Les initiatives du gouvernement en vue d’inciter fermement les malades à retravailler se poursuivent. La ministre des Affaires sociales et de la Santé publique Maggie De Block (Open Vld) a transmis une nouvelle communication aux mutualités sur le sujet et il est très peu probable que celle-ci va améliorer des rapports déjà compliqués entre la tutelle et les organisations mutualistes.
En effet, la Ministre a tenu à signaler aux mutualités du pays qu’elles seront désormais incitées, financièrement, à pousser les malades de longue durée sur la voie de la réintégration du monde du travail. Les quotidiens L’Echo et De Tijd précisent que la communication transmise par la Ministre aux mutualités expliquent que celles-ci seront désormais « récompensées » ou « pénalisées » financièrement en fonction notamment du nombre de parcours de réintégration lancés, ou encore du nombre de leurs membres ayant effectivement repris le travail où dont la situation a été réévaluée.
Il s’agit d’une « réforme » du financement des mutuelles par l’Etat, qui vise à endiguer l’augmentation du nombre de malades de longue durée. Les malades de longue durée ne compteront plus comme équivalent d' »un membre et demi » dans le financement de la mutuelle, mais bien comme un membre ordinaire. Dans la même idée, la « prime » pour les travailleurs sans emploi sera aussi supprimée.
Nul doute que cette nouvelle étape réformatrice sera questionnée à la lueur des résultats peu probants du parcours de réintégration imaginé par l’exécutif. Voir à ce sujet : http://www.peoplesphere.be/fr/parcours-de-reintegration-malades-de-longue-duree-efficacite-tres-relative-malgre-linvestissement-employeurs/
Entretemps, le cabinet de la Ministre a tenu à préciser via communiqué la répartition de l’incitant financier. Via une adaptation de la répartition des frais administratifs (un montant total de 1.053 milliard d’euros) entre les organismes assureurs, 25 millions sont isolés et répartis sur base des efforts des mutualités pour aider les malades longue durée à réintégrer le marché du travail.
« Nous allons mettre en place un système dynamique, et non plus statique, basé sur le nombre et le type de membres, précisent-ils. Nous introduisons un nouveau facteur qui est plus fiable pour évaluer si un membre a besoin de beaucoup de soins : un » poids » relativement plus lourd peut donc être justifié dans la répartition des coûts administratifs. »
Au sein de ces 25 millions d’euros, les incitants financiers sont répartis selon trois parts:
- 25% proportionnellement au nombre de trajets de réintégration entamés ;
- 50% proportionnellement au nombre de membres qui ont repris le travail avec l’autorisation d’un médecin-conseil ;
- 25 % proportionnellement au nombre d’examens cliniques effectués par le médecin conseil (réévaluation ciblée).
Face à l’augmentation drastique du nombre de malade longue durée durant cette décennie, le gouvernement actuel mise sur un accompagnement renforcé à la réintégration dans le monde du travail. « Les mutualités sont bien placées pour les aider, et nous voulons les encourager à jouer ce rôle du mieux que possible. »
Source : rtl.be – rtbf.be