Le travailleur belge évalue à seulement 5,8 sur 10 son sentiment de sécurité psychologique au travail. Ce score est encore moins élevé parmi les travailleurs à temps partiel. Ceux-ci ont le sentiment, plus souvent que les collaborateurs à temps plein, qu’ils n’ont pas droit à l’erreur et que leurs erreurs, pour autant qu’ils en commettent, seront utilisées contre eux. Ils ont également plus de mal à discuter de sujets sensibles avec leurs collègues et osent moins solliciter de l’aide que leurs collègues à temps plein.
C’est ce qui ressort d’une enquête menée auprès de 1 270 Belges par la société RH Bright Plus, en collaboration avec Flourish SDT et iVox.
En ce qui concerne la sécurité psychologique au travail, les Belges donnent une note de seulement 5,8 sur 10. Une note supérieure à la moyenne donc, mais tout juste. Ce score est encore plus faible auprès des travailleurs à temps partiel. Les travailleurs à temps partiel évaluent la sécurité psychologique au travail à 5,5 sur 10, alors que les travailleurs à temps plein, eux, l’évaluent à 5,9 sur 10. L’importance de la sécurité psychologique sur le lieu de travail est encore trop souvent sous-estimée, et le travailleur, mais aussi l’environnement de travail dans son ensemble ainsi que toute l’organisation peuvent en souffrir.
Qu’est-ce qu’un environnement de travail psychologiquement sûr ?
La sécurité psychologique est liée à l’atmosphère et à la culture de l’équipe, ou plus largement de l’environnement de travail, et peut être ressentie différemment par chacun. Une équipe ne se sent pas psychologiquement en sécurité si les individus ont le sentiment d’être tenus responsable de leurs erreurs, qu’ils ne sont pas autorisés à échouer ou qu’ils n’ont pas le droit d’être vulnérables. Il en va de même si les membres de l’équipe n’osent plus faire de suggestions ou avancer de nouvelles idées, de peur que les autres les trouvent envahissants, négatifs ou incompétents. Un environnement de travail psychologiquement sûr augmente le niveau de bien-être et renforce l’apprentissage, la créativité, la confiance, la collaboration et la performance.
« En tant qu’employeur, il est important de créer un environnement de travail psychologiquement sûr. C’est pourquoi nous avons pour devise chez Bright Plus : fauten maken mach (l’erreur est permise). Car vous pouvez apprendre de vos erreurs et ainsi évoluer », comme nous l’explique Linda Cappelle, General Manager de Bright Plus. Et c’est également ce que confirme la chercheuse Hermina Van Coillie, qui travaille en étroite collaboration avec Bright Plus. Elle confirme que les équipes les plus efficaces commettent souvent le plus grand nombre d’erreurs. Elles ne sont pas efficaces à cause des erreurs qu’elles commettent, mais parce qu’elles en parlent et qu’elles en recherchent les causes.
Plus d’insécurité chez les travailleurs à temps partiel, mais la confiance peut mener à la solution
Les travailleurs à temps partiel ont plus souvent le sentiment que les erreurs qu’ils commettent peuvent être utilisées contre eux (36,2% contre 26,3% pour les travailleurs à temps plein). Ils ont également plus de difficultés à aborder des sujets sensibles (60,3% contre 64,2%) et ils sollicitent moins facilement de l’aide (34,8% contre 28%) – bien que les différences sur ces deux derniers éléments soient moins marquées. De plus, leurs réponses indiquent que ces travailleurs réagissent plus fréquemment et involontairement de manière émotionnelle au travail (44,5% contre 32,9% pour les travailleurs à temps plein).
Malgré un sentiment de sécurité psychologique plus faible, les travailleurs à temps partiel se sentent tout aussi étroitement liés à leurs collègues et supérieurs hiérarchiques que les travailleurs à temps plein (73% ont de bonnes relations avec leurs supérieurs et 75 à 76% font confiance à leurs collègues). Ce sentiment de confiance est lié à la relation individuelle entre les travailleurs ou avec le supérieur hiérarchique, tandis que la sécurité psychologique concerne le climat général dans l’équipe. Le fait que cette entente entre collaborateurs existe malgré tout est un bon signe. Cela peut réduire les obstacles perçus par le travailleur à temps partiel pour communiquer sur ces questions avec son supérieur hiérarchique et avec son équipe.
Selon Linda Cappelle, General Manager de Bright Plus, le fait que les gens puissent bénéficier d’une culture de sécurité psychologique en entreprise est une responsabilité partagée par l’employeur et le travailleur. « Il est important que les travailleurs contribuent activement à la culture d’entreprise. Communiquez avec votre supérieur hiérarchique et votre équipe, évitez l’« impression management », ôtez vos masques, posez les questions qui vous préoccupent, exprimez vos objections, faites des suggestions. L’employeur a lui aussi un rôle important à jouer : Transformez les erreurs en occasions d’apprentissage, ne contrôlez pas, mais faites un suivi, soyez ouvert aux suggestions, ne qualifiez pas les questions comme étant “stupides”, etc. La confiance et le respect mutuel sont cruciaux. »
Source: BrightPlus