Un peu plus d’un indépendant sur 3 (36 %) ne prend pas plus d’une semaine de vacances. Ils ne peuvent pas se permettre une plus longue période sans revenu ainsi que le coût du voyage. Et quand l’indépendant part tout de même en voyage, plus de 6 sur 10 restent disponibles, ce qui supprime le sentiment de vacances. Tendance récente: les starters font davantage attention aux vacances que les anciens.
À la question « Qu’est-ce qui représente vraiment des vacances pour vous ? », 72 % des indépendants ont répondu : un séjour à l’étranger. Prendre véritablement un peu de distance, au sens propre comme au sens figuré. Rester disponible ou prendre des vacances à la maison supprime le véritable sentiment de vacances.
En 2018, l’indépendant a-t-il réalisé ce voyage souhaité à l’étranger ? 71 % sont en effet partis. D’autre part, 67 % affirment être restés disponibles pendant les vacances et, de ce fait, celles-ci n’en étaient plus vraiment.
Se relaxer chaque année deux semaines en Espagne, en Turquie ou n’importe où n’est pas la réalité de la plupart des indépendants. 36 % d’entre eux ne parviennent pas à prendre plus d’une semaine de vacances chaque année. Un sur trois ne prend pas deux semaines complètes consécutives chaque année. La plupart, à savoir les trois quarts des indépendants, réussissent cependant à prendre plusieurs fois par an un jour, voire deux ou trois. Environ la moitié des indépendants s’en contente. L’autre moitié aimerait prendre davantage de vacances.
Nadine Morren, Directrice Service à la Clientèle chez Acerta, déclare : « Chaque secteur se heurte à ses obstacles empêchant de prendre des vacances. Un seul secteur sort du lot, mais au sens négatif : il s’agit de l’agriculture et de l’horticulture où le nombre de jours de vacances est le plus bas. Prendre plus d’un jour de vacances est difficile. 45 % des agriculteurs et horticulteurs n’arrivent jamais à une semaine tandis que 72,5 % ne prennent jamais plus de 7 jours. »
Des vacances cher payées: absence de revenu + coût du voyage
Les vacances n’ont pas seulement un impact sur les clients, elles en ont aussi un sur le revenu. Les vacances signifient pour beaucoup d’indépendants : pas de revenu, aucun pécule de vacances comme celui des travailleurs, sans compter le coût de l’éventuel voyage qui vient encore s’accumuler. Les indépendants qui ne prennent pas de vacances citent principalement le budget comme motif.
Les starters font plus attention aux vacances que les anciens.
L’indépendant doit prendre de nombreux éléments en considération avant de partir (ou non) en vacances. Toutefois, les indépendants ont, comme tout le monde, besoin de vacances de temps en temps : soit pour passer du temps en famille ou entre amis, soit pour recharger leurs batteries. « Pour les indépendants aussi, les vacances représentent une période de relaxation et de repos. Ils ont également besoin de vacances, entre autres pour leur propre santé ainsi que pour trouver une nouvelle inspiration – reculer pour mieux sauter. Nous constatons que les indépendants qui étaient encore starters en 2018 sont ceux qui font le mieux attention à la planification réelle de leurs vacances. Les anciens – ceux qui étaient déjà actifs depuis plus de 10 ans en 2018 – sont manifestement moins bons pour donner la priorité aux vacances. »
Rester disponible, une réalité pour 67 %.
Pour leurs intentions de vacances, qui sont déjà en réalité très rares, les indépendants tiennent compte des autres : des pics d’activité, des vacances scolaires… ils visent le plus faible impact possible pour leurs clients. Leur communication montre également que les indépendants essaient que leurs vacances passent aussi inaperçues que possible. 16 % NE disent RIEN à propos de leurs vacances et 48 % le font oralement, ce qui peut être interprété comme : ils communiquent à ce sujet si besoin. Nadine Morren ajoute : « Les professions libérales peuvent pour ainsi dire dissimuler leur période de vacances : les médecins ne prennent pas de rendez-vous pendant cette période, les architectes répondent tout de même à des mails durant cette période, etc. » Pour les magasins, la situation est différente : quand ils ferment, ils doivent l’indiquer. Pour ce faire, ils utilisent manifestement des canaux plus récents : e-mail, réseaux sociaux, site web.
Les vacances impliquent des risques pour l’indépendant. Les clients partiront peut-être ailleurs ? Reviendront-ils après les vacances ? C’est pourquoi les indépendants essaient, dans la mesure du possible, que l’activité se poursuive, p. ex. grâce à des collaborateurs, en faisant eux-mêmes appel à des collègues ou en continuant quand même à suivre le cours des choses eux-mêmes. Nadine Morren conclut : « Tous les secteurs ne peuvent pas compenser la période de vacances de la même manière. Un médecin ne peut, par exemple, se faire remplacer que par des médecins, tandis qu’un agriculteur peut également faire appel à sa famille et ses amis. Pour un architecte ou un avocat, il est plus facile de suivre le cours des choses tout en étant en vacances alors qu’un exploitant du secteur horeca ne peut évidemment pas continuer à servir les clients. Le secteur des services, comptant de nombreux experts, est le secteur qui choisit le plus souvent de mettre l’activité “en attente” pendant les vacances. Les vacances constituent ainsi pour chaque indépendant un défi avec des caractéristiques propres. »
À propos des chiffres – Les données sont le résultat d’une enquête d’ACERTA menée en mai 2019 auprès de starters et d’indépendants. 621 starters et indépendants, dont 70 % n’ont pas de personnel, y ont pris part.