Un cinquième de l’ensemble des travailleurs reçoit annuellement une rémunération supplémentaire pour les prestations effectuées. Les chiffres du secrétariat social Acerta montrent que le bonus en espèces reste la forme de rémunération individuelle la plus fréquente mais ils indiquent également de sérieuses disparités entre les régions et les tailles d’entreprises.
En 2015, le montant moyen s’élevait à 1935 euros. Cette moyenne rassemble toutefois des sommes très diverses. D’autres formes de rémunération comme les warrants et les bonus non récurrents enregistrent une croissance constante ces dernières années, mais semblent toujours moins connues dans notre pays.
D’un point de vue statistique, bien plus de bonus sont octroyés en Flandre : 22 % des travailleurs en Flandre ont reçu un bonus en espèces en 2015, contre 11 % en Wallonie et 11 % en région Bruxelles-Capitale. Le montant moyen de la prime varie également fortement selon la région. Ainsi, le bonus moyen accordé aux employés en 2015 correspondait à 2757 euros en Flandre, 3048 euros en Wallonie et 4308 euros en région Bruxelles-Capitale.
Les chiffres d’Acerta soulignent que les grandes entreprises accordent plus d’attention à une politique en matière de bonus : pas moins de 44 % des travailleurs des entreprises occupant plus de 500 salariés ont touché un bonus en espèces l’année dernière. Dans les entreprises de moins de 20 travailleurs, environ 6 % des membres du personnel voient apparaître une prime sur leur compte. Ce taux grimpe à 15 % pour les entreprises entre 20 et 100 travailleurs et à 25 % pour les entreprises de 100 à 500 travailleurs. Par ailleurs, le montant moyen du bonus par travailleur est supérieur dans les petites entreprises par rapport aux grandes.
Les warrants restent une formule marginale.
Aujourd’hui, les warrants représentent le système de rémunération le moins connu dans notre pays : 1 % de l’ensemble des travailleurs a reçu des warrants de la part de son employeur l’année dernière, contre 0,5 % en 2012. Les warrants, ou options sur actions, donnent à un travailleur le droit d’acheter des actions à un prix convenu au préalable pendant une période définie. Le produit d’investissement peut être vendu avant la date d’échéance contre un avantage net. Les warrants peuvent être octroyés sur base individuelle et ne connaissent aucune limitation légale en matière de montant. La valeur moyenne des warrants accordés entre 2012 et 2015 s’élevait à 11 726 €.
« La plupart des grandes organisations connaissent les warrants comme forme de rémunération, mais ceux-ci permettent aussi aux plus petites entreprises de proposer un bonus supplémentaire attrayant à leurs travailleurs moyennant des coûts salariaux gérables. Le fait que l’employeur puisse décider sur base individuelle à quels travailleurs il souhaite éventuellement offrir des warrants joue en outre un rôle très important. L’octroi de warrants doit bien entendu être réglé dans le bon cadre juridique. Lorsque l’attention requise y est consacrée, nous constatons que le règlement administratif de la procédure se déroule parfaitement et entraîne la satisfaction de l’employeur et du travailleur. »
Et la dimension collective ?
En 2015, 8,4 % de l’ensemble des travailleurs pouvaient compter sur un bonus non récurrent, soit une hausse de 35 % par rapport à 2012, où 6,2 % des travailleurs bénéficiaient d’un tel bonus. Les bonus non récurrents sont des avantages liés aux résultats collectifs d’une entreprise. L’employeur et le travailleur paient une cotisation spéciale de sécurité sociale sur ce montant, mais pas d’impôt. Les pouvoirs publics définissent chaque année le montant maximal. Pour 2017, il s’agit de 3255 €. Acerta a calculé que durant la période 2012-2015, un bonus non récurrent s’élevait en moyenne à 948 € dans notre pays.