Sale temps pour les acteurs de l’économie dite de plateforme… Après la décision intervenue en France en ce milieu de semaine requalifiant les chauffeurs Uber en salariés, les syndicats se sont promis de faire crouler les acteurs qui ont ‘disputé’ certaines activités de services dans notre société. Ce vendredi 6 mars, United Freelancers, l’entité créée par la CSC pour défendre les intérêts des travailleurs indépendants, soutient la grève des coursiers Deliveroo contre le ‘free login’. Explications.
La CSC rappelle le contexte: « les coursiers prestant pour DELIVEROO protestent contre la volonté de la plateforme d’instaurer le ‘free login’. Cela veut dire que n’importe quel coursier pourrait demain se connecter et recevoir des commandes à livrer sans devoir au préalable (comme c’est le cas actuellement) s’inscrire à la plage horaire. C’est une simplification certes, mais cela signifie qu’il n’y aura plus aucune régulation par la plateforme du nombre de coursiers actifs. Comme ceux-ci sont payés à la commande, et que les commandes sont réparties par l’algorithme entre les coursiers disponibles, il n’y aura plus aucune garantie raisonnable d’avoir des commandes à livrer quand on se connecte, et donc un risque de passer de longues soirées à attendre pour rien. Pour assurer leur revenu, les coursiers revendiquent depuis longtemps une régulation par la plateforme du nombre de travailleurs , une transparence sur l’algorithme, une concertation sur le prix de la course et un revenu horaire minimum garanti. »
Le « free login » est introduit par Deliveroo le 6 mars à Liège, et les coursiers de cette ville mèneront une action de grève et de protestation. Une action similaire aura aussi lieu le même jour à Strasbourg en France, autre ville test. Avec le Collectif des Coursiers, La CSC United Freelancers soutient les revendications et les actions des coursiers.
« Plus d’autonomie oui, mais cela ne veut pas dire qu’on accepte de travailler pour rien. A noter que Deliveroo, avec le « free login » se lance dans une flexibilisation à outrance alors même que l’auditorat du travail (la voix de l’Etat en matière judiciaire) mène une action au Tribunal du Travail pour que Deliveroo déclare ses coursiers comme des salariés. On est donc dans un « bras de fer » et une course au fait accompli. »