A moins de trois mois de la date butoir du 31 décembre, 44 % des PME ne savent pas encore si elles peuvent ou doivent donner la nouvelle prime de pouvoir d’achat. Sept pour cent des PME belges ont déjà pris une décision positive. La moitié des PME n’accorderont pas de prime de pouvoir d’achat. Un quart d’entre elles indiquent d’ailleurs que leurs résultats financiers sont insuffisants ; ce qui est une condition pour l’octroi de cette prime avantageuse. L’autre quart n’accordera pas de prime de pouvoir d’achat parce que la politique de rémunération met l’accent sur d’autres avantages. Selon l’enquête menée par SD Worx auprès de 656 dirigeants de PME et sur la base des données salariales de plus de 1,3 million de travailleurs, seuls 1,38 % des employeurs ont déjà accordé une prime de pouvoir d’achat à 1,81 % des travailleurs.
La moitié des PME n’accorderont pas de prime de pouvoir d’achat supplémentaire
Il est intéressant de noter que la moitié des PME n’accorderont pas de prime supplémentaire. Un quart (24 %) estime que les résultats financiers de 2022 sont insuffisants. En Wallonie, c’est même une PME sur trois (32%) qui estime que les résultats sont insuffisants. Or, de bons résultats financiers en 2022 sont la condition pour accorder la prime de pouvoir d’achat (ou la rendre obligatoire par secteur). L’autre quart (23%) des PME n’accordera pas de prime de pouvoir d’achat parce qu’elles accordent déjà d’autres avantages. Ce sont surtout les PME flamandes qui l’indiquent. En moyenne, 7% d’entre elles sont toutefois déjà convaincues qu’elles peuvent accorder la prime. Dans la région bruxelloise, le pourcentage de personnes favorables à la prime s’élève à 11%.
Laura Bertrand, conseillère PME chez SD Worx : « La prime de pouvoir d’achat est un instrument supplémentaire du gouvernement fédéral permettant aux entreprises de faire participer leurs travailleurs aux bénéfices en cas de bons résultats financiers en 2022. Ce que cela signifie exactement peut être déterminé par un accord sectoriel. En l’absence d’accord sectoriel, l’entreprise peut décider elle-même si l’octroi de la prime de pouvoir d’achat se justifie d’un point de vue financier. Il est logique que les secteurs et les organisations ne prennent pas cela à la légère, mais qu’ils soient prudents, compte tenu de l’augmentation des coûts. Toutes les PME n’ont pas de marge de manœuvre financière ou mettent l’accent sur d’autres aspects de leur politique salariale afin d’encourager et de récompenser les travailleurs, tel que la prime salariale CCT90 par exemple. »
Parmi les PME qui envisagent d’accorder la prime de pouvoir d’achat ou qui l’accorderont définitivement, près de la moitié (45%) donneront le montant maximum. Il s’agit de 500 euros pour de bons résultats ou de 750 euros pour de très bons résultats. 14% souhaitent donner plus que le régime sectoriel. Un sur cinq (19%) donnera la moitié du montant maximal du secteur et près d’un quart (23%) donnera un quart ou moins du montant maximal du secteur.
Une PME sur six attend des négociations sectorielles
Environ quatre PME sur dix (44 %) sont encore indécises : une sur six attend la décision de l’industrie (17 %) et un quart (27 %) ne sait pas encore.
Laura Bertrand, consultante PME chez SD Worx : « Un certain nombre de secteurs tels que la CP auxiliaire pour employés (CP 200), le secteur de la chimie (CP 116/207) et le secteur de la construction (CP 124) sont déjà parvenus à un accord et ont conclu une convention collective sectorielle qui règle les conditions d’octroi. »
« Sur la base des données salariales de plus de 1,3 million de travailleurs, 1,38 % des employeurs ont déjà accordé une prime de pouvoir d’achat à 1,81 % des travailleurs. Cela signifie que près d’un salarié sur 50 a reçu cette prime entre-temps », a calculé le secrétariat social.
Source: pour la 54e fois, les prévisions trimestrielles sur l’emploi de SD Worx ont interrogé un nombre représentatif de PME en Belgique sur leurs attentes en matière d’emploi. 656 entreprises de 1 à 250 travailleurs ont participé à l’enquête entre le 8 et le 20 septembre 2023. Il s’agit d’une enquête en ligne auprès des PM E en Belgique, utilisant un échantillon représentatif dans lequel l’agence de recherche CityD-WES s’adresse aux répondants par email. L’enquête sera répétée tous les trimestres. La pondération se fait par région et par taille d’organisation en fonction de la population des PME. Les résultats sont représentatifs de toutes les PME en Belgique. Les pondérations sont inférieures à deux, à l’exception des PME de Wallonie (2,75). Pour l’ensemble de l’échantillon, la marge d’erreur est de 3,8 % (intervalle de confiance de 95 %).