Selon une enquête menée par PwC Belgique, seulement un tiers des travailleurs belges qui passent au moins une heure par jour sur un ordinateur utilisent régulièrement des applications d’IA générales comme ChatGPT. De plus, 40 % des travailleurs n’interagissent pas du tout avec ces outils. L’enquête a révélé des taux d’adoption plus faibles chez les travailleurs plus âgés et les femmes concernant l’utilisation quotidienne de l’IA générative.
Étonnamment, les données montrent qu’à mesure que les travailleurs passent plus d’heures à travailler sur leurs ordinateurs, ils tendent à montrer moins d’intérêt pour les outils d’IA. Xavier Verhaeghe, Responsable Technologie et Innovation chez PwC Belgique, déclare : « Bien que l’IA devienne de plus en plus courante dans les lieux de travail, une partie importante de la main-d’œuvre n’a pas encore adopté ces technologies. La mise en œuvre d’outils d’IA et la promotion d’une culture axée sur l’IA sont des étapes essentielles pour exploiter pleinement le potentiel de l’IA. Pendant ce temps, alors que la technologie évolue rapidement, le fossé entre les utilisateurs compétents de l’IA et les non-utilisateurs continue de se creuser. »
Le fossé de l’IA s’élargit
PwC Belgique a mené une enquête en ligne auprès de 1 000 Belges qui utilisent un ordinateur au moins une heure par jour au travail pour la deuxième année consécutive. L’enquête examine l’utilisation et les attitudes envers la technologie d’IA chez les travailleurs de bureau belges. L’année dernière, 13% des travailleurs ont déclaré utiliser régulièrement ou toujours l’IA au travail. Aujourd’hui, 34% des travailleurs utilisent régulièrement des outils d’IA génériques dans leur travail. Malgré cette augmentation, 40% des répondants n’utilisent pas l’IA au travail. En considérant divers profils, la langue nationale et le niveau d’éducation montrent peu d’impact sur l’utilisation de l’IA, tandis que le sexe et l’âge révèlent des différences notables.
Les hommes sont plus susceptibles que les femmes d’utiliser régulièrement l’IA au travail (42 % contre 24 %). En ce qui concerne l’utilisation quotidienne des outils d’IA généraux, les hommes sont plus de deux fois plus susceptibles de les utiliser que les femmes (19 % contre 9 % respectivement). Les femmes sont plus susceptibles de déclarer ne jamais utiliser d’outils d’IA.
Les jeunes sont plus susceptibles d’utiliser régulièrement des outils d’IA par rapport aux générations plus âgées. Pour les outils d’IA génériques, l’utilisation est de 49 % pour les moins de 34 ans, 28 % pour les 35-54 ans et 19 % pour les plus de 55 ans. Pour les outils d’IA spécifiques, les taux sont de 34 %, 15 % et 11 %, respectivement. L’utilisation quotidienne des outils d’IA génériques est la plus élevée chez les moins de 34 ans (25 %), et nettement plus faible pour les 35-54 ans et plus de 55 ans (9% chacun).
Fait intéressant, les travailleurs qui travaillent avec un ordinateur tout au long de la journée semblent afficher une moindre inclination envers les outils d’IA. La proportion de personnes déclarant ne jamais utiliser d’outils d’IA est la plus élevée parmi celles qui travaillent avec des ordinateurs toute la journée (proportion n’utilisant jamais des outils d’IA génériques : 1-2 heures: 52% ; 3-4 heures: 9%; 5-6 heures: 46% ; toute la journée: 59%, outils spécifiques: 1-2 heures: 60% ; 3-4 heures: 62% ; 5-6 heures: 61% ; toute la journée: 75%).
Natacha Dewyngaert, Director chez PwC Belgique : « Il est préoccupant de constater un fossé croissant entre les sexes et les âges, surtout alors que les entreprises—en particulier celles dans les secteurs hautement numérisés—luttent pour introduire efficacement l’IA à leur main-d’œuvre. Les avantages de l’IA sont importants pour les travailleurs et les entreprises, mais un fossé de compréhension pourrait empêcher son plein potentiel d’améliorer l’efficacité et la productivité. En adoptant une approche progressive de l’IA—en commençant par de petits projets impactants—les organisations peuvent poser les bases de progrès rapides et évolutifs. Il est essentiel que personne ne soit laissé derrière dans cette évolution technologique. »
Outils d’IA : outils professionnels, usage général et agents d’IA
Les travailleurs commencent à explorer le vaste potentiel de l’intelligence artificielle (IA) alors que de nouvelles technologies continuent à se développer rapidement. En examinant la mise en œuvre de l’IA, il est observé que les outils d’IA génériques sont plus couramment utilisés que les outils d’IA spécifiques ou conçus sur mesure. Environ 15% des travailleurs utilisent des outils d’IA génériques quotidiennement, et 19% les utilisent au moins une fois par semaine. À l’inverse, environ 9% des répondants déclarent utiliser des outils d’IA spécifiques quotidiennement, tandis que 8 % utilisent des outils d’IA conçus sur mesure au moins une fois par semaine.
Les agents d’IA peuvent exécuter des tâches de manière autonome en comprenant le contexte et en ayant accès à des informations et des applications, améliorant ainsi l’efficacité du personnel et la satisfaction des clients tout en réduisant les erreurs liées aux clients. Malgré leur fort potentiel, les entreprises n’ont pas largement adopté ces innovations. En Belgique, 67 % des personnes interrogées n’ont pas entendu parler des agents d’IA, 12 % en sont conscientes mais ne les comprennent pas, 11 % en connaissent mais manquent d’expérience, et 10 % ont travaillé avec eux, même si c’est de manière minimale.
Xavier Verhaeghe, Responsable Technologie PwC Belgique, déclare : « L’évolution rapide de la technologie représente un défi pour les entreprises qui s’efforcent de suivre le rythme. Il est crucial que l’IA s’intègre parfaitement dans les processus et les opérations quotidiennes, en donnant aux travailleurs les moyens de l’utiliser là où elle est le plus pertinente. Les outils d’IA spécifiques aux emplois aident non seulement à l’automatisation mais fournissent également des aperçus plus riches, plus clairs et obtenus plus rapidement, qui sont plus faciles à interpréter. La mise en œuvre de l’IA va au-delà du simple déploiement d’outils ; il s’agit d’intégrer une nouvelle façon de travailler transformante. Cette démarche doit être abordée de manière réfléchie pour construire un soutien et un consensus au sein de l’organisation. »
Source: l’enquête Bridging the AI Gap A est une enquête en ligne menée par le bureau de recherche iVOX pour le compte de PwC Belgique du 10 au 18 avril 2025 auprès de 1.000 Belges qui utilisent un ordinateur professionnellement. L’enquête est représentative en termes de langue, sexe, âge et diplôme. La marge d’erreur maximale pour 1.000 Belges est de 3,02%.