inquiétudes, car elles sont particulièrement vulnérables sur le marché de l’emploi. Les quinquagénaires ont encore une carrière d’environ 17 ans devant eux. Les travailleurs doivent intégrer cette réalité, mais les employeurs doivent aussi balayer l’idée selon laquelle la cinquantaine marque la fin de la carrière et que les travailleurs plus âgés sont moins flexibles. Il n’y a que de cette manière que nous parviendrons à atteindre le taux d’emploi de 80 % dans notre pays, comme le souhaite le gouvernement. »

Le travail à domicile est important, mais pas rédhibitoire

Les employeurs ont évidemment certaines attentes lorsqu’ils cherchent des renforts, mais est-ce aussi le cas pour les demandeurs d’emploi inoccupés ? Quel est leur niveau d’exigence ? L’enquête a finalement sondé l’attitude des demandeurs d’emploi quant au travail à domicile. Une grande majorité considère qu’il est important de pouvoir travailler à domicile, mais une (grande) minorité en fait un point de rupture. Dans la tranche d’âge la plus jeune (demandeurs d’emploi jusqu’à 30 ans), c’est-à-dire les personnes qui sont entrées sur le marché de l’emploi avec ou après la percée du travail à domicile, 19% refuseraient un emploi si le travail à domicile n’était pas envisageable. Dans la tranche d’âge des 31-50 ans, 13% s’accrochent au travail à domicile, tandis que 11% des plus de 50 ans considèrent le travail à domicile comme incontournable.

 

Source: les données sont issues de l’enquête annuelle réalisée par ACERTA et Stepstone à propos de la mobilité de l’emploi, le Talent Pulse. Pour son analyse, Acerta s’est basée sur les réponses de 2700 participants, dont 54 % de femmes et 46 % d’hommes. Les tranches d’âge sont représentées comme suit : 2 % de moins de 20 ans, 13 % de 20-30 ans, 22 % de 31-40 ans, 26 % de 41-50 ans, 31 % de 51-60 ans et 6 % de plus de 60 ans. 4 % n’ont pas de diplôme, 4 % un diplôme de l’enseignement primaire, 34 % un diplôme de l’enseignement secondaire, 32 % un bachelier, 24 % un master et 1 % un doctorat. 72 % des participants travaillent (87 % sous contrat à durée indéterminée, 9 % sous contrat à durée déterminée, 4 % en intérim – 17 % ont le statut d’ouvrier, 83 % celui d’employé – en moyenne, ils arrivent à une carrière de 22 ans et 9 ans d’ancienneté) et 28 % des participants sont demandeurs d’emploi (88 % avec expérience professionnelle, 12 % sans). 54 % des participants sont néerlandophones et 46 % francophones.

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