Les troubles musculo-squelettiques (TMS) apparaissent lorsque vous sollicitez les mêmes parties du corps de façon prolongée. Souvent, ils se manifestent par des douleurs au niveau du dos, des poignets ou de la nuque. Entre 2013 et 2018, la prévalence de ces troubles a considérablement augmenté, ce qui a eu un impact direct sur les entreprises et leurs collaborateurs.
Prévalence et impact
En 2018, pas moins de 2,5 millions de Belges ont souffert d’au moins un trouble musculo-squelettique. Les formes les plus courantes sont l’arthrose et la lombalgie, cette dernière étant celle qui contribue le plus à la charge de morbidité. En plus d’entraver la mobilité et le bien-être des collaborateurs, ces troubles entraînent aussi un absentéisme important et une forte réduction de la productivité.
Coût économique
Le coût économique des TMS est considérable. Les dépenses médicales et l’absentéisme engendrés par ces troubles représentent un coût de 5 milliards d’euros par an en moyenne. La lombalgie est le trouble le plus onéreux, d’où l’importance de prendre des mesures préventives. L’impact financier pour les entrepreneurs ne se limite pas aux coûts directs, mais comprend aussi des coûts indirects comme une diminution de la productivité et une pression du travail accrue pour les autres collaborateurs.
Nouvelle législation en matière d’ergonomie
Il existe un lien clairement établi entre les TMS et le travail physiquement contraignant. Le 25 mai 2024, les autorités belges ont publié une nouvelle législation en matière d’ergonomie. Le but de cette législation est de vous inciter, en tant qu’employeur, à lutter préventivement contre les TMS au travail et, de manière générale, à investir davantage dans l’ergonomie au travail. En adaptant l’environnement de travail aux besoins physiques des travailleurs, vous favorisez aussi la reprise du travail et la réintégration des collaborateurs malades.
Si vous montrez que vous attachez de l’importance à un lieu de travail sain pour vos collaborateurs, vous améliorez en outre l’attractivité des postes physiquement contraignants sur un marché du travail tendu.
Que faire en tant qu’employeur ?
Un plan par étapes bien élaboré vous permettra d’améliorer l’ergonomie de manière structurée pour vos collaborateurs. Voici déjà quelques mesures à adopter :
- Achat, conception et aménagement des postes de travail : prévenez l’apparition de douleurs en prévoyant des équipements de travail de qualité dès la phase de conception et d’aménagement des postes de travail. Vous pouvez le faire en intégrant des critères ergonomiques dans votre politique d’achat.
- Faites réaliser une analyse des risques ergonomie pour déceler les problèmes ergonomiques et définir les priorités.
- Sur la base de cette analyse des risques, prenez des mesures afin d’améliorer les conditions de vie au travail. Celles-ci font partie de votre plan d’action annuel et de votre plan global de prévention. Ensemble, toutes ces mesures vous permettent d’aboutir à une politique en matière d’ergonomie qui soit efficace et suscite l’adhésion.
- Dernière étape : formez vos collaborateurs à l’utilisation des outils et équipements de travail et sensibilisez-les aux risques ergonomiques.
- Enfin et surtout : n’oubliez pas que la clé du succès pour les actions en matière d’ergonomie, entre autres, réside essentiellement dans la culture d’entreprise. Une étude que nous avons menée en collaboration avec l’UGent montre en effet que les entreprises ayant une culture axée davantage sur l’implication et l’entraide atteignent de meilleurs résultats.
Mieux vaut prévenir que guérir
Les troubles musculo-squelettiques constituent un problème considérable tant pour la santé des collaborateurs que pour la stabilité économique des entreprises. En investissant dans des mesures préventives et en favorisant un environnement de travail sain, vous pouvez réduire l’impact de ces troubles en tant qu’employeur ou conseiller en prévention. L’analyse des risques ergonomie vous servira de fil conducteur à cet effet. Elle aboutira non seulement à un environnement de travail plus sain et plus productif, mais aussi à une baisse des coûts à long terme.
Source: Liantis