Selon les statistiques publiées par l’ONSS, la Belgique a totalisé 760.297 jours de grève sur l’année 2014, soit une moyenne de 196 jours par 1000 travailleurs. Un niveau record depuis 1993, où le pays avait comptabilisé pas moins de 916.874 jours.La faute au gouvernement et à sa volonté de réformer à tout prix?
Précisons avant tout que ces chiffres correspondent aux journées déclarées par les employeurs sous le code ‘grève’ et sont issus des déclarations trimestrielles des employeurs à la sécurité sociale.
Place aux commentaires! Que veut dire la statistique? Bien sûr, les organisations syndicales – par l’intermédiaire du patron de la FGTB, Marc Goblet – se réjouissent de la participation des travailleurs aux mouvements qu’elles ont décrétés : « Ce record est tout sauf surprenant. Grande manifestation du 6 novembre, grèves tournantes et grève générale du 15 décembre: toutes les actions ont été bien suivies. »
La fédération des patrons rappelle qu’elle conteste la validité des données publiées par l’ONSS, et regrette forcément l’impact négatif de ces actions sur l’activité économique: « Nous comptabilisons 661.810 pour le seul 4e trimestre. Ainsi, ce 4e trimestre a même largement dépassé le 4e trimestre 2005, marqué par les grèves contre le ‘Pacte des générations’ (504.592). Il faut remonter à 1993, année de fortes contestations sociales contre le ‘Plan global’, pour retrouver un nombre de jours de grève plus élevé qu’en 2014. Par ailleurs, ces données sont cependant sous-estimées par rapport à l’ampleur réelle des jours d’arrêt de travail pour cause d’actions syndicales. Il est d’ailleurs regrettable que la Belgique ne dispose pas de sources statistiques plus fiables en la matière. »
L’augmentation abrupte du nombre de jours de grève (presque multiplié par 4 de 2013 à 2014) pourrait susciter l’inquiétude. Interrogeons-nous cependant : s’agit-il simplement d’un mouvement ponctuel de rejet du plan de gouvernement installé en octobre 2014 ou d’une tendance plus lourde? Les neuf premiers mois nous semblent avoir été plutôt ‘calmes’ en la matière… Peut-être n’y a-t-il tout simplement pas lieu de s’alarmer? Qu’en pensez-vous? N’hésitez pas à partager votre avis via email à l’adresse: redaction@peoplesphere.be