Toutes les entreprises belges veulent innover, mais seule la moitié d’entre elles pensent à collaborer avec des start-ups.

Bien que 92% des entreprises belges souhaitent innover en collaborant, seules 47% d’entre elles font appel à des start-ups pour y parvenir. C’est ce que révèle la quatrième édition du Corporate Venturing Barometer de l’Antwerp Management School (AMS) et de PwC Belgium. Ce rapport examine la coopération entre les entreprises établies et les start-ups en Belgique. Les résultats montrent que les grandes entreprises collaborent avec les start-up souvent avec un faible niveau d’implication, contribuant ainsi à ce que l’on appelle l’« innovation gap » dans notre pays.

Le corporate venturing désigne une stratégie dans laquelle les grandes entreprises s’associent ou investissent dans des start-ups ou des jeunes entreprises. Cette pratique est en hausse : en 2019, seul un quart des entreprises collaborait avec des start-ups ; aujourd’hui près de la moitié (47%) le font. Cependant, certaines entreprises hésitent à se lancer, invoquant des obstacles tels que des complexités juridiques, notamment en matière de propriété intellectuelle, ou un manque de connaissances sur la manière de collaborer efficacement avec ces jeunes structures.

Motivations et défis

Les entreprises qui collaborent avec des start-ups ou des scale-ups le font pour diverses raisons. La principale motivation est l’exploration de nouveaux produits et marchés (64%). Viennent ensuite l’accès à de nouvelles technologies (47%) et la création d’un écosystème avec de nouveaux acteurs (47%).

Néanmoins, ces collaborations ne sont pas sans défis. Parmi les obstacles principaux, 55% des entreprises déclarent manquer de connaissances internes pour collaborer avec succès avec des start-ups. De plus, intégrer cette collaboration dans les opérations quotidiennes s’avère difficile, notamment par manque de temps (50%). Enfin, les différences dans les processus de décision entre grandes entreprises et start-ups compliquent également les choses (36%).

“Innovation gap”

Il est frappant de constater que les entreprises optent encore principalement pour des formes de coopération qui nécessitent peu de temps ou de ressources, comme la participation à des événements de réseautage (82%) ou l’offre de conseils et d’accompagnement (55%). En revanche, les initiatives nécessitant davantage d’efforts, telles que le soutien via des programmes d’accélérateurs (21%), les investissements en capital-risque (21%) ou les acquisitions (18%), sont moins fréquentes.

« Beaucoup de grandes entreprises commencent par des collaborations qui nécessitent peu d’engagement parce qu’elles sont encore dans une phase d’exploration », explique Robin De Cock, professeur d’innovation et d’entrepreneuriat à l’AMS. « Certains répondants ont déclaré qu’elles ne voulaient pas faire d’acquisitions, craignant que cela freine la dynamique et la rapidité des start-ups. Néanmoins, les collaborations avec une implication limitée peuvent constituer une base solide pour des partenariats plus intensifs, à condition qu’elles s’alignent sur la vision et la stratégie de l’entreprise. »

En outre, seules 42% des entreprises estiment disposer des bons KPI et moins de la moitié (44%) considèrent avoir les compétences nécessaires pour développer le corporate venturing. Ces chiffres révèlent un » innovation gap » : bien que les entreprises soient désireuses d’innover, elles peinent à mettre en place les structures et processus adaptés. En outre, 53% d’entre elles se concentrent encore principalement sur l’innovation interne au lieu de travailler avec des partenaires externes tels que les start-ups.

Pascal Janssens, Partner, et Enya Steenssens, Senior Manager, chez PwC Next Level, concluent : « Les entreprises souhaitent collaborer avec des start-ups, mais manquent souvent de connaissances ou de structures adéquates. Certaines collaborations restent superficielles, donnant l’impression que le corporate venturing sert davantage à améliorer l’image des grandes entreprises qu’à innover réellement ensemble. Les dirigeants de haut niveau doivent considérer le corporate venturing non seulement comme une opportunité, mais comme une composante essentielle de leurs activités principales. Cela exige de prendre des risques et d’investir du temps, des ressources financières et des talents, tout en s’appuyant sur des experts pour faire les bons choix. »

 

Source: l’étude a été réalisée par Antwerp Management School et l’équipe Next Level de PwC Belgique, sous la direction du professeur Robin De Cock, auprès de 75 entreprises établies en Belgique, représentées par des responsables et gestionnaires de l’innovation. Les organisations participantes ont en moyenne 70 ans d’existence et emploient plus de 4.800 collaborateurs en Belgique. Les répondants proviennent de 19 secteurs différents, notamment la santé (14%), la construction (14%), l’alimentation (8%), la logistique et le transport (8%) et la finance (8%).

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