Près de deux travailleurs belges sur trois, salariés et indépendants, s’inquiètent de leur situation financière.

Selon une étude menée par Securex, partenaire en matière d’entrepreneuriat et d’emploi, auprès de 1 500 travailleurs et indépendants, 65,1 % des travailleurs belges s’inquiètent de leur situation financière. Ce chiffre est encore plus élevé parmi les ouvriers et les femmes. De leurs côtés, les jeunes travailleurs, les indépendants, ainsi que les personnes ayant des enfants à charge sont également plus fréquemment préoccupés par leur situation financière. Il est intéressant de noter que, bien que près de deux personnes sur trois soient préoccupées par leur situation financière, 64,6 % des travailleurs et indépendants déclarent bénéficier d’une rémunération suffisante pour leur travail.

Sept femmes actives sur dix (70,2 %) se préoccupent de leur situation financière

D’après l’étude de Securex, près de sept ouvriers sur dix (69,7%) s’inquiètent de leur situation financière. Parmi les employés, ce chiffre s’élève à 62,6 %. Aucune différence n’a été observée entre les travailleurs et les indépendants. Les femmes (70,2%) sont, quant à elles, plus nombreuses à être préoccupées par leur situation financière que les hommes (59,9%).

Les jeunes travailleurs, en particulier les moins de 45 ans, se soucient plus de leur situation financière (70,2%) que leurs aînés (57,6%). De plus, il apparait que les travailleurs et les indépendants ayant des enfants sous le même toit sont davantage préoccupés par cette situation (69,7%) que ceux qui n’ont pas d’enfants sous le même toit (60,2%).

Enfin, d’un point de vue géographique, l’étude révèle une disparité entre la Wallonie et la Flandre. En effet, les travailleurs et indépendants wallons (72,9 %) sont davantage préoccupés par les questions financières que les Flamands (61 %). Bruxelles se trouve, quant à elle, au milieu avec 66,9 % de travailleurs et indépendants préoccupés.

Un impact sur le bien-être, la concentration et la productivité

Securex remarque que les préoccupations financières entraînent également des répercussions sur le lieu de travail. En effet, en Belgique, les travailleurs et indépendants qui s’inquiètent de leur situation financière connaissent un niveau de bien-être plus faible et obtiennent en moyenne des scores moins élevés sur l’indice Bien-Être.

Ceci se reflète à la fois dans le bien-être général (6,4/10 pour ceux qui ont des préoccupations financières contre 6,6/10 pour ceux qui n’ont pas de préoccupations financières), le bien-être personnel (6,8/10 contre 7,2/10) et le bien-être professionnel (6,8/10 contre 7/10).

Frank Vander Sijpe, Directeur HR Trends & Insights chez Securex, affirme : « Les personnes qui travaillent et s’inquiètent de leur situation financière souffrent aussi souvent d’une baisse de concentration et de productivité. Le bien-être en souffre et les gens tombent plus souvent malades. Nous constatons que plusieurs facteurs sont liés à la fois à des soucis financiers plus importants et à un risque de burnout plus élevé1, notamment chez les jeunes travailleurs, les célibataires avec des enfants en bas âge et les travailleurs en Wallonie ».

Les employeurs peuvent travailler sur l’optimisation des salaires et la formation

Toujours d’après Securex, près de deux travailleurs et indépendants belges sur trois (64,6 %) estiment recevoir une rémunération adéquate pour le travail qu’ils effectuent. Malgré cela, 62,3 % d’entre eux se soucient encore de leur situation financière. Bien que plusieurs indexations aient permis d’augmenter les salaires bruts au cours des deux dernières années en Belgique, elles ont eu lieu en raison d’une forte inflation. Les indexations ne peuvent pas entièrement compenser l’inflation élevée, qui a rendu la vie globalement plus chère. En outre, certains événements tels que l’invasion de l’Ukraine par la Russie peuvent également susciter une inquiétude accrue autant chez les travailleurs que les employeurs quant à leur impact potentiel sur leur propre situation financière.

Selon Frank Vander Sijpe, il est important que les employeurs prennent au sérieux les signes éventuels de préoccupations financières, tels que le niveau de saisie de rémunération et les demandes d’avances de salaire ou de primes de fin d’année, et qu’ils engagent le dialogue avec les travailleurs concernés afin de trouver ensemble des solutions durables : « Les travailleurs peuvent être satisfaits de la rémunération qu’ils reçoivent pour leur travail, mais ils peuvent néanmoins éprouver des inquiétudes financières en raison de leur statut de célibataire ou du fait que leur partenaire ne travaille pas. Les managers doivent prêter attention aux signaux de préoccupations financières ou aux symptômes de burn-out. De plus, les employeurs peuvent contribuer à prévenir ou à réduire les préoccupations financières des travailleurs, par exemple en augmentant le salaire net par le biais d’une optimisation salariale. L’employeur peut également proposer un plan cafétéria dans lequel les employés peuvent attribuer leur salaire à des composants spécifiques auxquels ils attachent personnellement une grande importance ou dont ils ont le plus besoin, tels qu’une assurance hospitalisation, le remboursement de l’épargne-pension individuelle, des appareils électroniques ou le leasing de vélos ».

Afin de soutenir les travailleurs, les employeurs peuvent non seulement proposer des initiatives d’optimisation salariale, mais aussi des ateliers ou formations en gestion budgétaire. Cela peut avoir lieu dans le cadre du droit individuel à la formation ou être proposé via l’Employee Assistance Program. Bien que de telles formations ne soient pas toujours une solution, elles peuvent aider certains collaborateurs à améliorer leur situation financière et à réduire le stress lié aux préoccupations financières.

 

Source: les données de cette étude sont basées sur une enquête en ligne réalisée par iVox auprès de 1000 travailleurs et 500 travailleurs indépendants. L’enquête a été réalisée pour le compte de Securex en décembre 2022. Des pondérations ont été appliquées afin de garantir que les résultats soient représentatifs de la population active belge en termes de genre, région, âge, statut et origine ethnique. Dans les analyses, un niveau de signification global de 5% a été utilisé. La marge d’erreur maximale pour cet échantillon est de 2,43% avec un niveau de confiance de 95%. Les éléments de cette étude ont été évalués sur une échelle de 1 à 10, allant de « pas du tout d’accord » à « tout à fait d’accord ». Lorsque nous comparons les répondants sans préoccupations financières avec ceux qui en ont, cela repose sur une note, respectivement, entre 1 et 5 ou entre 6 et 10.

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