Créer son propre emploi, voilà une solution que de plus en plus de chercheurs d’emploi envisagent. Pour les soutenir dans leurs démarches, depuis 2003, Actiris met en place des programmes d’accompagnement. Le budget octroyé par la Région bruxelloise pour les financer s’élève à 1.050.000 euros pour les cinq prochaines années. C’est deux fois plus que le précédent budget. A quoi donc va servir cette enveloppe ?
L’objectif est d’accompagner les chercheurs d’emploi pendant 18 mois pour les aider à concrétiser leur projet entrepreneurial. Concrètement, l’accompagnement consiste à aider le chercheur d’emploi dans :
- l’élaboration d’un dossier de projet qui contient, entre autres, le business plan, le plan financier et un plan d’action structuré de développement du projet
- la mise en œuvre du plan d’action pour le lancement de l’activité (recherche de prêts, démarches pour l’installation, appui logistique, …)
- l’organisation d’une ou plusieurs formations visant l’acquisition de compétences/connaissances nécessaires au développement du projet entrepreneurial. Il peut s’agir de formations sur une thématique précise (comptabilité, prospection clientèle, marketing, communication,…) ou d’une formation préparant à l’obtention du certificat à la gestion de base
- un suivi individuel de 18 mois pour mettre en place le projet et de 6 mois après le lancement de l’activité indépendante.
De nouvelles compétences à valoriser
« De plus en plus de chercheurs d’emploi envisagent aujourd’hui l’entrepreneuriat comme solution dans leur recherche d’emploi. Malheureusement, la peur de l’échec freine trop souvent les ambitions. Avec nos six partenaires, nous voulons aider les chercheurs d’emploi à la surmonter en leur offrant un accompagnement qui les soutiennent à chaque étape de leur projet. En tant que service public représentant la collectivité, cela fait partie de notre rôle d’épauler et de se montrer solidaire avec ceux qui osent se lancer », explique Grégor Chapelle, directeur général d’Actiris.
« Créer son entreprise pour sortir du chômage, c’est la solution choisie par de plus en plus de chercheurs d’emploi bruxellois. L’augmentation du budget, consacré à l’accompagnement des chercheurs d’emploi dans la création de leur société, était donc nécessaire. Ainsi, grâce à l’accompagnement dispensé par nos partenaires, nous permettons à des centaines de chercheurs d’emploi chaque année de se lancer dans l’aventure entrepreneuriale sans risque », déclare Bernard Clerfayt, ministre bruxellois de l’Emploi et de la Formation Professionnelle.
En moyenne, 1.000 chercheurs d’emploi sont accompagnés chaque année par Actiris et ses partenaires. 6 mois après la fin de cet accompagnement, une évaluation est réalisée. Celle-ci révèle qu’en moyenne près de 60% des chercheurs d’emploi qui ont suivi ce programme trouvent une issue positive c’est-à-dire qu’ils poursuivent leurs activités d’indépendants ou qu’ils ont trouvé un emploi de salariés ou se sont lancés dans une formation ou un stage. L’un n’empêchant pas l’autre.
« Tous les chercheurs d’emploi ne poursuivent pas leurs activités d’indépendants. La plupart retrouvent un travail de salariés et certains combinent parfois les deux. Mais ce qui est intéressant à retenir, c’est l’expérience qu’ils en tirent. Ils ont acquis de nouvelles compétences, leur estime et leur confiance en eux en sortent renforcés, ils ont développé de nouvelles connaissances en gestion d’une entreprise,… Tous ces éléments servent de tremplins vers l’emploi », poursuit Grégor Chapelle.
6 partenaires de coaching
Pour accompagner les chercheurs d’emploi, Actiris a sélectionné 6 partenaires, spécialisés dans le coaching des jeunes entrepreneurs :
Job Yourself : permet aux entrepreneurs de « tester » leur activité en passant par une coopérative. Ceci permet au jeune entrepreneur de pouvoir facturer en utilisant le numéro d’entreprise de la coopérative, ainsi que de conserver ses allocations de chômage pendant la durée du test (18 mois maximum)
Credal Entreprendre : développe le projet « Affaires de femme, femmes d’affaire », qui propose un accompagnement entrepreneurial et social spécialement dédié aux femmes. Crédal propose également des solutions de financement (microcrédits ou autre financement de projets d’économie sociale).
ILES : aide les chercheurs d’emploi bruxellois à s’insérer dans la vie active en créant leur propre activité commerciale et/ou artistique. ILES a développé, entre autres, une formation pour l’accès à la gestion.
Microstart : est spécialisé dans l’octroi de microcrédit pour les personnes fragilisées socialement et exclues des circuits bancaires classiques. Microstart comme son nom l’indique, propose également de l’accompagnement à la création d’entreprise.
OrientaEuro & Keybox Solutions : Ces deux partenaires collaborent ensemble afin de proposer un programme aux candidats entrepreneurs de 16 workshops, 13 séances individuelles, des séances de networking et un accompagnement post-lancement. Celui-ci est disponible en français, néerlandais et anglais.
Tester son entreprise
A 58 ans, Véronique Burgraeve, vient d’ouvrir la chocolaterie « La Minuscule », accompagnée par Job Yourself, partenaire d’Actiris. « Selon moi, il n’y a pas d’âge pour apprendre et reprendre des études. À 54 ans, j’ai franchi le pas et entamé une formation à l’Efp comme entrepreneuse en chocolaterie et confiserie. Ensuite, j’ai entendu parler de Job Yourself et je me suis lancée. En offrant la possibilité de tester son entreprise pendant 18 mois, tout en conservant l’allocation de chômage, on permet à un chômeur de se jeter à l’eau, non pas pour se noyer mais pour se sentir comme un poisson dans l’eau. Tous les intervenants de JobYourself sont nos bouées. Ils nous invitent à la réflexion, nous donnent des idées et des conseils pour traverser ces 18 mois de début entrepreneurial », témoigne-t-elle.
Sophie Vercruysse a elle ouvert une boutique spécialisée dans la revalorisation d’articles pour enfants « Happinest ». Dans cette aventure, elle a été accompagnée par Crédal, un autre partenaire d’Actiris. « Cela m’a permis de mieux comprendre les risques du lancement comme indépendant. J’ai appris à calculer la rentabilité nécessaire à l’activité et à analyser le plan financier. En maîtrisant mieux ces éléments, j’ai pris conscience que c’était envisageable et je me suis lancée quelques mois plus tard. »
Source: Actiris