Les Belges estiment que les personnes qui effectuent des examens préventifs et mènent une vie saine devraient pouvoir bénéficier de réductions et de remboursements plus élevés sur leurs assurances, selon une étude réalisée par l’assureur NN. Ainsi, les personnes qui participent régulièrement à des analyses sanguines et à des dépistages du cancer, par exemple, pourraient bénéficier d’un remboursement plus élevé, voire d’une réduction sur leur prime d’assurance en récompense d’un comportement de vie sain.
Le baromètre de la tranquillité financière de l’assureur NN, qui a interrogé 1.396 Belges, révèle que 3 Belges sur 4 (73%) sont favorables à une augmentation temporaire du remboursement des frais médicaux après des examens préventifs, tels que des analyses de sang et des dépistages du cancer. À titre de comparaison, l’INAMI prévoit déjà une telle augmentation des remboursements pour les personnes effectuant des contrôles dentaires annuels.
En augmentant le remboursement, les assureurs peuvent inciter les citoyens à passer des examens préventifs et ainsi détecter plus rapidement les éventuels problèmes de santé. Cette motivation reste nécessaire : selon bevolkingsonderzoek.be (le site de recensement du dépistage flamand), un Belge sur trois ne répond pas à son invitation à un dépistage du cancer, et seulement deux personnes sur trois ont passé un test sanguin au cours de l’année écoulée.
Pour 43% des personnes interrogées, cela pourrait même aller plus loin: elles estiment qu’il devrait être possible de bénéficier d’une réduction de prime en adoptant un comportement sain, tel que faire suffisamment d’exercice, marcher 10 000 pas par jour, pratiquer un sport ou manger sainement.
Possibilités juridiques limitées
En principe, la réglementation n’exclue pas explicitement qu’un assureur récompense un mode de vie sain, par exemple par le biais de réductions de primes. La législation belge impose toutefois un certain nombre de restrictions sur l’augmentation des indemnités et des primes. Ainsi, aucune augmentation d’indemnité ou réduction de prime ne peut être accordée sur la base de données collectées par un appareil intelligent tel qu’une smartwatch.
Les assureurs peuvent toutefois poser certaines questions relatives à la santé afin d’évaluer le risque pour certaines assurances spécifiques, telles que l’assurance vie, l’assurance solde restant dû, l’assurance revenu garanti et l’assurance hospitalisation. La collecte de données supplémentaires relatives à la santé est strictement réglementée par le RGPD.
Colin Sanders, expert en longévité chez NN, souligne : « Aujourd’hui, faire un bilan de santé préventif ou adopter un mode de vie actif apporte avant tout un sentiment de bien-être. C’est précieux, mais insuffisant. En tant que société, nous avons tout à gagner à valoriser financièrement les comportements sains, non pas en sanctionnant ou en excluant, mais en offrant de véritables avantages à celles et ceux qui investissent concrètement dans leur santé. »
Marcher peut rapporter gros
Dans certains pays, adopter un mode de vie sain est déjà récompensé par les assurances. À Singapour, le gouvernement encourage activement les soins préventifs, les dépistages, les vaccinations et un mode de vie actif. En effet, les personnes de 40 ans et plus bénéficient d’une réduction sur leur prime annuelle d’assurance maladie en effectuant chaque jour une marche soutenue de 20 minutes. Grâce à une application, elles accumulent des « points santé » pouvant être convertis en réductions sur leur prime.
Les assureurs privés y expérimentent également des réductions de prime liées à l’activité physique, à l’alimentation saine, aux dépistages et aux vaccinations via des programmes à points. Aux États-Unis, John Hancock Vitality Insurance propose un modèle similaire : les clients qui font des choix de vie sains, pratiquer une activité physique, effectuer des bilans préventifs ou bien se nourrir, sont récompensés par des réductions sur leur assurance vie.
François Jacob, responsable Produit & Innovation, explique : « Nos recherches montrent que les individus sont prêts à adopter des comportements sains, que ce soit via la sécurité sociale ou les assurances privées. NN est convaincu que, en tant que société, nous devons opérer un véritable virage : passer d’une approche centrée sur la maladie et le soin à une approche centrée sur la santé et la prévention. En tant qu’assureur, nous souhaitons ouvrir le débat sur les moyens de renforcer la prévention dans notre pays. »
Source : Baromètre de la tranquillité financière de NN

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