La Région bruxelloise confrontée elle aussi aux métiers en pénurie: 25.000 postes vacants à combler dans des secteurs identifiés depuis longtemps.

Maçon, barman, chauffeur poids lourds, ascensoriste, cuisinier, gestionnaire de réseau… Chaque année, la liste des métiers qui recrutent reste la même. Or si une série de postes ne peuvent être pourvus, cela impacte négativement notre économie. C’est pourquoi, la Région bruxelloise a réuni l’ensemble des acteurs publics et privés pour écrire sa feuille de route pour lutter contre les métiers en pénurie.

Si la Région bruxelloise connaît un relèvement du niveau d’éducation de sa population, 27% des Bruxellois disposaient d’un diplôme de l’enseignement supérieur en 2000 contre 41% en 2020, force est de constater que les choix d’orientation ne répondent pas nécessairement aux besoins actuels du marché de l’emploi. Par exemple, 2% seulement sont diplômés de la filière informatique.

On dénombre 108 métiers qui recrutent en Région bruxelloise et près de 25.000 emplois vacants. Un phénomène qui n’est ni nouveau, ni spécifique à Bruxelles.

Pour certaines fonctions, la pénurie peut s’expliquer en raison des conditions salariales ou de travail (46 métiers sur 108).

« Certaines fonctions sont en pénurie depuis toujours. Il y a évidemment plusieurs raisons à cela et les conditions de travail et salariales n’y sont pas étrangères. C’est ce que l’on appelle les pièges à l’emploi. Une revalorisation de ces métiers est indispensable si on souhaite orienter plus de Bruxellois vers ces filières. Sans amélioration du statut social et pécuniaire, les efforts de la Région pour diriger les chercheurs d’emploi vers ces métiers ne porteront jamais leurs fruits », commente Bernard Clerfayt.

Mais pour bon nombre de fonctions, la pénurie résulte d’un manque de candidats qualifiés. Certains secteurs sont particulièrement confrontés à ce phénomène : l’horeca, le numérique, le transport et la logistique, la construction et les métiers de l’industrie technologique.

3 millions pour lutter contre les métiers en pénurie

Pour lutter contre les pénuries dans ces 5 secteurs prioritaires, ceux-ci se sont réunisavec les services publics de l’emploi et de la formation ainsi que les interlocuteurs sociaux.

Ensemble, ils ont identifié 34 actions à mettre en œuvre pour lutter contre les vacances d’emploi dans leur secteur. Celles-ci s’organisent en 4 axes :

  • Orienter : améliorer l’image des métiers
  • Inciter : encourager financièrement à se former et à former
  • Former : augmenter la capacité d’accueil en formation
  • Rapprocher : développer des dispositifs pour rapprocher le chercheur d’emploi du monde de l’entreprise

Grâce à un budget de 3 millions d’euros, 2.000 chercheurs d’emploi seront ‘screenés’ en vue d’une entrée en formation ou d’une mise à l’emploi. 450 chercheurs d’emploi seront formés à l’un des métiers en pénurie avec un objectif de mise à l’emploi de 80% minium. 300 élèves seront formés sur des structures de pointe. Et 1.000 jeunes réaliseront une activité de découverte-métier.

« La construction cherche actuellement 14.000 personnes. Nous avons tous les instruments pour les former et les engager. Construcity est un partenariat public-privé dynamique pour activer les chercheurs d’emploi et notamment les femmes et les primo-arrivants, deux groupes à haut potentiel pour le secteur de la construction », déclare Jean-Christophe Vanderhaegen, Directeur général Embuild Brussels-Vlaams Brabant.

« Ce financement permettra ponctuellement d’augmenter les possibilités d’actions de formation, d’emploi et d’information en lien avec les métiers en forte demande de main d’œuvre qualifiées dans notre domaine », embraye Jean-Claude Delen, Président du Fonds Social du Transport et de la Logistique.

« Il est indéniable que notre secteur, l’Horeca, est un secteur qui engage. Nos entrepreneurs sont motivés. Il faut maintenant valoriser nos métiers. Grâce à l’engagement commun du secteur et de la Région, je suis persuadée que nous parviendrons à attirer plus de talents bruxellois dans notre secteur d’activité », ambitionne Ludivine de Magnanville, Présidente de la fédération Horeca.

« Le bilan de compétences qui sera mis en œuvre dès septembre prochain devra permettre de mieux détecter les besoins en formation des chercheurs d’emploi et donc de mieux les orienter, y compris vers les métiers en pénurie. A Bruxelles, nous n’avons pas toutes les clés en main mais je suis persuadé qu’en travaillant main dans la main avec les secteurs, nous parviendrons à mettre plus de Bruxellois à l’emploi. Car former sur mesure aux besoins de l’entreprise, c’est l’emploi assuré », conclut Bernard Clerfayt.

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