D’après une étude réalisée par Korn Ferry dans 12 pays européens, les conseils d’administration belges ne sont pas vraiment les champions de la diversité des genres. Avec 31 % d’administrateurs féminins, la Belgique se situe juste en-dessous de la moyenne européenne de 32 %. La Belgique est en revanche le numéro un incontesté sur le plan de la diversité internationale. Plus de 50 % des administrateurs de notre pays ne sont pas belges et possèdent une expérience de travail internationale.
A l’avant-veille de la Journée internationale des femmes, une étude de Korn Ferry constate que la composition des conseils d’administration européens ne se féminise qu’au compte-gouttes. Avec une moyenne de 32 % de femmes en 2018, on ne note qu’une progression de 2 % par rapport à 2017.
L’étude couvre 384 entreprises cotées en bourse dans 12 pays européens, dont 24 entreprises en Belgique (un peu plus que le BEL20 donc). Elle s’attache plus particulièrement à la composition des conseils d’administration et aux indemnités. « Bien que nous comptions chaque année davantage de femmes dans les conseils d’administration, la croissance est plus progressive que spectaculaire, » constatent Walter Janssens et Sonja Brouwers, tous deux experts chez Korn Ferry. En matière de diversité des genres, la Belgique reste bien en-deçà des scores de pays tels que la Norvège, la Suède et la France, qui s’établissent à 40 % voire à 45 %. « Nos voisins du Sud se sont imposé un quota de 40 %, et ils y parviennent, » note Sonja Brouwers. La lente progression de la diversité des genres à la table de gouvernance va également de pair avec une représentation limitée des femmes dans les comités de direction et autres fonctions de management de haut rang (en moyenne 16 %) (le fameux ‘plafond de verre’).
Sur le plan des rémunérations, l’étude de Korn Ferry constate un « gender pay gap » de 6 %. Les femmes administratrices touchent en Belgique 6 % de moins que leurs homologues masculins, une différence conforme à la moyenne européenne. « Cet écart s’explique par le fait que les femmes sont sous-représentées dans les comités au sein des conseils d’administration, comme le comité d’audit ou le comité de rémunération, » explique Walter Janssens. Les membres de tels comités touchent en effet une indemnité complémentaire pour leur rôle supplémentaire.

La Belgique pourtant championne de l’ouverture internationale.
La Belgique fait par contre excellente figure pour d’autres aspects de la diversité. C’est ainsi que 52 % de nos administrateurs ont une nationalité autre que belge. Notre pays présente à cet égard le mix de nationalités le plus élevé d’Europe avec la Suisse. Nos voisins, l’Allemagne et la France, sont bien plus « chauvins », avec plus de 70 % d’administrateurs ayant respectivement la nationalité allemande et française. « Compte tenu de notre économie ouverte dans un paysage globalisé, c’est assurément un atout pour nos entreprises. Qui plus est, les administrateurs des entreprises belges ont acquis plus de 80 % de leur expérience professionnelle à l’étranger. »
Avec ce chiffre, la Belgique est le champion absolu en matière de diversité internationale, sachant que celle-ci n’atteint que 43 % dans le reste de l’Europe. Les grandes entreprises opèrent de toute manière dans un marché international et elles ont donc besoin de cette expérience internationale. « Le chemin que la Belgique doit parcourir vers une diversité des genres plus saine est encore long, mais notre pays est en revanche un exemple en ce qui concerne la diversité d’origines et d’expériences, » conclut Sonja Brouwers.
Indemnités belges modestes
L’indemnité annuelle du président et des membres du conseil d’administration se compose généralement d’une indemnité fixe et de suppléments pour leur participation à un ou plusieurs comités au sein du conseil d’administration, comme le comité d’audit ou le comité de rémunération. Par comparaison avec les chiffres européens, plus précisément la médiane (donc la valeur juste au milieu du marché), les indemnités en Belgique se situent en-dessous de la médiane européenne, au même titre qu’en Suède, en Finlande, en Norvège et aux Pays-Bas. Les indemnités les plus élevées se retrouvent en Suisse et au Royaume-Uni.
Source: Korn Ferry – étude annuelle qui se penche à chaque analyse sur les 25 à 30 principales entreprises cotées en bourse actives dans 12 pays d’Europe.