L’enquête Business Leaders 2025 du Groupe Adecco, partagée par la spécialiste de la consultance en informatique et en ingénierie Akkodis, a interrogé 2.000 dirigeants dans 13 pays et 17 secteurs (dont 100 en Belgique) pour connaître leurs points de vue sur l’avenir du travail. À l’instar du reste du monde, les dirigeants belges identifient les stratégies relatives au personnel peu adaptées au rythme de l’innovation comme le principal risque pour la croissance des entreprises.
Une nouvelle étude mondiale révèle que la majorité des entreprises ne disposent pas encore d’une stratégie de gestion des talents adaptée pour faire face à la transformation rapide induite par l’intelligence artificielle. Bien que de plus en plus de dirigeants investissent dans l’IA, l’enquête dévoile que seuls 7% des entreprises belges (pour une moyenne de 10% à l’échelle mondiale) se considèrent comme « prêtes pour l’avenir », car elles disposent de plans structurés pour soutenir leurs collaborateurs, améliorer les compétences et jouer un rôle majeur dans l’innovation amenée par l’IA.
Selon les personnes interrogées dans le cadre du rapport Business Leaders, « Leading in the age of AI: Expectations versus reality », les trois grandes tendances technologiques qui devraient façonner le monde de l’entreprise d’ici 2030 sont la transformation digitale, l’IA générative et l’IA. Bien que les dirigeants soient conscients de l’ampleur des changements à venir, les entreprises manquent encore de plans solides pour soutenir leur personnel et les travailleurs se retrouvent seuls face à l’IA.
« L’IA se développe si vite que la plupart des entreprises ne parviennent pas à suivre. Les travailleurs ont besoin de soutien pour surmonter cette transition, » affirme Robert van der Eijk, CEO d’Akkodis Benelux. « La transformation causée par l’IA doit être centrée sur l’humain et exige une stratégie unifiée. Pour rester compétitifs, les dirigeants doivent adopter une vision commune et commencer à combler le fossé entre talent et technologie. »
Conclusions principales
- Les entreprises belges attendent des collaborateurs qu’ils s’adaptent sans encadrement. 58% des dirigeants belges (contre 60% à l’échelle mondiale) attendent de leurs employés qu’ils se forment à l’IA, bien que 34% des entreprises n’aient pas de règlement concernant son utilisation au travail. La majeure partie des dirigeants ne montre pas l’exemple non plus : en Europe, seul un tiers d’entre eux a cherché à améliorer ses compétences en IA ces 12 derniers mois.
- Les équipes de direction ont du mal à s’aligner. En Belgique, un nombre bien plus grand de CEO et de cadres supérieurs (52%, contre 46% dans le monde) affirme que les équipes de direction ne parviennent pas à s’aligner sur les stratégies à temps, et seule la moitié d’entre eux (50%, contre 58 à l’échelle mondiale) croit en la stratégie d’implémentation de l’IA de son entreprise.
- Les données sont le pilier manquant de la stratégie en matière de personnel. À peine 28 % des entreprises belges interrogées (contre 33% dans le monde) investissent dans les données pour identifier et combler les lacunes en matière de compétences, malgré le fait que la pénurie en compétences numériques et technologiques soit le premier frein à la transformation digitale en 2025.
Un nouveau groupe d’entreprises « prêtes pour l’avenir » donne le ton
Le rapport a observé l’émergence et les excellentes performances d’un petit groupe d’entreprises « prêtes pour l’avenir ». Celles-ci sont centrées sur l’humain, ont embrassé la technologie et sont parées pour les bouleversements à venir, parce qu’elles ont donné la priorité à quatre critères clés pour leur développement. Ces quatre dimensions sont : aborder l’IA d’une manière structurée et responsable, favoriser l’adaptabilité et la mobilité professionnelle, œuvrer au perfectionnement des compétences du personnel et préparer les cadres à un avenir marqué par une évolution rapide.
Parmi les entreprises interrogées en Belgique :
- En général, 46% des dirigeants belges indiquent que l’utilisation de l’IA par leur équipe de direction permet de prendre de meilleures décisions, contre 64% d’entreprises « prêtes pour l’avenir » à l’échelle mondiale.
- Au niveau mondial, 71% des dirigeants d’entreprises « prêtes pour l’avenir » ont pleine confiance en la stratégie d’implémentation de l’IA de leur société, contre seulement 50% de tous les dirigeants belges interrogés.
- 53% des dirigeants belges indiquent que leur entreprise délaisse la planification du personnel basée sur les postes au profit d’une approche axée sur les compétences, contre 65 % d’entreprises « prêtes pour l’avenir » à l’échelle mondiale.
« Ce qui fait la différence, c’est la façon de voir les choses », ajoute Robert van der Eijk. « Les entreprises prêtes pour l’avenir ne se contentent pas d’intégrer l’IA. Elles repensent leur mode de fonctionnement, leur trajectoire d’évolution des talents et leurs prises de décisions. En investissant dans le développement du leadership comme élément d’une stratégie du personnel robuste, les dirigeants peuvent exploiter le potentiel de la technologie pour engendrer un vrai impact sur leur entreprise et créer de la valeur. »
Source: Akkodis – rapport Business Leaders, « Leading in the age of AI: Expectations versus reality »