Quand les salariés regrettent ou repensent leurs choix de carrière…

Dans l’atmosphère générale de guerre des talents et de pénurie de main d’oeuvre, les travailleurs sont de plus en plus nombreux à regretter leurs choix de carrière. L’Antwerp Management School et l’Université libre d’Amsterdam nous invitent à repenser notre vision de la carrière : que signifient le bonheur au travail, les succès et les regrets dans notre vie professionnelle ?

En collaboration avec House of HR, des chercheurs de l’Antwerp Management School et de l’Université libre d’Amsterdam ont mené une étude sur les attentes des travailleurs belges et néerlandais d’aujourd’hui. Il en ressort que ces derniers donnent à leur satisfaction professionnelle une note moyenne de 7,37 sur 10. Toutefois, 20% d’entre eux ne sont pas satisfaits de leur carrière. Les chercheurs concluent donc à la nécessité d’une plus grande égalité des chances et d’une perspective de carrière plus réaliste.

L’étude confirme que 1 salarié sur 5 n’est pas satisfait de sa carrière. Raison de plus pour examiner ce qui rend une carrière durable. La santé mentale et le bonheur au travail semblent être les plus privilégiés. 56% des répondants trouvent la santé mentale très importante, 46% disent la même chose du bonheur. En revanche, seul un quart des personnes interrogées considère que la productivité est très importante pour l’avenir.

Une plus grande vulnérabilité des jeunes en matière de bien-être mental et de bonheur au travail

L’étude montre que la jeune génération attribue des scores plus bas concernant la santé mentale. Ainsi, les travailleurs de 18 à 25 ans accordent une note moyenne de 2,8 sur 5 à leur santé mentale, tandis que ce chiffre passe à 3,6 sur 5 pour les 55 ans et plus. Les jeunes tâtonnent encore dans leur vie professionnelle et affichent donc un niveau de mobilité professionnelle plus élevé. « Des perspectives de carrière réalistes s’imposent afin d’éviter les regrets de carrière », explique Sofie Jacobs de l’Antwerp Management School. « Un accompagnement adéquat des nouveaux venus sur le marché du travail peut contribuer à amortir le choc de la réalité que représente le passage des études au monde du travail. Des conseils de carrière plus larges et plus de temps pour explorer les options de carrière pourront faire la différence. »

Une vision classique de la réussite

Malgré la préférence marquée des répondants pour la santé mentale et le bonheur au travail, force est de constater que les symboles traditionnels de la réussite, tels que la promotion, le salaire et le statut, déterminent encore les perspectives de carrière de nombreux travailleurs. La satisfaction professionnelle est également nettement plus élevée parmi les cadres moyens et dirigeants et les professionnels. Pour ces fonctions, 15% indiquent un faible niveau de satisfaction par rapport à leur carrière actuelle. En revanche, chez les ouvriers et les employés exécutants, ce chiffre passe à 23%.

L’étude confirme également que les femmes sont aussi souvent promues que les hommes. Toutefois, on constate qu’elles restent exclues des fonctions supérieures et donc des salaires plus élevés. La mobilité ascendante des femmes ne se traduit pas par autant de postes élevés et de salaires aussi élevés que ceux des hommes. Des mesures ont donc été prises en faveur de l’égalité des sexes, mais il reste encore du chemin à parcourir dans ce domaine.

Des regrets de carrière

Au total, un tiers des répondants ont déclaré regretter leur parcours professionnel. L’étude montre une différence frappante dans le ressenti de ces regrets entre les différentes générations. Les personnes de plus de 55 ans, ayant davantage d’expérience professionnelle, donnent à leur sentiment de regret une note de 2,6 sur 5, tandis que les jeunes de 18 à 35 ans attribuent une moyenne de 3 sur 5. Les chercheurs avancent comme explication possible que la génération plus âgée a eu plus de temps pour franchir certaines étapes de sa carrière ou qu’elle s’est résignée à la façon dont les choses se sont déroulées. La jeune génération, en revanche, montre plus de regrets quant à sa carrière, en raison, peut-être d’attentes encore très élevées ou d’une vision irréaliste des carrières et du marché du travail.

« Une politique de carrière inclusive qui offre des possibilités à toutes et à tous est impérative », explique Sofie Jacobs de l’Antwerp Management School. « Chaque groupe pourra ainsi avoir sa chance sur le marché du travail. Il ne faut pas non plus sous-estimer l’importance de gérer aussi bien activement que passivement sa carrière, car ce dernier aspect a un impact sur la mesure dans laquelle les travailleurs eux-mêmes font l’expérience de l’agency (la puissance d’agir) dans ce domaine. »

 

Source: les conclusions de ce rapport font partie d’une enquête à grande échelle menée auprès des travailleurs par l’Antwerp Management School, House of HR et l’Université libre d’Amsterdam. Sofie Jacobs, professeure de GRH et d’industries créatives à l’Antwerp Management School et Jos Akkermans, professeur associé de carrières durables et de comportement organisationnel à l’Université libre d’Amsterdam, ainsi que House of HR, ont mené cette enquête à grande échelle en sondant 1610 travailleurs en Belgique et aux Pays-Bas. Un échantillon représentatif a été réalisé en novembre 2021. Les répondants furent sélectionnés à l’aide d’un panel en ligne et d’un échantillonnage basé sur la région, l’âge, le sexe, le diplôme et la fonction. Les résultats de l’étude se concentrent sur la manière dont les Belges et les Néerlandais vivent leur carrière, sur la façon dont ils définissent le bonheur au travail, mais aussi sur les regrets qu’ils éprouvent.

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