L’absentéisme pour maladie auprès des services publics fédéraux dans notre pays est en passe de battre de nouveaux records. Six services publics fédéraux sur dix indiquent que le nombre d’absences de plus de sept jours consécutifs a augmenté cette année. Et ce, alors que les taux d’absentéisme pour maladie auprès des instances publiques fédérales atteignaient déjà des sommets sans précédent en 2023.
C’est ce qu’il ressort d’une enquête réalisée par le prestataire de services RH Acerta Consult en collaboration avec le Service public fédéral Stratégie et Appui (BOSA).
L’absentéisme pour maladie auprès des autorités publiques fédérales en passe de battre un nouveau record
Selon les derniers chiffres de Medex, l’organisme de contrôle de l’absentéisme pour maladie auprès des services publics fédéraux, le taux d’absentéisme parmi les fonctionnaires fédéraux s’élevait à 6,71% en 2023. Cela signifie que près de 7% des heures de travail n’ont pas été prestées pour cause de maladie. Il s’agit du niveau le plus élevé depuis le début des mesures en 2009. Les affections mentales liées au stress sont la principale cause d’absence sur le lieu de travail. L’an dernier, elles étaient responsables d’un peu plus de quatre jours de maladie sur dix (40,8%).
Aucune amélioration ne semble s’annoncer pour cette année. Il semble même que les records de 2023 seront à nouveau battus. Une enquête d’Acerta Consult réalisée auprès de collaborateurs RH de 50 services publics fédéraux révèle que dans six instances publiques sur dix, les absences pour maladie de sept jours consécutifs ont à nouveau augmenté en 2024. Dans aucune instance publique, les absences de plus de sept jours ouvrables n’ont diminué. Les absences pour maladie de 1 à 7 jours ouvrables ont augmenté auprès de 37% des services publics fédéraux interrogés, tandis que « seulement » 11% ont rapporté une baisse des absences pour maladie de plus de 7 jours ouvrables.
Anne-Sophie Bialas, experte chez Acerta Consult, explique : « C’est en particulier le groupe des personnes malades absentes pendant une longue durée – plus de sept jours ouvrables – qui augmente au sein des services publics fédéraux. Tout comme dans les entreprises, réduire effectivement l’absentéisme auprès des services publics passe aussi par une approche intégrée. Une telle approche commence par la prise de mesures – sans vision de l’absentéisme, une approche ciblée n’est pas possible –, passe par une communication ouverte et régulière entre collaborateur et dirigeant, et se concentre sur la prévention. Pensez à des formations comme la gestion du stress axée sur l’individu, mais aussi à des mesures préventives au niveau de l’équipe et de l’organisation (de préférence élaborées en cocréation), ainsi qu’à un cadre et un soutien clair pour les dirigeants. »
Attirer et retenir les travailleurs est une priorité absolue pour l’année à venir
Le nombre croissant d’absents constitue un défi majeur pour les services publics fédéraux, en particulier dans le contexte actuel de pénurie sur le marché de l’emploi. Il est déjà difficile de trouver de nouveaux collaborateurs adéquats, et l’augmentation de l’absentéisme rend ce défi encore plus urgent. L’enquête d’Acerta Consult révèle qu’attirer et retenir les collaborateurs est une priorité absolue en matière de RH pour l’année à venir. Six responsables RH sur dix déclarent que leur service a déjà déployé des efforts supplémentaires au cours de l’année écoulée pour positionner l’organisation de manière plus attrayante en tant qu’employeur, par exemple par le biais des réseaux sociaux et la participation à des événements.
Source: les résultats de cet article sont basés sur une enquête menée par Acerta Consult auprès de 200 responsables RH d’administrations publiques, dont 50 responsables RH de services publics fédéraux. L’enquête a été effectuée entre le 25 septembre et le 16 octobre 2024.