L’expérience pilote développée par l’aéroport de Charleroi s’inscrit naturellement dans la dynamique de réforme du gouvernement et de son ministre de l’Emploi, K. Peeters. Elle est surtout le fruit d’un partenariat entre interlocuteurs sociaux assez remarquable. La direction et les permanents syndicaux se sont manifestement associés dans la mise en oeuvre de cette initiative.
Principe simple : lisser la variabilité des horaires hebdomadaires et saisonniers afin de stabiliser les revenus des collaborateurs. L’annualisation du temps de travail permet d’offrir aux travailleurs à temps partiel une gestion prévisible de leurs rentrées financières. Jean-Jacques Cloquet (administrateur délégué de l’aéroport) explique aux micros de la RTBF : « 30 heures de travail par semaine toute l’année, c’est ce que va bientôt proposer l’aéroport de Charleroi à une partie de son personnel travaillant à temps partiel. Jusqu’à présent, ces personnes avaient des horaires en yoyo : plus d’heures en été, mais moins d’heures en hiver, et donc un salaire plus bas. Avec ce système, ce sont des travailleurs qui ont des « petits » contrats de 19h, 20h, 28 h par semaine qui se voient offrir une forme de stabilité. Désormais, ils presteront une moyenne de 30 h semaine, avec une variante de 5 heures en plus ou en moins selon la période. »
Les organisations syndicales soutiennent le projet. Alain Goelens, permanent Setca, explique : « Le tout premier avantage, c’est la rémunération : elle sera supérieure. le second avantage, c’est qu’on va leur permettre plus facilement des accès en fin de carrière. Et puis, ça concernera aussi leur pension, parce qu’ils seront assimilés à un temps plein. » Yves Lambot, de la CNE, renchérit : » Dans ces contrats à temps partiel, il y a beaucoup de jeunes. Quand vous avez un contrat de moins de 20h/semaine, vous n’avez pas accès au crédit hypothécaire. Dans ce cas-ci, il y auront droit, et socialement, c’est fondamental : ça permet d’acheter une voiture, une maison, de construire sa vie. »
Sur un plan purement RH, l’administrateur-délégué de BSCA insiste sur la question de la rétention de collaborateurs motivés: « Nous avons parfois du personnel à temps partiel tenté de partir chercher un travail avec plus d’heures ailleurs. Alors que ce sont des gens dont on est très content et qui font bien leur boulot. Mais je peux conprendre que, s’il n’y a pas d’autres possibilités, ils s’en aillent. Donc, ça donnera la garantie de conserver des personnes de qualité, et de ne pas devoir à chaque fois former de nouvelles personnes. Ca nous facilitera aussi la vie au niveau planification et au niveau administratif. »
L’expérience pilote va démarrer le 1er janvier 2018 et concernera une vingtaine de personnes. En cas de conclusion positive, elle pourrait être élargie en 2019.
Source : RTBF