Un grand nombre d’organisations ont désormais adopté l’environnement de travail flexible ou dynamique. Avec quels mots d’ordre? Flexibilité, coopération et mobilité entre autres. Ce changement n’est pas uniquement le symbole d’organisations moins hiérarchisées. Elle est sans doute en premier lieu le fruit de comportements apparus avec l’utilisation intensive de nouveaux équipements technologiques qui répondent aux attentes des nouvelles générations de travailleurs.
Dans son livre blanc sur les tendances et les comportements liés au travail mobile dans le monde, la multinationale spécialisée dans les solutions de télé-présence et de communication vocale Polycom a souhaité analyser les évolutions du travail à l’ère du numérique. Depuis plus de 20 ans, chacun d’entre nous et la Génération Y en particulier (18-34 ans) utilisent quotidiennement ordinateurs portables, tablettes ou smartphones.
Tout naturellement, les individus recherchent cette même mobilité dans leur activité professionnelle. Etre connecté facilitent la flexibilité et l’articulation vie professionnelle/vie privée. De leur côté, les entreprises qui souhaitent attirer et retenir les professionnels les plus talentueux n’ont pas d’autres choix que d’adapter leur culture d’entreprise et leurs technologies à l’évolution des comportements.
Près des deux tiers de la main-d’œuvre mondiale font appel au travail mobile aujourd’hui, ce qui constitue une évolution des modes de travail conséquente par rapport aux 14 % enregistrés en mai 2012. Le travail mobile comporte de nombreux avantages selon les sondés. Toutefois, les avis divergent entre générations : on note des différences d’approche entre les salariés plus expérimentés (de 45 à 60 ans) et leurs collègues plus jeunes (de 18 à 30 ans).
Parmi les avantages perçus, la contribution du travail mobile à l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée arrive en tête toutes générations confondues. Il permet également selon les sondés de réduire le stress lié au trajet domicile-lieu de travail, d’économiser sur ses déplacements, de dégager du temps pour faire du sport ou se consacrer à ses loisirs, ou encore de travailler depuis n’importe où et d’être plus productif. Pour 35% environ des travailleurs plus expérimentés, éviter les déplacements est l’un des côtés positifs du travail mobile, contre 22% seulement des 18-30 ans. De même, 39% des 18-30 ans estiment qu’avoir plus de temps pour faire de l’exercice est un des avantages du travail mobile, contre 30% seulement des 45-60 ans, qui n’en font pas forcément une priorité.
La ‘sur-connexion’, un vrai problème ?
On note toutefois certaines préoccupations chez les collaborateurs sondés, comme en premier lieu, la crainte du qu’en-dira-t-on, c’est-à-dire celle d’être considéré comme « moins travailleur » si l’on opte pour la mobilité. Là encore, on note une différence d’appréciation entre les salariés plus expérimentés (de 45 à 60 ans) et leurs collègues plus jeunes (de 18 à 30 ans). Si l’on considère les choses par groupe d’âge et niveau d’ancienneté, d’autres préoccupations émergent. Plus de la moitié (59%) des 45-60 ans craignent ainsi que le travail mobile ne les pousse à faire plus d’heures. La peur de trop travailler ou de ne jamais pouvoir « débrancher » constitue un obstacle majeur pour ce groupe d’âge. Les responsables d’entreprise doivent donc en tenir compte s’ils veulent que le travail mobile soit couramment accepté dans l’entreprise.
Fait intéressant par ailleurs : 40% des personnes occupant des postes à responsabilité déclarent craindre « de se laisser distraire » en travaillant ailleurs qu’au bureau. Aussi, s’ils n’ont guère confiance en eux-mêmes, pourquoi les managers auraient confiance dans leurs employés ?
Principe du bureau à multiples extensions.
Pour apaiser les craintes de chacun, plusieurs solutions existent selon Polycom comme équiper les travailleurs de technologies faciles à utiliser pour leur permettre de communiquer avec leurs collègues (62%) ; veiller au principe d’égalité, c’est-à-dire à ce que les mêmes politiques soient appliquées à tous les membres de l’entreprise indépendamment de leur ancienneté ou de leur situation (60%) ; et enfin mettre à la disposition des salariés des directives sur la gestion du travail mobile (53%).
Dans ce cadre, les technologies ont un rôle essentiel à jouer dans l’amélioration des relations et du travail d’équipe pour 91 % des sondés de tous pays. 75% des personnes interrogées déclarent se servir régulièrement de technologies de collaboration pour communiquer avec des interlocuteurs travaillant « ailleurs ». Différents moyens de communication sont privilégiés selon les pays et la vidéo en fait partie. Mais dans tous les cas, la technologie doit être efficace, pratique, et faire de n’importe quel lieu de travail une ‘extension du bureau’.
Source : Blogemploi.fr – Etude commanditée par Polycom Inc. et menée par Morar Consulting. Les données ont été recueillies auprès d’un échantillon de 25 234 consommateurs résidant dans les 12 pays suivants : Etats-unis, Canada, Brésil, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, Inde, Singapour, Russie, France, Australie, Chine. 55% des personnes interrogées occupaient au minimum un poste de responsable. 58% d’entre elles étaient responsables d’une ou plusieurs autres personnes et 68% avaient des enfants.