Emploi & Mobilité en Wallonie: un taux d’insertion doublé pour les jeunes qui disposent du permis de conduire.

Le Forem vient de terminer une double étude sur la mobilité des chercheurs d’emploi et son impact sur leur insertion sur le marché du travail. Le constat est sans appel : les chercheurs d’emploi disposant du permis de conduire augmentent, en moyenne, leurs chances de s’insérer de 17,5% dans les six mois suivants. Chez les moins de 25 ans sans diplôme, le taux d’insertion est deux fois plus important pour celles et ceux qui disposent du permis B, passant de 30,2% à 63,6%.

Le Forem a mené une double enquête pour mesurer l’importance de la mobilité des chercheurs d’emploi dans leur insertion sur le marché du travail. Pour cela, le Forem a analysé les données administratives de plus de 417.000 chercheurs d’emploi inscrits en 2024 et a mené une enquête qualitative auprès de 1.561 chercheurs d’emploi et 1.357 employeurs wallons.

Si 58,1% des chercheurs d’emploi possèdent au moins le permis B, sa non-détention a des conséquences directes sur l’insertion des chercheurs d’emploi sur le marché du travail. En effet, il ressort que le différentiel de taux d’insertion à 6 mois entre les chercheurs d’emploi titulaires d’au moins un permis B et les autres est de 17,5 points de pourcent (p.p.). Alors que les jeunes passent leur permis de conduire de plus en plus tard, son impact sur leur insertion est d’autant plus important.

Les études posent le constat que les personnes avec un diplôme du primaire ou du secondaire de base (38,8%) et ceux du secondaire deuxième degré (49,5%) ont moins souvent le permis. Les diplômés du secondaire du 3e degré sont dans la moyenne (62,7%). A l’inverse, les titulaires d’un titre de l’enseignement supérieur le possèdent plus souvent, que ce soit un bachelier (78,7%) ou un master (83,8%).

Un levier crucial pour les publics les plus éloignés de l’emploi

Le permis de conduire apparaît aussi comme un facteur déterminant pour l’accès à l’emploi, notamment pour les publics plus éloignés du marché du travail : femmes, personnes peu qualifiées ou de nationalité étrangère.

Mobilité et emploi sont intimement liés

36% des chercheurs d’emploi interrogés ont renoncé, au minimum, une fois à un emploi en raison de difficultés de mobilité (15% une fois et 21% plusieurs fois). Ce taux s’élève à 45% pour ceux n’ayant pas le permis, à 48% pour les 25-29 ans et à 43% pour les répondants qui se déplacent en transports en commun. D’autres éléments peuvent également peser dans ce choix de renoncer à un emploi, comme les horaires de transports en commun insuffisants (25%), l’absence de véhicule personnel (9%) ou une distance domicile-travail jugées trop importante (9%).

A la lumière de ces statistiques, on peut se demander pourquoi les chercheurs d’emploi ne disposent pas du permis de conduire. La première raison est le coût lié à l’obtention du permis (48%). Ensuite, 24% déclarent qu’ils ont déjà essayé de le passer mais ont échoué ; 21% évoquent la peur de conduire ; 11% ont le permis théorique et se préparent à la pratique ; 9% estiment que les transports en commun sont suffisants ; 5% se font conduire par une connaissance ; 5% des répondants ne disposent pas du permis par souci écologique et 3% n’en voient pas l’intérêt.

Le permis, un atout sur un CV

Si 36% des entreprises interrogées sont situées en zone urbaine, 25% en zone rurale et 17% en zoning, une majorité des directeurs des ressources humaines de ces entreprises estiment que leur société est facilement accessible en voiture mais pas que puisque 64% le sont en transports en commun, 73% à vélo/trottinette, 69% à pied.

Néanmoins, 30% des employeurs sondés affirment avoir déjà refusé un candidat en raison de problèmes de mobilité tels que l’absence de permis (12%), mais aussi l’absence de véhicule personnel (24%) ou à une distance domicile-travail jugée trop importante (9%). Ce taux est plus élevé en zone rurale (42%) et est moindre en zone urbaine (23%).

Si des freins à la mobilité subsistent, de nombreux employeurs s’engagent déjà activement pour les lever, notamment via le remboursement des transports en commun (53 %), mais aussi par la mise à disposition de voitures de société, d’indemnités kilométriques ou de solutions alternatives comme le covoiturage ou le vélo.

« La mobilité, quelle qu’elle soit, renforce les chances d’insertion socioprofessionnelle. Nous observons que les jeunes envisagent désormais leurs déplacements de façon multimodale, en combinant transports en commun, vélo ou autres alternatives à la voiture. L’obtention du permis de conduire demeure un atout pour l’insertion, mais au-delà de son coût, un quart des sondés indiquent avoir déjà échoué à l’examen. Pour répondre à ces constats, nous avons décidé de recentrer Passeport Drive sur les chercheurs d’emploi en formation « métier » au Forem, afin d’augmenter le taux de réussite », indique le ministre de l’emploi et de la formation, Pierre-Yves Jeholet.

« Le lien entre niveau de formation et le permis de conduire rappelle combien la formation est un levier déterminant pour l’insertion professionnelle. Les formations du Forem permettent aux chercheurs d’emploi de retrouver un emploi rapidement. Et lorsqu’elles sont combinées à l’obtention du permis de conduire, les chances de retrouver un emploi s’élèvent à 73%. C’est pourquoi nous agissons sur ces deux leviers — via Passeport Drive – pour offrir à chacun de réelles perspectives d’accès durable à l’emploi », souligne Raymonde Yerna, Administratrice générale du Forem.

 

Source: Forem

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