Avec la rentrée apparaissent de nombreuses envies de formation continue auprès des travailleurs. Ces derniers (issus du secteur privé) peuvent bénéficier d’un congé-éducation payé (CEP). D’après les chiffres analysés par un secrétariat social, seuls 2,13 % des travailleurs y ont eu recours en 2016. Les données recueillies indiquent par ailleurs que la formule ‘profite’ en priorité aux femmes et aux collaborateurs de grandes structures.
Pour rappel, le dispositif donne droit à un contingent d’heures d’absences payées par l’employeur leur permettant de suivre la formation, d’étudier, etc. Les pouvoirs publics remboursent une partie des frais salariaux ainsi encourus par l’employeur. Cette formation ne doit pas nécessairement être en lien avec l’emploi actuel du travailleur, mais sa position sur le marché de l’emploi se renforce.
Un dispositif populaire auprès des femmes et au sein des grandes entreprises.
Bien que le système de congé-éducation soit une façon de stimuler les travailleurs à rester employables sur le marché du travail, son utilisation a quelque peu diminué ces dernières années. En 2012, 2,43 % des travailleurs y ont eu recours contre 2,13 % l’année dernière. Il est frappant de constater que les femmes recourent davantage au congé-éducation que les hommes, une tendance qui se renforce année après année.
Il existe un lien évident entre la taille de l’entreprise et le pourcentage de travailleurs qui font usage de leur droit au congé-éducation : plus l’entreprise est grande, plus le pourcentage de travailleurs recourant au système de congé-éducation payé est élevé. « Lorsque plusieurs travailleurs souhaitent recourir au congé-éducation en même temps, l’employeur peut conclure des accords concernant l’utilisation du congé-éducation avec les travailleurs concernés. La continuité de l’entreprise ou d’un service en particulier doit en effet rester garantie. Les règles en matière de planning dépendent de la taille de l’entreprise et du fait qu’il s’agisse de travailleurs exerçant des fonctions identiques. Ainsi, un employeur dans une entreprise de moins de 20 travailleurs est par exemple tenu d’accorder le congé-éducation à un travailleur seulement. Dans des entreprises plus grandes, un nombre de travailleurs plus élevé peut recourir au congé-éducation. «
La Wallonie, terre peu favorable au congé-éducation.
La popularité du congé-éducation diffère entre, d’une part, la Région de Bruxelles-Capitale et la Flandre, où les pourcentages en 2016 étaient similaires (2,21 % et 2,23 %) et d’autre part, en Wallonie. « Depuis le 1er juillet, les régions sont certes compétentes pour le congé-éducation, mais pour l’instant, seules des différences en matière de modalités de remboursement existent. Nous constatons dans nos chiffres qu’en Wallonie, la petite taille des entreprises explique peut-être le recours moins important au congé-éducation payé. »
Pour l’instant, seules des différences en matière de modalités de remboursement existent entre les régions. À terme, nous pouvons nous attendre à des différences de contenu dans la réglementation autour du congé-éducation des différentes régions. En effet, les partenaires sociaux et le gouvernement flamands ont conclu le 11 juillet dernier, lors du Comité de Concertation économique et social flamand (VESOC), un accord sur la réforme des incitants à la formation pour les travailleurs. Le système de congé-éducation payé s’appellera désormais le Congé de formation flamand.
À propos des chiffres
Les données recueillies sont basées sur les données réelles de travailleurs en service auprès de plus de 40 000 employeurs issus du secteur privé, auquel appartiennent aussi bien des PME que des grandes entreprises.