Parmi toutes les régions, les PME wallonnes sont les plus ouvertes aux travailleurs étrangers comme solution au manque de candidats. Avec vingt pour cent d’entre elles (soit une PME sur cinq), cela représente le score le plus élevé de toutes les régions, selon une récente étude de SD Worx menée auprès de 711 chefs d’entreprise de PME. Moins d’une PME wallonne sur dix (8%) a déjà fait appel avec succès à des travailleurs étrangers ; 3% ont déjà réussi à faire venir des travailleurs de l’extérieur de la province.
La raison : la majorité des PME wallonnes (69%) ne parviennent pas à attirer suffisamment de candidats qualifiés pour les postes vacants. 41 % des PME ne travaillent pas encore avec des travailleurs étrangers, mais y seront ouvertes d’ici 2024. Une procédure simple et rapide pour tous les travailleurs étrangers pourrait être bénéfique, car la complexité des réglementations et de l’administration reste un obstacle majeur.
Détresse la plus importante en Wallonie
20% des PME wallonnes considèrent les travailleurs étrangers comme une solution pour remédier au faible afflux de candidats qualifiés. Ce chiffre est deux fois plus élevé que la moyenne en Belgique (12%). De plus, une PME sur dix (9%) souhaite également attirer des travailleurs de l’extérieur de la province.
Les PME wallonnes veulent surtout engager des personnes moins expérimentées pour les former elles-mêmes (50%). Plus d’une PME wallonne sur trois envisage de réduire son volume de travail (38%). Autres solutions : faire également appel à des sous-traitants (29%), à des freelances (20%) et à des intérimaires (18%) pour faire face à ce problème. En outre, 13% d’entre elles modifient également leur productivité (13,5%). Moins d’une PME wallonne sur dix (8%) a déjà embauché avec succès des travailleurs étrangers; 3% ont déjà réussi à attirer avec succès des travailleurs de l’extérieur de la province.
41% des PME wallonnes ouvertes aux travailleurs étrangers en 2024
Une PME wallonne sur six (16%) travaille déjà avec des travailleurs étrangers. Ce chiffre est inférieur à la moyenne (26%). Près de la moitié des PME wallonnes (41%) ne travaillent pas encore avec des travailleurs étrangers, mais envisagent de le faire en 2024. Les avis sont partagés, une proportion similaire (43%) n’envisage pas encore d’ouvrir ses portes aux travailleurs étrangers en 2024.
Les trois principaux obstacles à l’emploi international
La complexité des réglementations et des lois est l’obstacle le plus important pour toutes les PME, y compris celles de Wallonie : 70% l’indiquent. Les PME wallonnes considèrent l’administration comme le deuxième obstacle le plus important, plus que les autres provinces, à savoir 66%. En troisième position, la différence de langue et de culture est au centre d’attention avec 60% à le percevoir comme l’obstacle le plus important.
Valérie t’Serstevens, consultante chez SD Worx : « La mobilité de la main-d’œuvre en provenance de l’extérieur de la province et de l’étranger peut certainement contribuer à trouver davantage de candidats à l’emploi. La complexité des réglementations ne doit pas être un obstacle : si vous vous laissez aider, toutes les démarches administratives se dérouleront correctement. » L’experte poursuit : « Les employeurs tiennent à ce que leur nouvel employé travaille le plus rapidement possible et de préférence dans les trois mois. Il s’agit d’une préoccupation majeure si vous recrutez en dehors de l’UE. Pour les travailleurs non-européens, vous avez besoin d’un permis unique (combiné) pour lequel tant le service régional de la migration que l’office des étrangers doivent donner leur accord. Et ces deux services sont surchargés et manquent de personnel, ce qui oblige les employeurs à attendre très longtemps avant qu’un employé ne puisse commencer à travailler. Pour répondre aux besoins urgents, il est vraiment important que le permis unique combiné soit le plus fluide possible ».
« Aujourd’hui, plus de la moitié de nos PME ne reçoivent pas suffisamment de candidatures pour leurs postes vacants. Surtout dans des secteurs tels que la construction et l’industrie, mais aussi dans les organisations qui embauchent des employés de bureau. Si l’on ajoute à cela que plus d’une PME wallonne sur trois (38 %) s’attend à une augmentation du travail au premier trimestre, il faut chercher des solutions. Tant que rien n’est fait pour remédier aux longs délais de traitement, il restera difficile pour nos entreprises de recruter de bons travailleurs étrangers. »
Les Français en haut du podium
« La langue et la culture restent également des facteurs de réussite importants : c’est pourquoi la plupart des PME wallonnes préfèrent les travailleurs étrangers originaires de France (55 %) : là aussi, il convient de tenir compte du fait que le télétravail peut avoir un impact sur les déclarations à la sécurité sociale et aux autorités fiscales. Environ 14 % ont une préférence pour les travailleurs marocains ; le même pourcentage préfère les Italiens et les Ukrainiens. Environ 13 % n’ont aucune préférence », conclut SD Worx.
Source: SD Worx – pour la 55e fois, les prévisions trimestrielles sur l’emploi de SD Worx ont interrogé un nombre représentatif de PME en Belgique sur leurs attentes en matière d’emploi. 711 entreprises de 1 à 250 travailleurs ont participé entre le 23 novembre et le 10 décembre 2023. Il s’agit d’une enquête en ligne auprès des PME en Belgique, utilisant un échantillon représentatif dans lequel le bureau d’études CityD-WES s’adresse aux répondants par e-mail. L’enquête sera répétée tous les trimestres. La pondération se fait par région et par taille d’organisation en fonction de la population des PME. Les résultats sont représentatifs de toutes les PME en Belgique. Les pondérations pour la Flandre et Bruxelles ne dépassent jamais deux. Pour les PME wallonnes, la pondération est limitée à 2,5. Pour l’échantillon complet, la marge d’erreur est de 3,76% (intervalle de confiance de 95%).