Rapport du Conseil Central de l’Economie: les syndicats vont exiger une autre répartition des marges budgétaires nées de la croissance.

Les organisations syndicales ont, elles aussi, réagi à la publication du rapport intermédiaire du Conseil Central de l’Economie. Elles constatent que la marge pour une augmentation salariale est bien présente et aussi qu’elle est directement mise de côté par le patronat grâce aux « manipulations de la loi salariale orchestrée par le gouvernement ». Extraits choisis.

« L’euphorie des partis de la coalition par rapport à la croissance économique est chaque jour un peu plus grande. Le rapport du CCE fait apparaitre qu’en 2016, les bénéfices des entreprises atteignaient 35 milliards (après impôts). Mais pour les citoyens qui travaillent dur, il ne reste rien ! »

Le front commun syndical CGSLB – CSC – FGTB remarque que, « pour 2016, le coût salarial horaire dans les pays voisins a augmenté de 0,4% plus vite que ce qui avait été prévu fin de l’an dernier. En Belgique, celui-ci a diminué de 0,4% plus vite que prévu. Cette diminution est la conséquence des réductions de cotisations patronales induites par le tax-shift. La nouvelle loi salariale restrictive interdit cependant d’en tenir compte. L’effet de cette mesure est littéralement rendu “invisible”. De ce fait, on ne “voit” qu’une légère diminution du coût salarial horaire belge de 0.1% en 2016. Un nouveau calcul de l’évolution du coût salarial en France fait le reste.
Tout cela entraîne un léger handicap salarial de 0.6% en 2016. Cet « handicap officiel des coûts salariaux” tombe à 0,3% en 2017, mais se situe finalement à 0.6% en 2018. Les manipulations intégrées dans la nouvelle loi salariale produisent leur effet. Mais qu’en est-il si l’on prend l’évolution réelle du coût salarial horaire et que l’on tient donc compte de façon correcte du tax-shift patronal ? Dans ce cas, le handicap salarial de 2016 semble effacé. Et en 2018, notre pays présente alors une avance en matière de coût salarial de 1%. »

Et de poursuivre le raisonnement: « si l’on tient compte des 4,1 milliards de subsides salariaux pour les secteurs marchands du privé ? En Belgique, ceux-ci sont nettement plus élevés que dans les pays voisins. Dans ce cas, notre avance en matière de coût salarial passe même à 2.9 %. La compétitivité de la Belgique ne dépend d’ailleurs pas uniquement des coûts salariaux. Le coût de l’énergie, la faible concurrence par les prix pour des services comme les télécom, l’accountancy ou la consultancy, la mobilité et la stabilité politique sont des éléments tout aussi cruciaux. Mais le gouvernement y porte moins d’attention. »

 

Le front commun conclut une réflexion globale comme suit : « Le gouvernement a délibérément choisi de restreindre fortement les négociations salariales collectives libres. Ceci est en flagrante contradiction avec la grande publicité qu’il fait pour le marché libre dans d’autres domaines. Cette liberté, le gouvernement ne la veut toutefois pas pour le pouvoir d’achat des travailleurs. Les conséquences néfastes de la réforme de la loi sur les salaires sont claires : le gouvernement opte pour une redistribution des travailleurs vers les entreprises. Dans le cadre des négociations interprofessionnelles qui commencent à la fin de cette année, nous exigerons une adaptation de la loi. Les travailleurs revendiqueront leur part légitime de la valeur ajoutée. Nous exigerons également que tous les éléments du rapports soient pris en considération en ce qui concerne la situation en matière de compétitivité des entreprises. »

This website is brought to you by Quasargaming.com's online Fruitautomaten games such as Speelautomaten and Gokautomaten.