Quels sont les pays qui freinent encore le recours au télétravail? Où se trouvent les cultures les plus propices au travail mobile ? Les Echos reprennent une étude du cabinet d’études Morar Consulting qui a interrogé plus de 25.000 personnes dans 12 pays sur leurs habitudes en matière de travail mobile. Après le Brésil, c’est en Inde que les salariés pratiquent le plus le télétravail : 43% en profitent souvent et 35% de temps en temps. Enfin, c’est l’Australie qui complète le podium des pays ayant le plus recours au télétravail.
Le télétravail va-t-il devenir la norme dans les entreprises ? En tout cas, les situations varient beaucoup selon le pays et l’âge des salariés…
Les Brésiliens sont les champions du monde du travail mobile, ou télétravail. 80% travaillent souvent ou de temps en temps en-dehors du bureau, chez eux ou dans un autre lieu (café, bibliothèque, parc…). C’est ce qui ressort de l’étude menée pour l’entreprise Polycom, spécialisée dans les solutions de visioconférence.
Evolution rapide.
Au total, près des deux tiers des salariés dans le monde travaillent parfois à distance. “Par rapport aux 14% enregistrés en mai 2012, il s’agit d’une évolution remarquable et relativement rapide des modes de travail”, note l’étude.
Les plus en retard sont les salariés japonais : seuls 20% d’entre eux ont recours au travail mobile. Marquées par une forte culture du présentéisme, les entreprises japonaises ne semblent pas avoir encore intégré cette nouvelle manière de travailler.
Le télétravail est plus répandu parmi les salariés français, mais reste encore en-dessous de la moyenne puisque seuls 57% d’entre eux pratiquent de manière régulière ou ponctuelle le télétravail. Pire encore, les Français sont les plus nombreux à déclarer que leur entreprise ne propose pas du tout de télétravail. C’est le cas pour 33% d’entre eux, contre seulement 10% des Brésiliens, 15% des Allemands et 20% des Britanniques.
Un atout majeur pour la génération Y.
Au-delà du pays, l’âge a aussi un impact sur l’adoption du télétravail. En effet, 70% des 18-30 ans travaillent régulièrement en dehors du bureau, contre à peine 51% des 45-60 ans. Un écart qui s’explique sans doute, en partie, par le type d’entreprises dans lequel les salariés travaillent. En effet, seulement 15% des millenials déclarent travailler pour un employeur qui ne propose pas le travail mobile, contre 36% pour les 45-60 ans. Les millenials sont de fait surreprésentés dans le secteur de la tech, potentiellement plus ouvert à ces nouvelles formes de travail.
Les deux générations ont également des perceptions un peu différentes vis-à-vis des avantages liés au télétravail. Si tous citent en premier un meilleur équilibre vie professionnelle/vie privée, les 45-60 ans voient aussi le télétravail comme un moyen de s’épargner le stress des allers-retours domicile-bureau, quand les 18-30 ans y voient surtout une manière de gagner du temps de loisir.
Du côté des risques liés au télétravail, les millenials ont aussi une approche relativement différente. Ainsi, 66% d’entre eux redoutent que leurs collègues pensent qu’ils ne travaillent pas suffisamment lorsqu’ils ne sont pas au bureau, les plus âgés ne sont que 50% à avoir cette crainte. Les 45-60 ans ont, eux, plutôt peur de ne jamais déconnecter vraiment, et donc, in fine, de trop travailler.
Source : Les Echos – Clémence Boyer