Ces derniers mois, les médias ont fait état d’importantes vagues de licenciements dans le secteur de l’IT aux États-Unis. Le cabinet de recrutement Michael Page a vérifié si la vague de licenciements dans le secteur des technologies de l’information pouvait également affecter le marché du travail belge. Selon eux, le contexte spécifique propre à la Belgique nous permettra d’éviter ce phénomène. La forte présence de sociétés biotechnologiques et pharmaceutiques en Belgique a un impact important sur le recrutement de profils technologiques et informatiques.
Pour ces deux secteurs, la technologie est indispensable pour soutenir et stimuler la recherche et l’innovation. Néanmoins, l’impact de l’essor de l’IA se fait également sentir sur le marché du travail belge, bien que principalement pour certains emplois spécifiques.
Importantes vagues de licenciements dans le secteur technologique
Le secteur de la technologie et de l’informatique a longtemps semblé à l’abri des changements économiques, mais une vague de licenciements inattendue a débuté en 2022 et s’est poursuivie en 2023. D’importantes séries de licenciements, avec des milliers d’emplois perdus, ont eu lieu principalement dans de grandes entreprises technologiques aux États-Unis. Selon les experts de Michael Page, il n’existe pas de cause unique à ces licenciements. « Les causes sont multiples : de la restructuration au sein d’une entreprise, aux défis financiers ou à la montée en puissance de l’automatisation et de l’IA de plus en plus importante », explique Gregory Renardy, directeur général chez Michael Page.
Malgré les licenciements aux États-Unis, le cabinet de recrutement constate une croissance dans le secteur technologique belge. Gregory Renardy explique que l’offre d’emploi dans le secteur est actuellement importante en Belgique. « Le nombre d’emplois est resté à peu près le même, mais nous constatons des changements entre les secteurs. Alors que pendant la pandémie, l’accent a été mis sur les médias sociaux et les achats en ligne, nous assistons aujourd’hui à une transformation numérique plus poussée d’industries telles que les soins de santé, le commerce de détail et la finance. »
Pourquoi observe-t-on des tendances différentes sur le marché belge?
Le contexte belge est très spécifique. Par exemple, la Belgique a une forte présence d’entreprises biotechnologiques et pharmaceutiques. Outre les entreprises internationales ayant leur siège en Belgique, il existe également un certain nombre d’entreprises pharmaceutiques belges telles qu’UCB, Janssen Pharmaceutica et GSK. En plus, la Belgique dispose d’un secteur biotechnologique solide, avec de nombreuses start-ups et entreprises dérivées d’instituts de recherche universitaires. En outre, de nombreuses organisations de recherche clinique et entreprises spécialisées dans les instruments médicaux sont basées dans notre pays.
Cette forte présence d’entreprises biotechnologiques et pharmaceutiques en Belgique renforce la demande de profils informatiques et technologiques pour soutenir la recherche et stimuler de nouveaux développements. Par conséquent, ces professionnels dotés de connaissances spécialisées et d’expérience dans des domaines tels que la bio-informatique, la science des données et le développement de logiciels sont très demandés en Belgique. Dans ces domaines, les profils informatiques dotés de connaissances et de compétences spécifiques sont très demandés. C’est pourquoi le marché des technologies de l’information en Belgique est tout simplement plus compétitif dans ces domaines.
La forte présence d’entreprises biotechnologiques et pharmaceutiques constitue un autre atout pour la Belgique: elle pourrait également conduire à une plus grande collaboration entre les professionnels de l’informatique et des sciences de la vie, la technologie devenant de plus en plus importante dans le cadre de la recherche biotechnologique et pharmaceutique.
Néanmoins, l’influence de l’IA se fait également sentir dans ce domaine
Dans le même temps, la percée de l’IA se fait sentir sur le marché belge. Certains emplois pourraient être remplacés par l’IA, mais les experts de Michael Page constatent que malgré tout, de nouvelles opportunités d’emploi apparaissent. « Nous remarquons sur le marché belge de l’IT qu’il y a moins de demande pour les rôles où la valeur ajoutée est plutôt faible et où le travail est automatisé, par exemple la saisie de données et le codage de routine. Mais en même temps, la demande augmente pour les fonctions liées à l’IA. Il suffit de penser à l’apprentissage automatique et aux éléments émergents tels que la blockchain et l’internet des objets », ajoute ainsi Gregory Renardy. La règle d’or pour les candidats est de se tenir au courant des tendances du marché et des technologies informatiques, de continuer à améliorer leurs compétences et de se constituer un réseau avec d’autres professionnels.