L’appel est lancé. Re-relancé, devrions-nous écrire. Les trois fédérations d’entreprises regroupant les secteurs de l’industrie technologique (Agoria), de la construction (Confédération Construction), de l’industrie chimique et des sciences de la vie (essenscia) insistent: il faudrait 500 diplômés ingénieurs de plus par an!
Les trois plus importantes fédérations d’entreprises proposent 7 mesures pour lutter contre la pénurie d’ingénieur, garantir la qualité des études et promouvoir les carrières.
Comme le précise le communiqué commun des 3 fédérations : « Les défis en matière d’environnement, d’énergie, de communication, de santé, de mobilité, de construction,… seront résolus par les innovations scientifiques et techniques. Or, ce sont les ingénieurs qui sont à la source du développement de ces solutions. » Selon les trois fédérations, qui représentent près de 33.000 entreprises et plus de 175.000 emplois en Wallonie et à Bruxelles, la pénurie d’ingénieurs est réelle et risque même de s’aggraver : ces profils sont en effet de plus en plus recherchés sur le marché du travail alors que le nombre de diplômés n’a fait que diminuer depuis 20 ans (ingénieurs civils, industriels et bio-ingénieurs). « Avec 1277 diplômés en 2015, on estime qu’il faudrait 500 diplômés de plus pour satisfaire la demande annuelle, soit revenir au niveau de 1995, » déclarent à l’unisson les responsables régionaux des fédérations.
Les trois fédérations ont donc rédigé ensemble une brochuredans laquelle elles détaillent les 7 mesures urgentes à prendre pour encourager plus de jeunes à se diriger vers ces études et ces métiers, et pour renforcer la qualité des formations notamment leur adéquation avec le monde professionnel. Avant d’élaborer ces mesures, de nombreuses consultations ont été menées dans les milieux concernés : associations d’ingénieurs (FABI, UFIIB), écoles d’ingénieurs civils (doyens des facultés de sciences appliquées) et ingénieurs industriels (ADISIF – association des directions des instituts supérieurs francophones).
Les 7 propositions s’articulent autour de deux thèmes :
L’orientation des jeunes : « Faisons rêver, donnons l’envie ! Développons chez les jeunes le goût des math et des sciences en leur faisant comprendre l’utilité de ces matières dans la vie de tous les jours, » affirment les dirigeants des trois fédérations. Il faut aussi mieux informer les jeunes et le grand public sur les débouchés nombreux des études d’ingénieurs.
Deuxième axe de ces mesures, la formation elle-même qui doit, entre autres, renforcer ses liens avec le monde économique et la réalité du milieu professionnel. « Dans les cursus à finalités scientifiques et techniques, il est essentiel de faciliter la transition entre ‘études’ et ‘vie professionnelle’ en généralisant les stages et en favorisant l’alternance, » insistent-ils.
Pour concrétiser ces mesures et atteindre des résultats, il est impératif que tous les acteurs concernés s’unissent. L’appel est donc lancé par Agoria, essenscia et la Confédération de la Construction aux autorités politiques, autres fédérations d’entreprises, universités et hautes écoles, associations d’ingénieurs, enseignement fondamental et secondaire, centres des compétences,… pour qu’ils s’engagent à établir sur le terrain des plans d’actions réalistes et à les développer dans la durée.
Le défi est de taille assurément. En effet, malgré l’augmentation formidable du nombre d’étudiants universitaires (une progression de plus de 50% au cours des vingt dernières années), ce sont surtout les sciences humaines qui suscitent l’intérêt des jeunes, représentant plus de 60% des étudiants aujourd’hui…