6 travailleurs belges sur 10 (59%) ont un IMC trop élevé, un chiffre en légère augmentation par rapport à l’année précédente (58%). Voilà ce qu’il ressort de données collectées auprès de 273.824 travailleurs dans le cadre du nouveau rapport de santé du Groupe IDEWE, le service externe pour la prévention et la protection au travail. 68% des travailleurs font également trop peu d’activité physique, 25% d’entre eux fument et 24% de la population active présente une tension artérielle trop élevée. Les résultats indiquent où des progrès sont encore possibles et sur quels points des actions ciblées peuvent faire la différence.
Les hommes semblent particulièrement exposés au surpoids : 64% d’entre eux présentent un IMC supérieur à 25 (la norme pour le surpoids), contre 52% des femmes. Lorsqu’on se concentre sur les secteurs, on observe une prévalence du surpoids dans les transports (70%) et la construction (65%). C’est d’ailleurs étonnant qu’un secteur physiquement exigeant comme la construction (71%) soit un des secteurs qui respecte aussi mal la norme en matière d’activité physique de minimum 150 minutes d’activité d’intensité modérée par semaine. « Cela confirme le paradoxe de l’activité physique : ce n’est pas parce que l’on réalise des travaux lourds que l’on est forcément en meilleure santé ou plus en forme », explique Sofie Vandenbroeck, responsable du département Knowledge Information and Research chez IDEWE. « L’effort physique au travail ne remplace pas l’activité physique récréative. Les personnes qui ont un travail lourd doivent aussi s’assurer d’avoir une activité physique suffisante et variée en dehors des heures de travail. »
Les jeunes n’échappent pas non plus à cette tendance. Parmi les travailleurs de moins de 25 ans, 61% n’atteignent pas la norme d’activité physique, contre 68% pour l’ensemble de la population active (69% en 2021 et 70% en 2022). « Nous observons une légère diminution de 1% par rapport à l’année précédente, mais il est encore tôt pour parler d’un vrai basculement, même s’il est nécessaire. Il est donc important, même pour les employeurs, de continuer à sensibiliser et à prendre des initiatives pour encourager l’activité physique. »
Le tabagisme et l’hypertension stagnent : toujours des points d’attention
Le pourcentage de fumeurs parmi les travailleurs reste stable à 25%. « C’est étonnant : malgré le changement de mentalité au niveau de la société, nous observons que le nombre de fumeurs ne diminue que très peu depuis des années. L’accompagnement dans le cadre de l’arrêt du tabac reste donc un point d’attention important, surtout dans les secteurs où le tabagisme est bien ancré. »
Sur le plan de la santé cardiaque et artérielle, une attention particulière est également requise. 24% des travailleurs présentent une tension artérielle élevée, un chiffre qui s’écarte à peine de celui de l’année précédente (diminution négligeable de 0,2%), une statistique qui stagne donc depuis 2021 à ce niveau élevé.
Davantage de traitements et d’absentéisme pour maladie
Le rapport indique également que le nombre de personnes qui suivent un traitement (kinésithérapie, psychothérapie, etc.) augmente : de 49% en 2014 à 58% en 2023. Avec plus de la moitié (56%) des travailleurs qui signalent au moins un jour de maladie, l’absentéisme apparaît structurellement plus important qu’auparavant, et ce, depuis la période du coronavirus.
La prévention reste la clé pour un environnement de travail sain
IDEWE insiste sur le fait que la prévention et une culture de travail saine sont essentielles pour améliorer ces chiffres de santé sur le long terme.