Le salaire de démarrage médian des jeunes s’élève à 2.778 euros bruts/mois, soit une augmentation de 17% au cours des 2 dernières années. Le salaire médian des starters titulaires d’un master s’établit à 3.181 euros bruts tandis que celui des starters titulaires d’un bachelier atteint 2.820 euros bruts.
C’est ce qui ressort de la 30ème Étude Salariale Générique menée chaque année par le cabinet de consultance RH Hudson, une division de Randstad Group Belgium, qui s’est penché sur l’enveloppe salariale de plus de 230.000 d’entre eux, actifs dans plus de 800 entreprises.
Plusieurs éléments expliquent cette augmentation, selon Paul-Etienne Siegrist, senior manager chez Hudson : « L’effet de l’index n’est pas le seul facteur explicatif car il ne s’applique qu’aux collaborateurs déjà en fonction. Par ailleurs, le package salarial offert aux starters par les entreprises fait rarement l’objet d’une indexation. Raison pour laquelle nous constatons d’une part que le salaire des starters évolue moins vite que l’index, et d’autre part que leurs salaires sont restés stables entre 2018 et 2021. »
Comment dès lors justifier pareille augmentation ? « La contraction du marché du travail n’y est pas étrangère », explique Paul-Etienne Siegrist. « Le vieillissement de la population a un impact direct sur le taux d’employabilité des entreprises. Actuellement, les départs ne sont compensés par des arrivées qu’à hauteur de 81%. Chaque poste vacant se traduisait auparavant par 5 à 10 candidatures. Le jeune diplômé devait faire preuve de conviction pour décrocher un job. Ce n’est plus le cas. Les entreprises doivent déployer sensiblement plus d’efforts pour trouver des candidats. Les starters le savent. »
Le secteur pétrochimique le plus rémunérateur, suivi du secteur IT
Certains diplômes permettent aux starters d’obtenir un salaire élevé. C’est particulièrement le cas des ingénieurs. Le salaire médian d’un ingénieur informaticien fraîchement engagé se situe entre 3.133 € (bachelier) et 3.209 € (master), celui d’un ingénieur de gestion est de 3.489 € bruts, d’un ingénieur industriel de 3.497 € bruts. Quant aux ingénieurs civils débutants, ils bénéficient d’un salaire médian mensuel de 3.674 € bruts.
La nature du diplôme est une chose, le secteur d’activité en est une autre. Le secteur pétrochimique est le plus rémunérateur : le salaire de base y varie entre 2.988 et 3.679 € bruts. Le secteur financier occupe la 2ème place du podium avec un salaire de base entre € 2.719 et € 3.665 bruts. Le secteur IT arrive en 3ème position avec un salaire mensuel situé entre 2.610 et 3.297 € bruts.
Les starters ont également la possibilité d’obtenir différents avantages extralégaux. Il peut s’agir d’indemnités (liées e. a. au travail à domicile), de chèques-repas ou d’une voiture de société. 42% des starters titulaires d’un master et 36% des starters titulaires d’un bachelier en reçoivent une dès leur entrée en fonction. Si l’on poursuit la comparaison entre secteur pétrochimique et secteur IT, on relève cette fois que les starters travaillant dans le premier secteur sont 18% à bénéficier d’une voiture de société, contre 72 à 75% dans le second.
Exigences excessives
Olivier Lefèvre, Director chez Randstad Talent Advisory Services rebondit : « Les starters n’exigent pas uniquement un bon salaire. Ils attendent également de la part de leur employeur qu’il leur offre de la flexibilité, de bonnes conditions de travail, des formations ou des opportunités de développement professionnel, lesquelles s’ajoutent à la voiture de société, à l’assurance groupe et au smartphone. L’équilibre entre vie privée et vie professionnelle est fondamental à leurs yeux, tout comme la possibilité de télétravailler. Certaines exigences sont parfois excessives et déconnectées du monde de l’entreprise, ajoute-t-il. La faute à un déficit d’informations en cours d’études ou lors des jobdays, ainsi qu’à l’influence de leur environnement. »
Source: Hudson