En 2024, presque 13% des travailleurs belges ont bénéficié d’une augmentation de salaire individuelle. En moyenne, il s’agit d’une augmentation de 3,26 . C’est ce qui ressort de l’analyse des données salariales de plus de 30.000 travailleurs en Belgique effectuée par le fournisseur de services RH Attentia. En 2023, un nombre largement inférieur d’augmentations ont été octroyées, en raison de l’indexation automatique exceptionnellement élevée cette année-là.
De plus, pour la première fois, l’écart entre les hommes et les femmes en termes de majorations salariales semble se réduire.
Moins d’augmentations en 2023 en raison de l’indexation
En 2024, 12,89% des travailleurs belges ont bénéficié d’une augmentation de salaire individuelle. Il s’agit d’une augmentation structurelle des salaires bruts, indépendamment du lien automatique entre les salaires et les fluctuations de l’indice, d’une augmentation résultant d’un changement de fonction, d’une augmentation barémique ou d’une prime unique.
L’année dernière, des augmentations ont été accordées un peu plus fréquemment qu’en 2021 et 2022, mais surtout pendant l’année Covid de 2020 et en 2023, il y a eu à chaque fois une forte baisse.
Hannelore Blondia, Business Lead HR Consulting chez Attentia, explique les chiffres : « En 2023, l’indexation automatique a atteint un niveau exceptionnellement élevé. En raison de la hausse des coûts salariaux, les entreprises ont donc eu moins de marge de manœuvre pour octroyer des augmentations supplémentaires. Ce qui est frappant, c’est que les entreprises se sont ensuite concentrées plus spécifiquement sur les plus bas salaires. L’indexation bénéficie davantage aux salaires élevés et les employeurs ont donc clairement choisi d’utiliser efficacement des budgets limités et de donner un coup de pouce supplémentaire aux bas salaires des jeunes et des starters. »
Ces dernières années, l’augmentation des salaires individuelle moyenne a varié entre 2,72% du salaire mensuel brut en 2021 et 4,04% en 2023.
Pour la première fois, les femmes ont bénéficié d’un nombre d’augmentations aussi élevé que les hommes
En 2024, il semble y avoir pour la première fois une rupture de tendance dans le domaine de l’égalité des rémunérations entre les hommes et les femmes. Année après année, les hommes ont plus souvent bénéficié d’une augmentation que les femmes ; seule l’année 2020, atypique, déroge à cette règle. Mais l’année dernière, la différence s’est avérée minime : 12,92% des hommes ont reçu une augmentation, contre 12,83% des femmes.
Anouk Van Gils, Manager Total Reward chez Attentia : « La réduction de l’écart en matière d’augmentation est probablement liée à la directive de l’UE sur la transparence des rémunérations et l’égalité des rémunérations pour un travail égal. Cette directive n’a pas encore été transposée dans la législation nationale, mais nous constatons que les employeurs y sont déjà davantage sensibles. »
Ces dernières années, les femmes ont toujours reçu des augmentations légèrement supérieures à celles des hommes. Mais cette différence s’est également réduite pour la première fois en 2024 : 3,17% pour les hommes contre 3,45% pour les femmes.
Pas encore d’égalité des rémunérations pour un travail égal pour les travailleurs à temps partiel
Toutefois, la différence entre les travailleurs à temps plein et à temps partiel persiste. 13,14% des travailleurs à temps plein ont bénéficié d’une augmentation de salaire individuelle l’année dernière, contre 9,05% des travailleurs à temps partiel. Ces dernières années, les travailleurs à temps partiel ont aussi moins souvent bénéficié d’une augmentation, encore une fois à l’exception de l’année 2020. Le pourcentage d’occupation du travailleur n’est pourtant pas non plus un critère objectif pour accorder ou non une augmentation salariale.
Source: Attentia