Contraintes économiques + pénuries : 2021 pourrait être une année très compliquée en matière de recrutement…

Les trois quarts des entreprises belges ne pourront plus engager de nouveaux travailleurs en 2021. Celles qui souhaitent néanmoins le faire l’année prochaine craignent de se heurter à une pénurie sur le marché de l’emploi. Plus de la moitié des entreprises (55 %) considèrent cette pénurie comme un véritable obstacle. « Le coronavirus freine les intentions d’embauche pour l’année prochaine, mais il est tout de même positif de constater qu’un quart des entreprises souhaitent embaucher de nouveaux travailleurs au vu des circonstances », concluent les spécialistes du marché de l’emploi d’Acerta et de la KU Leuven.

Ces derniers mois, la crise du coronavirus a paralysé le marché de l’emploi : il y a eu peu de nouveaux engagements et peu de départs, selon les calculs d’Acerta. Les entreprises ne comptent pas non plus recruter en masse l’année prochaine. Les trois quarts des entreprises interrogées déclarent qu’elles garderont un effectif équivalent ou devront se séparer d’une partie de leur personnel.

Toutefois, si les effectifs n’augmenteront pas l’année prochaine, il y aura toujours des offres d’emploi. Une entreprise sur quatre prévoit d’employer davantage de personnel en 2021 qu’elle ne le fait actuellement. Cette croissance, certes faible dans des circonstances normales, est une belle surprise en période de coronavirus. 13% des employeurs s’attendent également à avoir surtout besoin de profils différents l’année prochaine.

La professeure Marijke Verbruggen, coordinatrice Work & Organisation Studies à la KU Leuven, déclare : « Le coronavirus a provoqué une crise économique et, par conséquent, un choc sans précédent sur le marché du travail. Très peu d’entreprises estiment que la situation sera différente l’année prochaine. Le fait que certains employeurs prévoient des recrutements supplémentaires l’année prochaine est néanmoins un signe très positif : cela indique une perspective de croissance. »

La pénurie sur le marché de l’emploi persistera en 2021

Les entreprises qui vont (devoir) engager de nouveaux travailleurs l’année prochaine vont cependant se heurter à une pénurie sur le marché de l’emploi. Aujourd’hui, 6 employeurs sur 10 disent ne pas trouver les profils qui correspondent à leurs postes vacants. Pour l’année prochaine, ils sont 55% à s’attendre à faire face à cette pénurie. 65 % estiment également que moins de travailleurs quitteront spontanément leur employeur en raison de la crise sanitaire.
Benoît Caufriez, Director Acerta Consult, indique : « Les entreprises qui veulent attirer de nouveaux collaborateurs l’année prochaine devront bien sûr pourvoir ces postes vacants afin de réaliser une croissance effective. Si les entreprises ne parviennent pas à trouver les profils qu’elles recherchent en raison de la pénurie sur le marché de l’emploi, elles se tourneront vers leur propre personnel qui devra acquérir des compétences nouvelles et différentes. Le défi des entreprises en 2021 sera d’offrir à leurs propres collaborateurs un parcours d’apprentissage (tout au long de leur carrière). »

Les employeurs prennent conscience de la nécessité de la reconversion

Investir dans les talents des collaborateurs est une évidence pour presque tous les employeurs (93 %). Par ailleurs, les formations liées à l’emploi et financées par l’employeur sont rarement (5 %) remises en question. Elles sont plus susceptibles d’être dispensées en ligne et la popularité des formations dont l’objectif est de combler le fossé numérique augmente. Six employeurs sur dix estiment que leur personnel a également compris qu’il devra se recycler.

« Nous constatons que les employeurs tiennent encore relativement trop garder un pouvoir de décision sur les formations. Ils ne sont apparemment pas encore prêts à lâcher prise à cet égard. Seul sur trois imagine proposer une formation dans le cadre du plan cafétéria. Et seul un quart des employeurs est favorable à l’idée que leurs travailleurs suivent une formation qui n’est pas liée à leur propre fonction ou entreprise à ses frais. C’est pourtant nécessaire pour créer du mouvement sur le marché de l’emploi, ce qui profiterait à tous les employeurs. Parce que l’avenir est là : des travailleurs aux multiples compétences qu’ils emportent avec eux là où elles constituent une plus-value. Une faible rotation peut sembler attrayante à court terme, mais à plus long terme, nous devrons nous orienter vers une mobilité saine sur le marché de l’emploi. »

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