Le Forem et la Fédération Wallonie-Bruxelles viennent de réaliser une étude sur les aspirations professionnelles des jeunes en 5e, 6e et 7e secondaire. Cette étude permet de dégager les grandes tendances attendues dans les prochaines années et d’identifier les secteurs qui devront redoubler d’efforts pour attirer de nouveaux talents et ceux qui verront affluer des candidats en nombre. Elle indique notamment que 7 métiers du top 20 choisis par les jeunes concernent des métiers en pénurie.
Les pénuries de main-d’œuvre touchent de nombreux pays et se sont amplifiées ces dernières années. Pour prévoir les tensions futures sur le marché de l’emploi, le Forem a souhaité mettre en parallèle les besoins de main-d’œuvre des différents secteurs avec les aspirations professionnelles des jeunes Wallons. C’est pourquoi le service de Veille, d’analyse et de prospective du marché de l’emploi du Forem, en collaboration avec l’Administration générale de l’Enseignement, a interrogé près 2.200 élèves de 5e, 6e et 7e secondaire de toutes filières confondues afin de connaitre leurs aspirations professionnelles.
7 métiers du top 20 choisis par les jeunes concernent des métiers en pénurie
Le premier message qu’envoient les jeunes aux patrons en recherche de main-d’œuvre est que certains métiers en pénurie ont un certain pouvoir d’attraction. 7 métiers du top 20 sont repris dans la liste des métiers en pénurie de main-d’œuvre de 2023 : enseignant / enseignante, médecin, infirmier / infirmière, mécanicien / mécanicienne auto, analyste-développeur / développeuse informatique, comptable et architecte.
Il ressort également qu’un métier sur deux dans ce top 20 concerne des métiers « STEAM » (sciences, technique, ingéniorat, arts, mathématiques) et que les métiers des soins occupent également une place de choix dans le classement.
Qu’est-ce qui attire les jeunes ?
Si le choix des métiers reste fort genré, le Forem a cherché à connaitre les raisons qui poussent les jeunes à choisir un métier. La première motivation évoquée par les jeunes de 5e, 6e et 7e secondaire est la perspective d’un salaire élevé (20%). La stabilité de l’emploi a également un poids très important dans l’orientation professionnelle que prendront les jeunes et arrive en deuxième position avec 13,4%. Ensuite, avec des pourcentages assez proches, sont cités : bénéficier d’un environnement de travail agréable (12,7%), disposer de temps libre en dehors du travail (12%) et évoluer dans sa carrière (11%).
Notons que la question de la mobilité n’est pas encore prioritaire pour les jeunes interrogés. Cela constitue une différence notable avec les jeunes venant de se lancer sur le marché de l’emploi qui pourrait s’expliquer par le fait que les jeunes encore à l’école sont dans un établissement scolaire proche de chez eux. Les déplacements ne représentent donc pas une problématique de premier plan.
4 secteurs bénéficient d’un surplus d’attractivité par rapport à leurs besoins
Croiser l’attractivité des secteurs pour ces jeunes de 5e, 6e et 7e secondaire avec les offres d’emploi diffusées par le Forem lors du premier semestre 2023 permet d’identifier sept secteurs qui risquent de voir affluer trop peu de candidats par rapport aux places à pourvoir (commerce et alimentation ; gestion d’entreprise et informatique ; industrie ; mécanique, installation et maintenance ; transport et logistique ; construction ; Horeca et tourisme) ; deux secteurs dont l’attractivité devrait leur permettre de faire face à leurs besoins en main-d’œuvre (services à la personne et à la collectivité ; santé) et quatre secteurs qui verront trop de candidats se présenter par rapport aux places qu’ils ont à proposer (agriculture, espaces verts et animaux ; arts et sports ; banques, assurances et immobilier ; communication).
Plusieurs actions vont découler de cette étude
Le Forem diffusera ces conclusions auprès de ses conseillers et des entreprises clientes, mais aussi des différents acteurs de l’orientation en Belgique francophone dont il est partenaire : Carrefours et Cités des métiers, dispositif Orientation tout au long de la vie, enseignement, etc. La collaboration avec les acteurs de l’enseignement autour de l’orientation sera d’ailleurs renforcée avec l’arrivée prochaine de conseillers de l’enseignement obligatoire au sein des Carrefours et Cités des métiers wallons et avec l’engagement de trois coordinateurs « relais-école » par la Fédération Wallonie-Bruxelles. Le Forem profitera également de ses différentes rencontres avec les secteurs pour leur partager ces informations.
Grâce à l’action « Les Métiers vont à l’école », plus de 8 000 élèves sont informés chaque année sur les métiers et le marché de l’emploi, avec l’objectif de les aider à s’orienter en connaissance de cause. Ces séances d’information interactives pourront être enrichies des résultats de l’enquête.
Rappelons enfin qu’Infos Métiers, un outil en ligne du Forem, met à disposition des jeunes et de leur entourage une série d’informations sur les secteurs, les métiers et leur place dans le marché de l’emploi.
La Fédération Wallonie-Bruxelles met également à disposition des jeunes la plateforme « monorientation.be » sur laquelle les élèves pourront :
- Retrouver un annuaire des établissements secondaire ;
- Se renseigner sur l’offre d’options existantes dans les différents métiers et secteurs, partout en Fédération Wallonie-Bruxelles ;
- Trouver une série d’informations et de conseils afin de s’orienter le plus efficacement possible dans leur cursus.
Source: Forem – Fédération Wallonie Bruxelles