Ce jeudi célèbre la Journée des infirmiers, une journée au cours de laquelle les infirmiers et les aides-soignants sont mis à l’honneur. Cette journée s’avère primordiale car selon une enquête d’Express Medical, deux infirmiers et aides-soignants sur cinq envisagent de quitter le secteur, d’une part en raison de la crise sanitaire et d’autre part par manque de reconnaissance et de valorisation.
Une enquête réalisée par le cabinet de recrutement médical Express Medical, à l’occasion de la Journée des infirmières, montre que deux infirmiers et aides-soignants sur cinq envisagent de quitter le secteur. Les motifs les plus importants sont la crise du Covid-19 (27%) et le manque de considération du métier (52%).
Ce dernier point est quelque peu surprenant : en effet, les infirmiers et les aides-soignants déclarent se sentir davantage valorisés dans leur travail par rapport à 2019. Par exemple, près de la moitié des infirmiers et des aides-soignants interrogés disent se sentir davantage reconnus dans l’exercice quotidien de leur métier par leur famille et leurs amis (48 %) et deux sur cinq se sentent davantage appréciés par les patients (42 %). Leen Verwimp, Business Unit Manager chez Express Medical : « Il est important d’être apprécié pour le travail que vous faites. Nous sommes donc heureux de constater une évolution positive de la reconnaissance dont bénéficient les infirmiers et les professionnels de la santé. Cependant, nous constatons que des améliorations sont encore possibles, afin que chaque infirmier et chaque aide-soignant éprouve ce sentiment de reconnaissance pour le travail accompli. Après tout, cela leur permet d’aimer leur travail et de mieux le faire. C’est pourquoi il est important que nous y prêtions une attention particulière. »
L’enquête montre que les infirmiers et les aides-soignants ont souvent le sentiment que leur travail n’est pas suffisamment reconnu par la société (72%). 67% d’entre eux estiment que des améliorations sont encore nécessaires au niveau de la direction des établissements de soin, malgré les nombreux efforts déployés ces dernières années.
Parmi ceux qui envisagent de quitter le secteur, plus de la moitié (52%) citent le manque d’appréciation comme principale raison. En deuxième position, on trouve la pandémie (27%), suivie de l’importante pénurie de personnel et de la forte pression au travail. Mais le vieillissement joue également un rôle : dans les années à venir, un grand nombre d’infirmiers et de soignants prendront leur retraite.
Cela contribue à ce que les professions du secteur des soins deviennent de plus en plus des professions à goulot d’étranglement. « Le secteur des soins est confronté à des défis majeurs. Il existe des solutions, mais le temps presse », déclare Leen Verwimp.
Mettre les infirmiers et les professionnels de la santé sous le feu des projecteurs
Express Medical voit plusieurs possibilités pour rendre le travail dans le secteur des soins plus attractif, la première étape étant d’augmenter l’appréciation des infirmiers et des aides-soignants. Il ne s’agit pas toujours d’un geste irréaliste. Une tape sur l’épaule ou des mots de remerciement peuvent faire des merveilles pour ceux qui travaillent quotidiennement dans le secteur des soins. Ces gestes font en sorte que les employés se sentent mieux dans leur travail et qu’ils restent dans ce secteur sur le long terme.
Une attention particulière doit également être accordée à la rétention et à la formation du personnel. Après tout, une équipe au complet permet une meilleure répartition de la charge de travail. Cela est non seulement plus agréable, mais donne aussi au personnel soignant la possibilité de prendre du temps pour chaque tâche, ce qui renforce le sentiment de satisfaction. Leen Verwimp : « Les inscriptions aux formations dans le secteur des soins ont légèrement augmenté au cours des deux dernières années (respectivement de 7,2% et 2,4%). C’est une bonne nouvelle et un premier pas dans la bonne direction ! Mais si nous voulons vraiment inverser le cours des choses, des efforts supplémentaires sont nécessaires. Une rémunération adéquate, une plus grande valorisation et une meilleure attractivité du secteur en général sont les clés du succès à long terme. »
Toutefois, des améliorations peuvent également être apportées à court terme. Par exemple, les infirmiers de projet peuvent incarner un soutien bienvenu et participer à la résolution de ce problème aigu.
Les infirmiers et infirmières de projet ont un contrat fixe et travaillent toujours pendant une certaine période – souvent entre 6 à 9 mois – pour un établissement de soins de santé donné. C’est intéressant car les infirmiers de projet sont des personnes multitâches, qui peuvent s’adapter rapidement au travail et qui sont disponibles pour une plus longue période. Le grand avantage pour les infirmiers de projet est qu’ils peuvent acquérir beaucoup d’expérience et apprendre à connaître différentes institutions de soins. « Nous constatons qu’il y a un grand intérêt pour le statut de l’infirmier de projet. Il s’agit d’un concept relativement nouveau dont les avantages vont bien au-delà du simple gain d’expérience. Cela donne aux infirmiers la possibilité de suivre des formations complémentaires qui sont remboursées par leur employeur et cela leur offre des avantages extra-légaux supplémentaires », explique Leen Verwimp.
Source: l’enquête d’Express Medical a été menée par le bureau de recherche iVox. En avril, l’agence a interrogé un échantillon représentatif de 1 153 professionnels belges en soins infirmiers et en soins de santé sur leur bien-être au travail. La marge d’erreur maximale des résultats est de 2,88 %.