Depuis un mois, les salariés ont le droit d’être injoignables en dehors de leurs heures de travail. Plus d’obligation de répondre à des messages, à des appels ou à des courriels en soirée ou le week-end? Une bonne chose, selon près de trois salariés flamands sur quatre (74%). Pour un tiers d’entre eux (34%), cela va permettre de réduire le stress lié au travail. C’est ce que révèle une enquête de Protime, le spécialiste de la gestion du temps et du personnel, conduite par iVOX auprès de 1.000 travailleurs flamands. Pourtant, près de deux employés sur trois (65%) jugent que ce ‘droit à la déconnexion’ ne sera pas toujours réalisable en pratique. C’est aussi l’avis de trois quarts (75%) des cadres.
“Maintenant que nous travaillons plus souvent à domicile, nos moments dédiés au travail et à la vie privée s’entrecroisent davantage. Quand nous télétravaillons, il nous arrive d’aller chercher les enfants à la sortie des classes et de rattraper ce temps de travail durant la soirée. Aujourd’hui, plus d’une personne sur trois (34%) ne travaille plus selon un horaire fixe. C’est une évolution logique, mais elle implique que de nouveaux accords sont nécessaires quant à la manière dont nous pouvons encore nous déconnecter,” déclare Sophie Henrion, porte-parole de Protime.
Quand votre patron vous envoie un courriel, vous avez tendance à lui répondre aussi rapidement que possible. Cela sonne comme du vécu? C’est le cas pour 31% des employés. La proportion dépasse la moitié (52%) pour un SMS et atteint même 69% pour un appel téléphonique. Pourtant, selon la moitié des participants à l’enquête, il ne s’agit généralement pas de questions urgentes.
Avec le ‘droit à la déconnexion’, les choses devraient changer depuis le 1er avril pour chaque employé d’une entreprise comptant plus de 20 salariés. Ils ne sont plus tenus de répondre aux courriels et autres appels téléphoniques en dehors des heures de travail.
Une bonne initiative?
Clairement oui, à en croire près de trois-quarts (74%) des salariés. Les plus chauds partisans sont à trouver parmi les jeunes. Le « droit à la déconnexion » est considéré comme une bonne idée par 80% des répondants issus de la génération Z. Le pourcentage est de 77% chez les milléniaux et à 69% chez les plus de 50 ans.
Des accords concernant la disponibilité en dehors des heures de travail n’ont été conclus que dans les entreprises de 33% des répondants.
“Une bonne concertation et de bons accords sont pourtant essentiels pour clarifier les attentes des uns et des autres,” explique Lode Godderis, professeur de médecine du travail à la KU Leuven. “A côté de bons accords quant à l’accessibilité, le droit à la déconnexion aide à créer un cadre. Cela ressort aussi de l’enquête: il stimule la prise de conscience – cet appel téléphonique ou ce courriel doivent-ils encore être pris en compte en dehors des heures de travail? – et le besoin de concertation. 41% des personnes interrogées seraient plus favorables à appliquer le ‘droit à la déconnexion’ quand elles sont contactées en dehors de leurs heures de travail.”
Être maître de son temps
Si plus d’un quart des répondants (28%) redoutent que ce ‘droit à la déconnexion’ n’interfère sur leur autonomie en matière de gestion du temps de travail, ils sont près d’un tiers (30%) à considérer que cette mesure aura un effet positif sur le bien-être des employés. Plus de la moitié d’entre eux (57%) connaissent généralement une charge de travail élevée et ils sont 4 sur 10 à avoir des difficultés à se reposer après le travail.
Source & Méthodologie: l’enquête en ligne a été réalisée entre le 3 et le 5 avril 2023 par l’agence iVOX pour le compte de Protime. 1.000 employés et cadres flamands ont été interrogés. L’enquête est représentative en termes de genre, d’âge et de diplôme. La marge d’erreur maximale est de 3,02%. »