Depuis le 1er janvier 2024, les travailleurs qui sont malades pendant leurs vacances et qui disposent d’un certificat médical peuvent reporter ces jours de vacances à une date ultérieure. Le prestataire de services RH Securex montre aujourd’hui que depuis cette date, le taux de maladie de courte durée évolue plus fortement au cours des mois comportant des vacances scolaires, qui sont généralement les mois où de nombreux travailleurs prennent congé.
La nouvelle réglementation semble donc être à l’origine d’une augmentation de l’absentéisme de courte durée.
« Il n’est pas rare que les gens tombent malades pendant les vacances, par exemple, lorsque le stress dû au travail retombe. La nouvelle règle en vigueur permet donc pour la première fois de mettre en lumière un phénomène clairement existant. Le fait de pouvoir récupérer pendant suffisamment de jours malgré la maladie peut, sur le long terme, également être positif pour la santé et l’employabilité des travailleurs », déclare Heidi Verlinden de Securex.
Securex a étudié l’effet de la nouvelle mesure sur l’absentéisme de courte durée à l’aide de différents points de données. Notamment en comparant l’évolution des chiffres liés à l’absentéisme en Flandre et en Wallonie, en tenant compte des différentes périodes de vacances scolaires dans les deux régions. Securex a examiné comment le taux de maladie de courte durée a évolué dans une région entre mars, avril et mai 2023 et ces mêmes mois en 2024.
Effet visible dû à un calendrier de vacances scolaires différent
En mars 2024, le taux de maladie de courte durée a baissé en Flandre de 3,04% à 2,82% (-7,2%) et en Wallonie de 3,05% à 2,98% (-2,5%) par rapport à l’année précédente. En Wallonie, région dans laquelle avaient lieu les vacances de carnaval, cette diminution était donc de 4,7 points de pourcentage moins forte qu’en Flandres.
En avril, le taux de maladie de courte durée a augmenté en Flandre, passant de 2,22% à 2,34% (+5,1%), alors qu’il est resté stable en Wallonie, passant de 2,63% à 2,65%. Cela signifie qu’en avril, la Flandre, où il y avait les vacances de Pâque, a connu une augmentation de 4,6 points de pourcentage plus importante qu’en Wallonie.
Durant le mois de mai, seule la Wallonie avait des vacances de printemps. Le taux de maladie de courte durée dans cette région a donc augmenté de 4,1%, passant de 1,93% à 2,01%, tandis qu’en Flandre, il est resté stable (de 1,89% à 1,87%). Il s’agit là à nouveau d’une différence d’évolution de 5,3 points de pourcentage entre les deux régions.
Le syndrome de la « maladie des vacances » ou maladie du temps libre
« La distinction entre être effectivement malade et être absent du travail est importante à faire. Les travailleurs sont tout aussi susceptibles, sinon plus, de tomber malades pendant les vacances scolaires. Il est fréquent que les travailleurs tombent malades précisément au moment où ils prennent leurs vacances, le soi-disant syndrome de la maladie des vacances », déclare Heidi Verlinden, research project manager chez Securex. « Bien que l’augmentation de l’absentéisme de courte durée entraîne un coût salarial plus élevé par heure prestée, la nouvelle mesure est également positive. Elle est effectivement ressentie comme juste par les travailleurs. De plus, le fait de conserver ses jours de congés pour récupérer permet d’éviter les absences plus longues, ce qui est positif pour le travailleur et l’employeur. »
Nouvelle mesure depuis le 1er janvier 2024
Depuis le début de l’année, les jours de vacances durant lesquels un travailleur a été malade peuvent être récupérés ultérieurement. Cela ne change donc plus rien si la période de maladie a commencé avant le début des vacances annuelles ou pendant une période de vacances en cours.
Le travailleur bénéficie d’un salaire garanti pendant sa maladie et peut reprendre ses jours de congé dans les 24 mois qui suivent l’année de ses vacances. Il doit toutefois en informer immédiatement son employeur et lui fournir un certificat médical.
Source: Securex – les chiffres de cette étude sont basés sur les données enregistrées par les employeurs. Ils s’appliquent à un travailleur moyen dans des entreprises comptant jusqu’à 1 000 travailleurs dans le secteur privé belge. En mai 2024, l’échantillon comptait 20.686 employeurs et 136.449 travailleurs pleinement assujettis et contribuables.