L’analyse de l’absentéisme wallon dans la durée nous révèle-t-elle quelques évolutions significatives? Depuis 2006, l’Union Wallonne des Entreprises s’est associée au secrétariat social Partena afin de publier un rapport annuel sur l’évolution des absences au travail en Wallonie. La dixième étude vient de paraître.
Deux évolutions majeures à retenir pour les 10 dernières années :
· Le nombre de jours réellement prestés par les salariés est passé entre 2005-2006 et 2014-2015 de 196 jours à 191 jours en moyenne par année, soit une diminution de 5 jours ou de 2,5% par rapport au temps ouvrable ;
· Le nombre de congés légaux étant resté constant au cours des 10 dernières années, ce sont les autres causes d’absentéisme qui ont évolué à la hausse ou à la baisse (nous en donnons les 8 principales ci-après).
A la hausse
· Ce sont principalement les incapacités non professionnelles de courte durée (moins de 30 jours) et en particulier de longue durée (plus de 30 jours) qui connaissent un accroissement continu et qui constituent la principale cause d’absence (soit 37% du total des absences).
· Les congés extra-légaux augmentent aussi de manière continue depuis 2005-2006 ; ils représentent 5% du total des absences.
A la baisse
· Les incapacités de travail professionnelles constituées des accidents du travail ou survenus sur le chemin du travail ainsi que les maladies professionnelles sont en diminution constante depuis 2006-2007, elles plafonnent à 3% du total des absences.
· Les interruptions de carrières (qui recouvrent le crédit-temps et les congés thématiques) connaissent depuis 3 périodes une légère diminution tout en représentant 11% du total des absences.
Restent constants dans le temps
· Les repos compensatoires dans le cadre de la réduction du temps de travail s’élèvent à 7% du total.
· Les absences liées à la maternité ou à l’adoption se maintiennent à 4% du total.
Avec des hauts et des bas
· Le chômage temporaire a atteint son pic en 2009-2010 (le double de 2014-2015) ; sa part est actuellement de 10% du total.
· L’absentéisme pour fait de grève a connu 2 pics en 2005-2006 et 2014-2015.
Au-delà des causes d’absences, les porteurs de l’étude souhaitent rappeler que les absences ont un coût tant pour les employeurs que les travailleurs, mais aussi pour la collectivité. Il est donc primordial que l’ensemble des acteurs concernés tendent à construire conjointement, un marché du travail qui convient à tous et qui pourra soutenir l’économie de notre pays. Pour ce faire, les Gouvernements fédéraux et régionaux, ainsi que les interlocuteurs sociaux, ont un rôle primordial à jouer afin de faciliter les mesures permettant d’organiser au mieux la formation et le travail tout en pouvant faire face aux défis d’aujourd’hui et de demain comme le vieillissement de la population active, l’emploi des jeunes, la globalisation, la numérisation et la rapidité de l’évolution du monde du travail en général.
A cet égard, l’UWE insiste sur la nécessité d’organiser le tutorat de manière optimale et de moderniser le droit du travail dans le cadre des négociations qui se dérouleront en 2016 entre les interlocuteurs sociaux et le Gouvernement sur le «travail faisable – agilité dans l’emploi».