Le ghosting, ou le fait de couper soudainement tout contact sans explication, n’est plus seulement réservé au monde des rencontres amoureuses, mais s’étend désormais à la sphère professionnelle: plus d’un candidat belge sur trois (33%) déclare avoir déjà ghosté un employeur potentiel au cours du processus de candidature.
Les recruteurs pratiquent eux aussi le ghosting : près de 1 candidat sur 10 ne reçoit que rarement, voire jamais de retour. Ces chiffres proviennent d’une nouvelle étude de Bright Plus, le partenaire RH belge disposant d’une expertise de longue date dans la mise en relation des talents avec les entreprises.
Le ghosting par les candidats met en lumière des changements de comportement
L’étude de Bright Plus montre que le ghosting est particulièrement fréquent chez les jeunes candidats. Près de la moitié (49,5%) des demandeurs d’emploi âgés de moins de 34 ans ont déjà pratiqué le ghosting auprès d’un employeur potentiel, tandis que 21,4% indiquent même l’avoir fait à plusieurs reprises. Chez les candidats âgés de 35 à 49 ans, ce pourcentage est de 28,3%, et chez les plus de 50 ans, il tombe à 21,3%.
Selon Linda Cappelle, PDG de Bright Plus : « Il n’est pas surprenant que les tendances en matière de communication dans la sphère privée, telles que le ghosting, se retrouvent également dans le contexte professionnel. Cela crée de l’incertitude chez les employeurs et nous oblige, en tant que partenaire RH, à réduire les obstacles et à simplifier la communication. Les canaux traditionnels tels que les e-mails et les appels téléphoniques sont de moins en moins efficaces, ce qui nous oblige à nous adapter pour nous rapprocher de l’environnement des jeunes candidats. En outre, 24% des répondants qui n’ont jamais donné de nouvelles au cours d’un processus de recrutement indiquent que la durée du processus est un facteur clé. Il est donc essentiel que les entreprises portent un regard critique sur leur processus de recrutement. Assurer une communication claire et transparente sur les étapes du processus est fondamental. Il existe un risque élevé de désengagement chez les candidats qui pensent avoir atteint la dernière phase et apprennent soudainement qu’il y en a encore une. »
Les employeurs aussi ghostent les candidats
Les candidats ne sont pas les seuls à pratiquer le ghosting, les employeurs aussi. Près d’un candidat belge sur dix indique ne recevoir que rarement, voire jamais, de retour après une candidature. Ce problème est particulièrement prononcé chez les plus de 50 ans : pas moins de 21% d’entre eux déclarent ne presque jamais recevoir de retour après un processus de recrutement.
Selon Linda Cappelle : « Les contraintes de temps auxquelles les recruteurs sont confrontés sont une réalité. Il est néanmoins important de reconnaître que les attentes des candidats évoluent. Une expérience positive pour le candidat est de plus en plus importante, et celle-ci est en partie déterminée par le degré de transparence et de feedback tout au long du processus de candidature. Les entreprises qui investissent dans ce domaine en tirent des bénéfices durables sur leur image et leur capacité à attirer les talents. Même si le candidat n’est pas retenu pour le poste, il est bénéfique pour toutes les parties qu’il garde une bonne impression du processus. Il est essentiel d’assurer une communication claire et transparente sur les différentes étapes du recrutement. L’effort doit être réciproque et s’inscrire dans une logique d’échange. »
L’IA transforme radicalement le processus de recrutement
En plus du phénomène de ghosting, l’essor de l’IA joue également un rôle important dans la transformation du processus de candidature. Plus de la moitié des demandeurs d’emploi utilisent des outils d’IA au cours de leur démarche de candidature. Ainsi, 57 % des candidats ont recours à l’IA pour rédiger leurs lettres de motivation, tandis que 53 % l’utilisent pour les faire corriger. De plus, 36 % s’appuient sur l’IA pour se préparer aux entretiens d’embauche et 25 % l’utilisent même pour trouver des offres d’emploi.
« L’IA rend le recrutement plus accessible et efficace, permettant aux candidats de postuler beaucoup plus facilement à plusieurs offres, » explique Linda Cappelle. « Elle réduit les obstacles à la candidature. Cela présente des avantages, mais c’est aussi un défi, car le contact personnel reste essentiel pour comprendre qui est vraiment adapté à un poste spécifique. Après plus de 30 ans d’expérience dans le domaine du recrutement, nous en sommes encore plus convaincus : l’élément humain est et reste la clé. »
Source: l’étude a été réalisée au moyen d’un sondage en ligne auprès du panel de recherche iVOX et de la base de données de candidats de Bright Plus. Le travail de terrain s’est déroulé du 8 septembre 2025 au 24 septembre 2025. Au total, 1 104 personnes ont participé à l’étude. La marge d’erreur maximale pour cet échantillon est de 3,02 % avec un niveau de confiance de 95%.

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