Les travailleurs résignés face au New Normal sur le lieu de travail? La grande majorité semble accepter l’absence des contacts en face à face.

La crise du coronavirus a créé des conditions de travail exceptionnelles et chacun gère différemment le manque de contacts en face à face maintenant que tout se déroule le plus possible de manière digitale. Parmi les cinq « étapes du deuil » qui existent lors d’un changement soudain, c’est l’« acceptation » qui est la plus fréquente chez les employés belges. 85 pour cent des personnes interrogées ont indiqué tirer le meilleur parti de la nouvelle situation de travail sans collègues à proximité. Le nouvel équilibre exige une approche qui tienne compte des besoins des travailleurs.

En collaboration avec la CASS Business School de Londres et l’IESE Business School de Barcelone, le spécialiste RH SD Worx a mené début mai une enquête auprès de plus de 2.500 employés en Belgique, en Allemagne, en France, aux Pays-Bas, en Espagne et au Royaume-Uni afin d’examiner comment était digérée la nouvelle forme de travail, un mois et demi après le confinement. L’enquête portait sur l’absence d’interactions en face à face avec les collègues en examinant les formes de deuil que les employés vivent, maintenant qu’ils doivent généralement travailler à domicile.

Le deuil est un processus qui se met en marche lorsqu’une personne perd quelqu’un ou quelque chose, en l’occurrence le contact avec les collègues sur le lieu de travail. Chaque individu réagit différemment à une telle perte, mais les émotions qui y sont liées peuvent être réparties en cinq phases : le déni, la colère, la tristesse, la reconnaissance et l’acceptation. Le déni, la colère et la tristesse sont les formes considérées comme « deuil pessimiste », tandis que la reconnaissance et l’acceptation sont des émotions de « deuil optimiste ». Généralement, les gens sont confrontés à plusieurs de ces émotions en même temps.

1 personne sur 3 fait face à des sentiments de tristesse

L’acceptation (85 %) et la reconnaissance (79 %) sont les phases que les employés belges ressentent le plus souvent. La plupart d’entre eux parviennent donc à bien gérer le manque de contacts en face à face et à regarder de l’avant. Pourtant, un travailleur belge sur trois est également confronté à des sentiments de tristesse. 29 pour cent se disent même un peu réticents à travailler sans contact direct avec des collègues : cela suscite de la colère chez eux. Un peu plus de 4 employés sur 10 ont des sentiments de déni.

« Les gens recherchent la continuité », explique le professeur Annelore Huyghe de la CASS Business School. « Le confinement perturbe cela. Le télétravail à temps plein permet une continuité des rôles, mais rompt avec la continuité des relations. Cette enquête démontre que nous sommes des êtres sociaux qui ont besoin d’un contact en face à face. Des rencontres spontanées dans le couloir ou une discussion autour de la machine à café sont un rituel social important pour beaucoup. »  Jeroen Neckebrouck, professeur à l’IESE Business School, ajoute : « Ils contribuent à l’esprit de groupe – le sentiment d’être liés aux autres – et ont ainsi une influence positive sur le bien-être des travailleurs. C’est précisément pour cette raison que le bureau continue certainement à avoir une place dans l’avenir du travail. »

L’âge engendre d’importantes différences, surtout en ce qui concerne le deuil pessimiste. Dans les six pays européens de l’enquête, les jeunes ressentent davantage de sentiments de deuil pessimiste que les plus de quarante ans. Parmi les employés de moins de 30 ans, 38 pour cent sont confrontés au déni, à la colère et/ou à la tristesse. Entre 30 et 40 ans, on se situe encore à 36 pour cent, mais au-delà de 40, cela descend à 29 pour cent et chez les plus de 65 ans, cela ne vaut que pour 25 pour cent des personnes interrogées.

Comment y faire face au mieux ? La mise en place d’une routine journalière structurée dans le cadre du travail à domicile semble avoir un effet positif. Chez les travailleurs qui ont suivi une routine bien définie pendant le télétravail, 81 pour cent ressentent des sentiments de deuil optimiste et seulement 23 pour cent de deuil pessimiste. Par contre, les employés sans routine définie ressentent plus souvent un deuil pessimiste (38 %) et des sentiments de deuil moins optimiste (74 %).

« Ces derniers mois, le télétravail a plus que prouvé son utilité », déclare Françoise Boulanger, Senior Consultant de SD Worx. « Il représentera incontestablement une part plus importante de notre manière de travailler à l’avenir. Seulement, la crise du coronavirus a complètement supprimé le contact en face à face avec les collègues du jour au lendemain, ce qui représente pour beaucoup un manque dont les employeurs doivent certainement tenir compte. Après une situation extrême de travail à domicile à 100 % ou une fermeture temporaire forcée, les organisations se demandent à juste titre où se situe le nouvel équilibre. Celui qui tient compte des besoins et préférences des collaborateurs a déjà une longueur d’avance dans l’« employee engagement. Cette « nouvelle norme » sera différente selon les entreprises. En outre, il est préférable de développer des solutions sûres, productives et juridiquement efficaces. Ainsi, tous les collaborateurs reviendront également au bureau ou sur leur lieu de travail l’esprit tranquille. »

 

Source: SD Worx – enquête menée auprès de 2 500 employés salariés

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