L’Institut Sapiens, think tank qui se concentre sur des problématiques liées aux nouvelles technologies, a identifié cinq cinq métiers qui semblent plus menacés que les autres par l’intelligence artificielle et l’automatisation. Ceux-ci pourraient disparaître dans le courant du XXIe siècle.
« Ce sont près de 2,1 millions d’actifs concentrés dans ces cinq métiers qui ont une forte probabilité de voir leur emploi disparaître dans les prochaines années », est-il écrit dans l’étude publiée ce mardi 21 août 2018 : « L’Impact de la révolution digitale sur l’emploi ».
Comme relaté dans les colonnes des Echos, l’Institut a pris en compte les métiers qui sont à la fois directement remis en question par une technologie et qui ont vu leurs effectifs diminuer depuis trente ans. Dans un premier temps, les enquêteurs ont recensé une quinzaine de postes dont les tâches étaient automatisables. Puis, ils ont croisé leur tableau avec celui des métiers qui avaient connu la plus forte diminution d’effectifs.
Erwann Tison , directeur des études à l’Institut Sapiens indique aux ‘Echos’ avoir pris en compte le coût de la main-d’oeuvre : « Plus le coût est faible, moins l’intérêt de remplacer le travailleur par une machine est élevé. » Les projections ont ensuite été calculées selon deux hypothèses. La première, linéaire, est la plus optimiste. En gros, il s’agit de continuer la courbe telle qu’elle est lancée. La date d’extinction est alors la plus lointaine. La seconde, la plus pessimiste est exponentielle ; la tendance s’accentue. La date d’extinction est la plus proche.
Employés ou ouvriers ?
Les cinq métiers identifiés par l’Institut vont-ils confirmer les intuitions répandues au sein de nos organisations. Pas forcément; Ce sont dans un premier temps les fonctions d’employés qui sont concernées.
1. Employés de banque et d’assurance – les plus menacés selon l’Institut Sapiens! Leurs effectifs sont passés de 356.000 en 1986 à 221.000 en 2016 soit une diminution de 39 % en France.Place à l’internet ! « La banque et les assurances […] risquent de ne plus compter aucun [employé] d’ici 2038 à 2051, soit une véritable extinction prochaine et rapide », indique l’étude.
2. Comptables – Fini le temps des petites mains (les aides-comptables) qui entraient sur papier les montants des chèques. Si les effectifs ont augmenté durant les années 2000, ils sont désormais 10 % de moins qu’en 1986. « La tendance est depuis quelques années à l’externalisation du métier », note le rapport, qui prévoit une extinction entre 2041 et 2056.
3. Secrétaire de direction – leur extinction est prévue entre 2053 et 2072. Toutefois, ce n’est pas la première fois que l’on prophétise la disparition de ce métier ; déjà dans les années 1980, l’arrivée de l’informatique semblait les condamner.
4. Caissiers et employés de libre-service – les caisses automatiques qui permettent de diminuer drastiquement la masse salariale fleurissent depuis plusieurs années dans les supermarchés, remarquent les auteurs de l’étude, qui projettent une extinction du métier à 2050 ou 2066.
5. Ouvriers de la manutention – la disparition de ce métier est estimée au plus tôt en 2071 et au plus tard en… 2091. Force est de constater que l’objectif des géants de la distribution comme Amazon ou Baidu est bien d’automatiser leurs entrepôts autant que faire se peut.
Comme le rappelle les Echos, les auteurs de l’étude ne cachent pas que l’art de la prévision est un exercice risqué. Les paramètres / données de contexte sont d’une telle importance qu’il est impossible de garantir que l’exercice d’anticipation reste valable, ‘toutes choses égales par ailleurs’…
Source : LesEchos.fr – Rémy Demichelis