Les entreprises belges ont été plus durement touchées que celles des pays voisins: un deuxième confinement sonnerait le glas de l’économie belge.

L’assureur-crédit Atradius observe que l’économie belge est plus durement touchée que celle des pays voisins et est en train de reculer de pas moins de 8,9% en 2020. C’est ce qui ressort du nouvel Economic Update que l’assureur-crédit a publié aujourd’hui et dans lequel il corrige les attentes pour 2020 après l’apparition du coronavirus. Étonnamment, l’augmentation du nombre de faillites en Belgique est sensiblement plus faible que dans nos pays voisins. Cela s’explique par l’importante injection fiscale de la part du gouvernement belge qui aurait permis de diminuer d’un quart le nombre de faillites dues à la pandémie.

La crise du coronavirus provoque un recul de l’économie belge deux fois plus importante que l’économie hollandaise
La Belgique, qui figure dans le top 10 mondial du nombre de personnes décédées, a été lourdement touchée par le coronavirus ces derniers mois. Les répercussions économiques sur l’économie belge seront proportionnelles, prédit l’assureur-crédit Atradius dans son dernier Economic Update. Atradius s’attend par exemple à ce que la croissance du PIB de la Belgique diminue de 8,9% pour l’ensemble de l’année 2020. En 2019, l’économie belge affichait encore une progression de 1,4%.

Comparé à nos pays voisins, l’économie belge est très lourdement touchée. Notre économie reculera deux fois plus que l’économie hollandaise (-4,4%). En Allemagne également la croissance du PIB (-5,4 %), sera moins durement touchée que chez nous. Dans l’ensemble de la zone Euro, l’économie recule de 7,6%. Etonnement, en dépit des mesures de confinement limitées prises par la Suède pour protéger son économie, on s’attend à ce que son PIB soit également lourdement touché, voire un peu plus qu’aux Pays-Bas (-4,7%).

« En tant que pays exportateur, la Belgique est plus lourdement touchée que les pays voisins, » constate Christophe Cherry, Managing Director Belgique et Luxembourg d’Atradius. « Les exportations totales belges ont été estimées à 397 milliards d’euros en 2019. En raison de la crise du coronavirus, nous nous attendons à une baisse de 14,1% de ces exportations. En outre, de nombreuses entreprises exportatrices indiquent qu’elles ont vu chuter énormément leurs ventes à l’étranger. Cela affectera considérablement l’économie belge dans les années à venir car nous nous attendons à ce que les exportations ne puissent pas encore se rétablir entièrement en 2021. »

Les faillites belges augmentent de 19% en 2020

L’impact de la crise du coronavirus sur notre économie se traduit également par une augmentation du nombre de faillites. En Belgique, Atradius s’attend à une progression de 19%. La Belgique fait ainsi mieux que la moyenne attendue des faillites dans le monde (29%). À titre de comparaison : en Espagne et aux Pays-Bas, où les faillites d’entreprises sont très sensibles aux fluctuations du PIB, le nombre de faillites sera plus important (Espagne : 70%, Pays-Bas : 65%). Conséquence du coronavirus, le taux de chômage va également bondir en Belgique et le marché de l’emploi va régresser, ce qui aura un impact sur la croissance des salaires.

« Les faillites attendues ont, de tout temps, été étroitement liées aux fluctuations du PIB, » explique Christophe Cherry. « En vertu de cette tendance, le nombre de faillites belges devrait en principe être bien plus élevé, mais grâce à l’importante injection fiscale du gouvernement belge, de nombreuses entreprises devraient pouvoir survivre malgré tout. Nous nous attendons à ce qu’il y ait un quart de faillites en moins dues au coronavirus en 2020 grâce à cette injection. En parallèle, certains secteurs spécifiques, comme l’industrie automobile et le secteur du textile, menacent d’être lourdement frappés. »

Les futures conséquences économiques dépendront fortement cette année de la virulence du virus, de l’intensité et de l’efficacité des mesures de confinement ainsi que du degré de perturbation de la chaîne d’approvisionnement pour le reste l’année. Les mesures de confinement ont en effet un impact négatif sur les chaînes d’approvisionnement, la production industrielle, les prix des matières premières et les dépenses des consommateurs. S’il n’y a pas de deuxième confinement, les économies belge et mondiale pourront progressivement se redresser durant la seconde moitié de l’année ainsi qu’en 2021, d’après Atradius.

« Dans le scénario le plus favorable, nous nous attendons à ce que le PIB augmente à nouveau de 7,7% en 2021 et que l’économie puisse alors entamer son redressement. Tout comme dans nos pays voisins, nous nous attendons à ce que notre économie se rétablisse entièrement en 2021. Nous devrons toutefois nous efforcer tous ensemble de contenir proactivement le virus et d’éviter un deuxième confinement, car celui-ci pourrait donner le coup de grâce de l’économie belge. »

 

Source: Atradius

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