Plus d’un tiers du travail des Belges peut déjà être effectué par l’intelligence artificielle ou des robots. Pourtant, la crainte de perdre son emploi reste relativement limitée : 21% s’inquiètent (beaucoup) que l’IA reprenne une grande partie de leur travail dans les cinq ans.

C’est ce qui ressort du rapport ‘Une analyse d’impact de l’IA sur les professions et secteurs en Belgique’ du spécialiste des données du marché du travail Intelligence Group, basé sur une enquête menée auprès de près de 2.500 travailleurs et demandeurs d’emploi.

Une analyse d’impact de l’IA sur les professions

L’impact le plus élevé est attendu dans l’agriculture (60% du travail est considéré comme automatisable), le design (51%), la communication & les relations publiques (45%), les centres d’appels (44%) et les fonctions administratives (44%). À l’inverse, les employés de l’horeca, les techniciens en installation et réparation, les services logistiques et les professions sociales voient l’impact le plus faible, autour de 25 à 26%. Geert-Jan Waasdorp, CEO d’Intelligence Group : « L’avenir n’est ni noir ni blanc. L’IA transformera profondément certains emplois et reprendra une partie du travail, mais elle améliorera bien plus d’emplois. L’art consiste à transformer une menace en opportunité – en automatisant les tâches routinières et en donnant aux personnes plus de temps pour la créativité, le contact et le travail plus complexe. »

Les jeunes vigilants, mais voient aussi des opportunités

Les jeunes ressentent le plus fortement l’impact de l’IA. Les Belges de moins de 30 ans estiment qu’en moyenne 45% de leur travail peut déjà être effectué par l’IA ou des robots, contre 35% dans l’ensemble de la population active. Ils s’inquiètent également le plus souvent : 32% des moins de 30 ans craignent que l’IA reprenne une grande partie de leur emploi dans les cinq ans, contre 23% chez les 30-50 ans et 15% chez les plus de 50 ans.

Waasdorp : « Les jeunes voient clairement ce que l’IA peut déjà faire. Cela peut inquiéter, mais cela offre surtout des opportunités. Ceux qui apprennent maintenant à travailler avec l’IA prennent de l’avance. Le professionnel qui peut maîtriser l’IA remplacera celui qui ne le peut pas. »

La Belgique plus vigilante que les Pays-Bas

Il est frappant de constater que les Belges ressentent l’impact de l’IA plus clairement que leurs voisins du nord aux Pays-Bas. Alors que le travailleur néerlandais moyen pense que 32% de son travail peut déjà être effectué par l’IA ou des robots et que 15% s’inquiètent de la perte d’emploi dans les cinq ans, ces chiffres s’élèvent respectivement à 35% et 21% en Belgique.

« Les Belges sont peut-être un peu plus inquiets que les Néerlandais, mais ce n’est pas une faiblesse – c’est un avantage, » déclare Waasdorp. « Cette vigilance permet aux travailleurs, aux employeurs et aux pouvoirs publics de réagir plus rapidement. La Belgique fait déjà partie du peloton de tête européen : près d’une entreprise sur quatre utilise au moins une application d’IA, bien au-dessus de la moyenne européenne. Le défi est maintenant de traduire intelligemment cette technologie en emplois, compétences et formations. »

Trois orientations stratégiques pour la politique et la pratique

Sur la base de cette étude, Intelligence Group donne trois brèves orientations :

Pour les travailleurs : développez vos compétences en IA, automatisez vos tâches répétitives et investissez dans des compétences humaines telles que la créativité, l’intelligence sociale et la résolution de problèmes.

Pour les employeurs : utilisez l’IA pour rendre les emplois plus humains et plus efficaces, redéfinissez les fonctions autour des tâches essentielles et investissez activement dans la formation à l’IA et la reconversion.

Pour les pouvoirs publics et l’enseignement : faites de la maîtrise de l’IA une compétence de base à tous les niveaux d’enseignement et assurez des opportunités de formation accessibles, en particulier pour les groupes dans les professions à fort impact.

Source: Intelligence Group – Rapport ‘Une analyse d’impact de l’IA sur les professions et secteurs en Belgique’